Mise à jour du 03/01/05
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Ayant perdu toutes les procédures à l'encontre de Yves Chaponic, les actionnaires majoritaires ont préféré, plutôt que d'aller en appel, stopper ces pocédures et transiger avec Yves Chaponic.
Ainsi, en contrepartie du préjudice rencontré, outre un volet financier, Yves Chaponic a récupéré la marque Medisite, le contenu du site grand public ainsi que les noms de domaine afférents à cette marque.
Le site medisite.fr doit être relancé par Yves Chaponic avant la fin du mois de février 2005 avec l'aide de nouveaux partenaires comme la société Pharma Référence, groupement de pharmacies.
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Le 15 janvier, le conseil
d'administration de Medisite a décidé
la dissolution de la société, qui exploitait
un portail médical du même nom. Un plan
social concernant la totalité de l'effectif de
la société (une quarantaine de personnes)
va être enclenché. Et un mandataire, nommé
par le Tribunal de commerce de Paris, va être
chargé de liquider les actifs. Une décision
finale qui vient conclure un plan de sauvetage entamé
fin novembre 2001. Medisite avait alors lancé
une procédure "d'open bid" d'appel
à candidatures pour la reprise de la société.
"Nous avons essayé
de monter un plan de redressement mais nous n'avons
reçu aucune offre sérieuse", commente
Stéphanie Marc, présidente de Medisite.
Des négociations ont notamment été
menées avec Medcost, groupe spécialisé
dans la fourniture de solutions Internet et intranet
dans le monde médical et coté au Nouveau
Marché de la Bourse de Paris. Mais, finalement,
elles ont été interrompues fin décembre,
faute de consensus.
Les
raisons de l'échec de Medisite sont multiples.
Pour Stéphanie Marc, la première est liée
au marché de la santé sur Internet. "Il
n'existe pas, tranche Stéphanie Marc. Nous avons
surestimé la part de marché des généralistes
qui se connectent à Internet après leurs
heures de travail." Medisite n'aura donc pas eu
le temps de déployer le projet de "dossier
médical partagé" qui devait être
lancé en mars prochain. Tout juste l'équipe
a-t-elle eu le temps de développer en septembre
2001 un service "privilège" payant,
destiné aux médecins et aux professionnels
de la santé.
Pourtant, dans la vague
des portails médicaux grand public qui sont apparus
dans la période 1999-2000, Médisite.fr
semblait plutôt bien placé. En 2000, son
chiffre d'affaires se serait élevé à
10 millions de francs. Le portail aurait atteint une
audience de 13 à 15 000 visiteurs uniques
par jours et un total de 2,5 millions de pages vues
par mois. Le projet
était en outre soutenu par des capitaux-risqueurs
qui n'ont pas hésité à miser gros
sur son potentiel de développement. Depuis le
début de ses activités en 1999, Medisite
a levé au total 120 millions de francs auprès
de fonds d'investissement comme Apax Partners, ING Barings,
Peschel Industries ou Société Générale Assets Management.
"Seulement la moitié de ces fonds a été
utilisée", modère Stéphanie
Marc. Les investisseurs devraient donc pouvoir récupérer
une part de leurs mises initiales une fois le processus
de dissolution de l'entreprise achevée.
Une dernier élément a sérieusement
ébranlé la viabilité du projet
Medisite : le départ de son fondateur, Yves Chaponic,
pour cause de défiance. En 1996, l'homme, pharmacien
de formation, avait créé une agence de communication
multimédia, Epsilon Santé. C'est à partir
de cette agence qu'il a lancé le projet Medisite
en 1999, en développant une plate-forme Internet.
Mais il aujourd'hui semblerait qu'Yves Chaponic ait
été impliqué dans une affaire d'abus
de biens sociaux concernant les comptes de Medisite.
Un affaire qui aurait débouché sur une
action en justice, la société Medisite
s'étant constituée partie civile dans
le dossier. C'est
la découverte de ce scandale qui aurait
entraîné en octobre 2001 le licenciement
sur le champ du PDG-fondateur de Medisite. Stéphanie
Marc, qui faisait partie de la société
depuis 1997, avait alors repris les rênes de l'entreprise.Une
transition de coute durée.
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