"Malgré
une période difficile, nos résultats sont
excellents"... Philippe Carillon, directeur général
de M6Web, se remet tout juste d'une année dopée
par le phénoménal succès d'audience
de Loftstory.fr : quand les meilleures sites média
se félicitent d'avoir stabilisé leurs
revenus en 2001, la filiale Internet de la chaîne
TV a, elle, multiplié par 2,5 son chiffre d'affaires,
passant de 4 à 10 millions d'euros entre 2000
et 2001. Il faudra quand même faire beaucoup mieux
coté résultats puisque M6Web, malgré
des efforts sur les coûts, affiche encore une
perte d'exploitation supérieure à ses
revenus : 10,6 millions d'euros contre 15 millions d'euros
en 2000.
Pour 2002, l'objectif est de
parvenir à un niveau "proche" de l'équilibre
à la fin de l'année. M6Web table sur une
croissance d'environ 20 % du chiffre d'affaires.
La politique de diversification des supports a commencé
à porter ses fruits : 60 % des revenus proviennent
des activités Internet et le reste des autres
supports (SMS, Audiotel, Minitel). En terme d'audience,
le sommet a naturellement été atteint
avec le dispositif multicanal autour de LoftStory (télévision,
satellite, mobile, Internet, magazine...). Si le soufflé
est partiellement retombé à l'issue de
la première saison du Loft, il a permis de booster
l'audience globale de M6Web. "Nous sommes passés
de la 185ème à la 15ème entre 2000
et 2001 dans le classement NetValue", précise
Philippe Carillon.
Pour 2002, la priorité
est, comme chez TF1, donnée à l'approfondissement
des synergies Internet-antenne, pour M6 ou pour les
thématiques comme M6Music ou Fun TV. La plupart
des émissions phares (Turbo, Capital, Morning
Live, Hit Machine, etc.) disposent déjà
de déclinaisons Internet. Les nouveaux programmes
de M6 n'échappent pas à la règle
: c'est déjà le cas avec le concept de
divertissement "QI : le grand test", qui développe
l'interactivité avec les téléspectateurs
via Internet. Philippe Carillon attend naturellement
beaucoup des deuxièmes saisons de Loft Story
(au printemps) mais aussi de Popstar qui devraient bénéficier
de dispositifs Internet renforcés.
Côté nouveaux
supports, le mobile fera l'objet d'une attention particulière
: les responsables Internet de M6 testent un service
SMS d'informations sur le club de football des Girondins
de Bordeaux, disponible sur abonnement. "C'est
un service qui marche", commente laconiquement
Philippe Carillon qui tient à rester discret
sur les premières leçons de cette expérience.
M6Web regarde également de près les développements
GPRS et le dossier sensible des SMS surtaxés.
Philippe Carillon émet toutefois deux bémols
sur ce dernier sujet : les conditions d'attribution
des numéros, qu'il juge "peu transparentes"
et le système de reversement entre opérateurs
et éditeurs de contenu qui demande encore des
arbitrages. Un sujet que M6Web suit avec attention à
travers le GESTE.
Sur le
terrain de l'accès Internet haut débit,
M6Web indique suivre "de très près"
le dossier même si pour le moment, aucun projet
concret n'a véritablement émergé.
Pourtant son concurrent TF1 a déjà annoncé
avoir deux projets de ce type dans les cartons : DreamTV
(fondé sur un duo poste de télévision
et ADSL) et Fastf1.fr (PC + ADSL ou câble).
M6Web indique vouloir maintenir
son service d'accès Internet gratuit M6Net, monté
en 2000 avec Internet Télécom. "C'est
un service qui ne nous coûte rien en terme d'entretien
et qui nous permet d'enrichir notre base de données
d'internautes profilés", explique Philippe
Carillon.
Dans un récent entretien
accordé au "Nouvel Hebdo", Nicolas
de Tavernost, Président du directoire du groupe
M6, indique qu'un budget de 10 millions d'euros est
réservé cette année aux développements
des services interactifs de la chaîne.
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