Malgré son statut
de vétéran et la puissance de sa marque,
la maison d'enchère Sotheby's, fondée
en 1744, a finalement baissé pavillon dans son
aventure en solo sur Internet. La société
qui, depuis deux ans, tentait péniblement d'imposer
Sothebys.com, a en effet décidé de confier
la gestion intégrale de ses enchères en
ligne à eBay, créée en 1996. Les
deux sociétés ont annoncé, hier,
avoir mis sur pied une co-entreprise au terme d'un accord
en trois volets portant sur la technologie et le marketing.
A
partir de cet été, les enchères
de Sothebys.com, près de 13 000 objets,
basculeront sur le site d'eBay qui les accueillera dans
son espace dédié aux objets d'arts. La
société, dirigée par Meg Withmann,
participera également à la refonte de
Sothebys.com en fournissant, en outre, sa technologie
qui permet d'enchérir en temps réél.
Celle-ci sera utilisée lors de l'organisation
de ventes physiques par Sotheby's. Enfin le dernier
volet portera sur la promotion de ces nouvelles activées
sur les deux sites. Cette réorganisation devrait
d'ailleurs conduire à la suppression d'une centaine
de postes chez Sothebys, les techniciens d'eBay prenant
les commandes des opérations.
La firme créée
par Pierre Omidyar, fait certainement la meilleure affaire
dans l'accord puisqu'elle va pouvoir muscler son espace
dédié aux grands acheteurs d'art tout
en renforçant sa crédibilité auprès
de cette clientèle. Dans cet esprit la société
avait déjà racheté en 1999, la
maison d'enchères Butterfield & Butterfield,
mais n'en avait pas totalement tirer profit. De son
côté Sotheby's va pouvoir bénéficier
d'une exposition supplémentaire auprès
des 42 millions de membres d'EBay et peut-être
enfin dégager du cash grâce à ses
activités internet.
Si la plate-forme a réussi
à vendre près de 100 millions de dollars
d'objets en deux ans, elle n'a en effet jamais dégagé
le moindre bénéficie. Pour promouvoir
son site, la vénérable maison d'enchères
avait pourtant signé en janvier 2000 un partenariat
d'une durée de 10 ans avec Amazon, le grand rival
d'eBay. Mais après le retournement des marchés
les sociétés avaient progressivement cessé
leur collaboration en fermant notamment leur site commun.
|