Médias
Vivendi Universal et Internet : l'ardoise 2001
Le dossier Canal Plus risque de secouer l'AG de Vivendi aujourd'hui. Mais les résultats des activités Internet du groupe tels qu'ils transparaissent à la lecture attentive du rapport annuel du groupe pourraient aussi bien provoquer la fronde des actionnaires. --> (Mercredi 24 avril 2002)
         
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Il y a fort à parier que le mot Internet ne sera guère évoqué ce matin par Jean-Marie Messier, président de Vivendi Universal (VU), lors de l'assemblée générale des actionnaires de son groupe, sauf pour évoquer de nouvelles coupes claires dans les budgets et les projets. Une lecture attentive du rapport annuel 2001, malgré les multiples arrangements effectués par le groupe dans son prospectus, permet de chiffrer l'ampleur des dégats. Officiellement, le résultat Ebitda de la division internet, qui mesure le cash flow engendré par l'activité, ressort en perte de 209 millions d'euros pour un chiffre d'affaires de seulement 129 millions d'euros.

De plus ce résultat ne tient pas compte des pertes de Scoot.com (annuaire) et Vizzavi (portail de services mobiles), détenus respectivement à 22,4% et 50% par VU. Ces deux entreprises auront pourtant représenté 291 millions d'euros de pertes Ebitda supplémentaires dans les comptes.

Plus que les pertes d'exploitation, en théorie logique pour des activités en plein démarrage, ce sont surtout les prix payés pour certaines acquisitions Internet et leurs incidences comptables qui risquent de faire grincer quelques dents. En mettant la main à prix d'or sur certaines dotcoms en 2000 et 2001, Vivendi Universal, comme France Télécom, a été condamné à réévaluer fortement la majorité de son pôle internet à la fin de l'exercice. Une cuisine comptable qui n'aura pas de conséquence sur la trésorerie de l'entreprise comme l'a rappelé Jean-Marie Messier, mais qui témoigne sans doute de choix peu prudents de la part de dirigeants saisis par l'euphorie dotcom qui régnait alors.

La dotation aux provisions sur l'exercice pour l'activité Internet atteint ainsi 1,263 milliard d'euros dont 439,6 millions d'euros pour Scoot.com et 200 millions d'euros pour Vivendi Universal Net. L'exemple du rachat du portail iFrance, en mai 2000, est sans doute le plus révélateur de cette attitude dispendieuse. VU aura déboursé 149 millions d'euros pour acquérir une entreprise dont l'actif net ne s'élève qu'à 3 millions d'euros et qui n'aura finalement réalisé qu'un chiffre d'affaires de 1,8 million d'euros pour une perte nette de 4,4 millions d'euros au cours de son exercice 2001...

VU se fait également plutôt discret dans ses comptes sur les coûts liés aux fermetures respectives de sa régie publicitaire Ad2One et de sa structure d'investissements @Viso qui avait pour objectif de créer des co-entreprises avec des dotcoms américaines. Pour @Viso, dont l'investissement s'élevait à près de 70 millions d'euros fin 2000, Vivendi Universal précise simplement que "les cinq participations ont été soit transférées aux maisons-mères américaines, cédées ou fermées". Seule indication parcellaire pour @Viso, les capitaux propres à la fin de l'exercice étaient négatifs de 140 millions d'euros.

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A la lecture du rapport annuel de VU, les pertes dans l'internet ne se sont d'ailleurs pas limitées aux seules activités industrielles du groupe. Le groupe avait aussi souscrit début 2000 à hauteur de 240 millions d'euros au fond de capital risque Softbank Capital Partners (SCP), orientés principalement vers les valeurs internet. Or la valeur de ces parts à la fin 2001 ne serait plus que de 113 millions de dollars, soit une moins-value de 117 millions d'euros sur les fonds effectivement investis par SCP. Dans cette activité d'investissement pur, seule Viventures ne s'en sortirait pas trop mal selon le rapport. La structure qui gère deux fonds, Viventures I et II, auxquel a largement participé VU, aurait dégagé un chiffre d'affaires de 15 millions d'euros, en hausse de 63 % et un résultat Ebitda positif de 5 millions d'euros. Et Viventures I devrait même distribuer un dividende à ses actionnaires. Le fonds a notamment réalisé une somptueuse opération financière... grâce à sa maison-mère. Il détenait en effet 50% d'Ifrance, acquis fin 1999 pour trois millions d'euros, lors du rachat du portail par Vivendi Universal.

[Rédaction, JDNet]
 
 
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