Alors que Capital IT va
donner cette semaine le "la" du marché
du financement des jeunes entreprises des nouvelles
technologies en France, les "Tremplin Entreprises 2002"
se sont donnés eux encore deux semaines pour
recevoir les dossiers de candidatures de leur quatrième
édition. Organisée par le Sénat et l'Essec, cette
manifestation entend permettre à des chefs d'entreprises,
"porteurs de projets innovants", de présenter leur société
à des investisseurs. Les dossiers peuvent être envoyés
jusqu'au 28 avril, uniquement par le biais du site Tremplin
Entreprises.
Reality Game faisait partie
des compétiteurs en 2001 . Lauréat pour
la catégorie développement, la société,
qui produit des jeux multi-joueurs payants en ligne,
a été créée il y a deux
ans par Maxime Mendelsohn et Pierre Schreiber. Cette
petite entreprise de 12 salariés cherchait un
million d'euros afin d'assurer son développement
commercial. Son président, Pierre Schreiber,
revient sur son expérience au Tremplin Entreprises.
La
levée de fonds. "Peu avant la
manifestation nous avions levé 10 millions de
francs auprès de Vivienne Capital Développement.
Mais cet investisseur ne nous a finalement apporté
que 6 millions et nous a annoncé qu'il serait
dans l'incapacité de nous verser le solde en
raison de problèmes financiers. En prévision
de ces difficultés, nous avons présenté
un dossier pour les Tremplins. Trois mois après
notre présentation, nous avons levé un
million d'euros en deux échéances. Le
premier versement en août 2001, provenait de business
angels et le second, en novembre de l'Anvar grâce
au nouveau dispositif des BSA. Notre présence
aux Tremplins a facilité les choses : le fait
de disposer quasiment d'un label avec le titre de lauréat,
a crédibilisé Reality Game et a rassuré
les investisseurs. Les business angels ont souvent peu
de temps pour expertiser les dossiers. Savoir que d'autres
professionnels ont jugé le projet pertinent est
donc un élément très positif à
leurs yeux".
Les
retombées "Au cours de la manifestation,
personne ne nous a tirés par la manche en nous
disant "on va vous financer". En revanche,
au niveau marketing, cela a été très
profitable pour notre produit. Nous craignions au début
qu'il n'y ait que des consultants juniors ou inexpérimentés
mais cela n'a pas été le cas. Nous avons
eu affaire le plus souvent à d'excellents professionnels.
L'aide des consultants d'Andersen pour préparer
la présentation au public a également
été très utile dans la mesure où
c'était une première pour nous. Un seul
petit regret cependant : le fait de ne pas avoir pu
organiser à l'avance des rendez-vous personnalisés
avec certains auditeurs. Nous aurions aimé avoir
cette possibilité même si j'imagine que
cela aurait été compliqué en terme
d'organisation. En tout cas, même un an après,
nous pouvons toujours nous prévaloir du titre
de lauréat des Tremplins Entreprises. Cela nous
aide toujours".
D'autres
participations en perspective ? "Nous
avions postulé à Capital IT en octobre
mais nous n'avons pas étré retenus. De
toutes façons, nous souhaitons désormais
surtout nous montrer à l'international. Dans
la mesure où nous voulons lancer deux jeux pour
le marché américain, nous envisageons
de postuler à des manifestations aux Etats-Unis
dans l'espoir d'y rencontrer de futurs partenaires".
Les
activités de Reality Games
|
Face à quelques
mastodontes, comme les grands éditeurs
de jeux traditionnels (EAsports...), Reality
Games tente de se frayer un chemin sur le marché
des jeux de simulation de sports multi-joueurs
en ligne. La société produit pour
l'instant trois jeux payants, dans l'univers
du football et de la Formule 1, distribués
uniquement sur Internet. Après une lourde
période d'investissements pour concevoir
les jeux, dont l'utilisation en ligne ne nécessite
ni CD-Rom, ni téléchargement,
l'entreprise est rentrée dans une phase
commerciale en août 2001 et s'est fixée
comme d'objectif d'atteindre 10 000 abonnés
payants d'ici la fin de l'année pour
être à l'équilibre.
Pour assurer la
promotion de ses produits sans coûts marketing
excessifs, Reality Games a opté pour
la voie du partenariat avec des sites pouvant
toucher sa cible de joueurs. L'entreprise dispose
ainsi d'une dizaine d'accords avec des sites
sportifs, comme Eurosport ou Football365, des
sites de jeux, comme Zonejeux, ou des portails
à forte audience comme celui de TF1.
Cette politique lui aurait permis de conquérir
2 000 clients depuis l'ouverture des services
en août 2001.
La facturation
des jeux s'effectue soit par carte bancaire
(facturation par tranche de trois mois, à
partir de 17,85 euros par trimestre) soit par
des prélèvements sur la facture
téléphonique dans le cas du jeu
portant sur la coupe du monde (à partir
de 0,56 euro pour deux jours). Pour ces trois
jeux, Reality Games dispose également
de versions pour les marchés espagnol,
suédois, britannique ou allemands, ces
deux derniers territoires étant considérés
"comme prioritaires" par Pierre Schreiber,
"car beaucoup plus avancés".
Et si les objectifs sont tenus, l'entreprise
espère bientôt proposer deux jeux
de simulation supplémentaires sur le
football américain et le base-ball pour
tenter de pénétrer un marché
américain, déjà bien encombré.
|
|