(mise à jour
: 29/01/02) Depuis le début de l'année,
la vie est décidément mouvementée
chez Lycos France. Sur le front boursier, Lycos Europe,
qui chapeaute un réseau de onze portails européens,
vient de confirmer une offre publique de retrait sur
les actions de Lycos France cotées à Paris.
La maison-mère allemande a déposé un projet
dans ce sens auprès du Conseil des Marchés Financiers
(CMF). La procédure, qui devrait être achevée
d'ici la fin du trimestre, a pour objectif de "délister"
le titre Lycos France du Nouveau Marché de Paris
pour se focaliser sur le titre Lycos Europe, qui restera
coté à Paris mais aussi outre-Rhin sur
le Neuer Markt de Francfort.
Parallèlement
à ces évolutions boursières, dans
une optique de simplification de la structure Lycos
Europe, la branche française fait l'objet d'un
remaniement important en terme de management. Un mouvement
initié début janvier, à la suite
d'un conseil d'administration houleux, avec le brusque
départ de Michel Meyer, le directeur général
de Lycos France. Le père fondateur de Multimania,
l'hébergeur de pages perso racheté par
Lycos en novembre 2000, est alors remplacé par
Alexandre Roos, le PDG de Caramail.com.
Mais dans son édition
datée du 26 et 27 janvier, le quotidien "Libération"
a révélé un nouvel épisode
illustrant les tensions internes de la branche française.
Jeudi dernier, Nicolas Veron, directeur financier de
Lycos France, a fait l'objet, à son tour, d'une
brusque procédure de licenciement. Le quotidien
précise que Jens Uwe Intat, directeur financier
de Lycos Europe, est venu signifier à Nicolas
Veron son licenciement pour "faute professionnelle".
Au total, trois motifs de licenciement auraient été
exposés à l'ancien directeur financier.
Selon des sources proches du dossier, l'ancien conseiller
technique de Martine Aubry au Ministère du Travail,
de l'Emploi et de la Solidarité, conteste vigoureusement
les raisons invoquées pour justifier son licenciement.
Il entend se défendre au cours de l'entretien
de licenciement qui devrait avoir lieu cette semaine.
"On a clairement cherché
à écarter Nicolas Veron de son poste actuel",
commente un collaborateur de Lycos France, sous le couvert
de l'anonymat. Celui-ci confirme également l'épisode,
toujours relaté par "Libération",
selon lequel Philippe Payan, le fondateur de la société
NetCrawling en charge d'exploiter le service de pige
publicitaire LemonAd.com, a été présenté
en interne comme le nouveau directeur financier. Une
annonce qui aurait été faite en l'absence
de Nicolas Veron, convoqué au même moment
par la direction de Lycos Europe en Allemagne.
Sans disposer de fonctions
officielles au sein de Lycos France, Philippe Payan
assistait depuis quinze jours aux réunions internes
aux côtés d'Alexandre Roos. Les deux hommes
se connaissent bien : en 1996, ils s'étaient
associés pour développer le moteur de
recherche Lokace puis le service de messagerie en ligne
Caramail.com. En 1999, Philippe Payan avait repris sa
liberté pour lancer le projet NetCrawling et
son service de pige publicitaire en ligne lemonad.com.
Les chemins des deux hommes se croisent à nouveau
afin de gérer "l'après-Meyer"
chez Lycos France.
Même si l'équipe
de direction de Caramail.com, dorénavant aux
commandes de Lycos France, dément mener une bataille
contre l'équipe de MultiMania, force est de constater
que, sur les sept membres dirigeants de MultiMania avant
la fusion avec Lycos Europe, il n'en resterait que deux
en poste, dont Olivier Heckmann, le co-fondateur du
service d'hébergement de pages personnelles.
A la décharge des fondateurs de Caramail.com,
le départ des managers de MultiMania s'est étalé
dans le temps. En outre, la cadence de la restructuration
des activités françaises semble davantage
imposée par la direction de Lycos Europe.
Ces événements
mis bout à bout commencent à ébranler
l'équipe Lycos France qui compte actuellement
130 personnes. Celle-ci s'attend à l'annonce
d'un prochain plan de suppressions de postes, qui pourrait
affecter entre 40 et 60 personnes. Contactée
par le JDNet, la direction de Lycos Europe n'a pas souhaité
apporter de commentaires sur le départ de Nicolas
Veron ou sur une éventuelle poursuite du plan
de restructuration de Lycos France. "Nous confirmons
uniquement notre volonté de renforcer notre position
de numéro 2 sur le marché français
et de proposer à nos clients des services toujours
plus performants", indique un porte-parole de Lycos
Europe.
Précision. une errreur de titre s'est glissée
dans la newsletter de l'édition du JDNet du jour
: il fallait lire en titre "Lycos France hors-Bourse,
Nicolas Veron hors-course" et non "Lycos France
hors-Bourse, François Veron
hors-course"
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