Le challenger des sites français
d'information sportive Sporever, fondé par le journaliste
Patrick Chêne, et éditeur de football365.fr,
rebondit en Belgique en mettant en place un partenariat
avec le groupe Rossel, actionnaire majoritaire du premier
quotidien francophone belge, "Le Soir". En clair,
Sporever.be devient de facto la chaîne d'information
sportive du "Soir" en ligne. En complément
de l'information délivrée par Sporever France,
"Le Soir" prend en charge l'actualité
sportive belge grâce à sa propre équipe
rédactionnelle.
L'objectif final est de monter un portail d'information
de référence dans le domaine du sport
en Belgique. "En l'état actuel, l'accord
entre le groupe Rossel et Sporever ne comprend aucune
clause capitalistique. Mais il ne serait pas illogique
d'envisager un accord de ce type plus tard", estime
Jean Rebuffat, chef du "Soir" en ligne. Le
site Sporever.be a été mis en ligne à
l'occasion de la dernière rencontre de football
entre la France et la Belgique le 18 mai. Tout un symbole.
"Le Soir" propose
de l'information en ligne depuis juillet 1996. Actuellement,
les internautes accèdent à la deuxième
version du site, mise en ligne en février 2000.
Le concept de "sites satellites" a été
retenu : les informations généralistes
sont regroupées sur le portail mais les sujets
plus thématiques figurent sur des sites dédiés
(La Vie du Net, Régions, A la Mer, Couleur Brique).
Sud Presse, le pôle presse locale de Groupe Rossel,
n'a pas développé de véritable
présence Internet : sur cinq titres, seule "La
Meuse" s'est engagée sur le Web. En terme
d'audience, Lesoir.be revendique pour avril plus de
247.000 visiteurs uniques, 703.000 visites et 3,7 millions
de pages vues (source CIM Metriweb, le Médiamétrie
belge).
La principale source de revenus
actuelle est la publicité en ligne. Le groupe
Rossel s'appuie sur sa régie publicitaire interne
: AdNet. "Nous estimons que cette source de revenus
peut représenter 30 à 40 % de notre
financement. Ce n'est pas assez, évidemment",
commente Jean Rebuffat. Pour la prochaine version du
quotidien en ligne, attendue en automne, des services
payants devraient être proposés dont l'accès
aux archives en ligne. La vente de contenu est également
une piste de réflexion. Actuellement, le budget
de fonctionnement des activités Internet du groupe
est estimé entre 1,5 et 2 millions d'euros par
an. Les résultats financiers ne sont pas communiqués,
même s'il apparait clairement que le point d'équilibre
ne sera pas atteint avant trois-quatre ans.
L'équipe électronique
est rattachée à la rédaction en
chef du journal. Toutefois, l'aspiration à une
plus large autonomie éditoriale est grande. Dans
la vague de la nouvelle économie (1999-2000),
les activités Internet avaient été
regroupées dans une structure baptisée
RIM (Rossel Interactive Media), qui a depuis fermé
ses portes. Le groupe Rossel possède par ailleurs
la web agency PeopleWare, située au Luxembourg.
Autre dossier sur lequel Le
Soir a joué les pionniers: un accord sur les
droits d'auteurs des journalistes et Internet a été
signé dès 1997. Une proportion des revenus
tirés des activités Internet est reversée
à la Société des journalistes du
quotidien qui effectue à son tour la redistribution
au niveau des rédacteurs. Le montant global des
reversements se situe entre 30 000 et 40 000
euros par an.
Avec les groupes IPM et Les
Editions de l'Avenir, Rossel fait partie des principaux
groupes de presse francophones en Belgique. En juin
2001, "Le Soir" tirait à 113.400 exemplaires.
Le groupe Rossel dispose également d'un pôle
presse gratuite (Groupe Vlan). En 1999, il a pris le
contrôle du groupe de presse français La
Voix du Nord.
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