Un
nouveau courtier en ligne devrait faire son apparition
en France d'ici la fin du premier semestre 2002. Boursotrading,
c'est son nom, sera placé sous la direction de
Jean-Philippe Bolle, ancien directeur général adjoint
de la maison de titres Kempf. Jusque là rien
de très surprenant. A ceci près que Boursotrading,
qui a reçu les agréments des autorités
bancaires et boursières, sera majoritairement
détenu par
Finance-Net, l'éditeur d'un des plus gros sites
français : la plate-forme d'informations financières
Boursorama.
Avec
ses 1,3 million de visiteurs uniques, le site financier
pourrait ainsi constituer un vivier idéal de
clients pour Boursotrading. Sauf
que, selon Patrice Legrand, le fondateur de Finance-Net,
que le JDNet a contacté, "les deux entités,
Boursotrading et Boursorama, seront totalement indépendantes.
Nous ne fournirons au courtier que notre technologie
et du contenu mais nous ne l'associerons pas au développement
de Boursorama", affirme-t-il. Un discours destiné
à ne pas froisser les courtiers en ligne qui
ont largement alimenté le site financier en publicité
au cours des deux dernières années et
qui pourraient voir d'un mauvais oeil cette nouvelle
concurrence. Mais Patrice Legrand insiste et prévient
qu'"il n'y aura pas de meilleures conditions financières
offertes en matière publicitaire à Boursotrading,
ni d'opérations marketing conjointes. Tous les
annonceurs seront sur le même pied d'égalité
sur Boursorama".
Pour
l'instant aucun tarif n'a été communiqué
par le nouveau courtier en ligne, mais Patrice Legrand,
estime que "les ambitions seront modestes".
L'annonce des tarifs pratiqués par Boursotrading
permettra en tout cas de connaître le coeur de
cible du nouveau site. Pour le développement
du courtier, Finance-Net assurera elle-même le
financement avec ses fonds propres qu'elle a récemment
renforcés. La société a ainsi fait
entrer dans son capital, à hauteur de "quelques
pourcents" (et non 4 à 5% comme indiqué
précédemment, NDLR) , la banque d'affaires
JP Morgan au cours de l'été 2001. "Mais
cette présence dans le capital n'est nullement
liée au lancement de Boursotrading" indique
Patrice Legrand.
La
mise sur les fonts baptismaux de Boursotrading intervient
à l'issue d'une année 2001, où
Finance Net aura senti fortement les effets du ralentissement
publicitaire, même si ses revenus sont restés
solides. Sur l'exercice 2001, la société
éditrice aurait réalisé un chiffre
d'affaires de 7,5 millions d'euros, principalement en
publicité et en vente de technologie, contre
8,99 millions d'euros en 2000. "Mais le résultat
net aura été nettement bénéficiaire",
annonce Patrice Legrand, qui se refuse à divulguer
la hauteur exacte du bénéfice engrangé.
Pour
2002, une année où "la visibilité
est très faible", selon son président,
Finance Net espère continuer à tirer l'essentiel
de ses revenus de la publicité, via Boursorama.
"Il y a un ralentissement, mais nous attirons toujours
de nouveaux annonceurs. Depuis 1996 nous croyons au
modèle publicitaire. Même si peu d'acteurs
survivront uniquement avec la publicité, il y
aura tout de même des gagnants dont nous espérons
faire partie" prédit-il. Avec le lancement
de Boursotrading, et l'ouverture de plusieurs services
payants "premium" récemment, Finance
Net montre malgré tout son intention de fortement
se diversifier. Dans cette optique Patrice Legrand se
dit d'ailleurs à l'affût d'opérations
de croissance externe. "Avec 1,3 million de visiteurs
uniques par mois sur Boursorama, nous avons une capacité
à promouvoir des services. Il peut donc y avoir
des synergies évidentes avec d'autres sociétés"
affirme-t-il. Finance-net avait notamment pris à
la fin de l'année 2000 une participation dans
la société de marketing direct Adplay,
éditrice de la loterie en ligne Emilio.
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