"Chief
software architect" - et super-dircom - de Microsoft,
Bill Gates a fait étape hier à Paris pour participer,
entre autres, à une conférence-débat organisée par l'Electronic
Business Group. Cette dernière avait invité le fondateur
de Microsoft dans le cadre de la campagne de relance
de l'e-économie et de l'e-business qu'elle a initiée
fin 2001 lors d'une conférence à laquelle avait participé
Lionel Jospin.
Les
membres de l'EBG attendaient de Bill Gates qu'il vienne
"montrer sa pleine confiance dans le développement de
l'économie numérique". Ils n'auront sur ce point pas
été déçus, tant le patron de Microsoft a clamé sa "vision
très optimiste" dans une intervention parfaitement calibrée
sur la "digital decade" (on en retrouvera les grandes
lignes dans un speech qu'avait fait Bill Gates à Londres
en décembre et disponible sur son site
personnel). "Dans
dix ans, a-t-il affirmé, toute l'économie se sera réorganisée
autour des technologies de l'information, qui toucheront
à la fois les professionnels, les entreprises et les
foyers. Et si je dis dix ans, c'est pour ne pas risquer
de décevoir. En fait, tout devrait changer dans les
cinq années à venir".
A
l'issue de son discours, Bill Gates a participé à une
table ronde en compagnie de François-Henri Pinault,
le président de l'EBG, et Bruno Bonnell, le PDG d'Infogrames.
Vedette très américaine du jour, Gates a évidemment
mobilisé l'attention et s'est exprimé sur les sujets
les plus divers, avec une préférence pour
le haut-débit, l'un de ses chevaux de bataille actuels
et "le seul domaine où les choses évoluent moins vite
que je ne le souhaiterais". Il a vanté l'exemple de
la Corée du Sud, championne du monde des connexions
à haut débit, et regretté de ne pas voir les Etats-Unis
et d'autres pays comme la France suivre le même rythme.
Il
a notamment déploré le contraste entre la situation
des entreprises (qui se voient proposer des connexions
rapides à des prix "raisonnables") et celle des consommateurs,
pour lesquels tout resterait à faire. Un constat qui
rejoint celui de l'EBG, laquelle s'apprête d'ailleurs
à publier une série de propositions en faveur du haut
débit en France.
Bill
Gates a en revanche insisté sur l'avance des entreprises
américaines en matière d'e-business. Elles profiteraient
notamment de l'émergence d'une génération d'étudiants
qui ont baigné dans l'Internet à l'université ("je suis
surpris que mon pays reste autant en avance dans ce
domaine"). Plus généralement, affirme le patron
de Microsoft, c'est aux grandes entreprises de montrer
la voie de l'e-transformation. Par ailleurs, Gates a
profité de cette tribune pour réaffirmer sa foi dans
l'efficacité marketing et publicitaire de l'Internet.
"Microsoft croit fortement que le meilleur outil d'une
entreprise pour rester en contact avec ses clients est
l'Internet. Dans ces domaines, nous n'en sommes qu'au
début, au stade expérimental, et tout reste à
faire. Mais cela va obliger les entreprises à mieux
connaître leurs clients et inciter les publicitaires
à faire preuve de créativité". EBG : Electronic
Bill Gates ?
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