A l'occasion de son cinquième
anniversaire, l'Autorité de régulation
des télécommunications (ART) fait le point
sur le développement de l'Internet en France
dans un document intitulé "Internet, premier
bilan". Dans son effort "pour favoriser le
développement d'Internet", la synthèse
met en avant trois évolutions importantes : la
baisse des prix d'accessibilité, la diversification
des réseaux de diffusion d'Internet et le développement
de nouvelles technologies permettant d'associer Internet
et mobilité.
Diversification
des modes d'accès à Internet.
L'ART constate qu'en cinq ans,
les nouvelles technologies se sont considérablement
étendues en France. Après les technologies
filaires (RTC, câble et DSL), les accès
"sans fil" commencent à émerger,
à l'image de la boucle locale radio (BLR) déployée
dans 17 régions françaises. Pour les sept
opérateurs qui se sont lancés sur le marché
de la BLR, l'ART recense à ce jour "un millier
de clients professionnels". L'accès par
satellite est en revanche au stade du balbutiement.
Les réseaux locaux sans fil (Bluetooth, Wi-fi,
etc.) en sont, eux, aujourd'hui au stade de la "réflexion
réglementaire et technique". Du côté
de l'Internet mobile, l'ART considère que le
marché français est en pleine phase de
transition. Après l'apparition du Wap en 2000,
considéré comme un échec par l'ART,
la technologie GPRS, qui emprunte les réseaux
GSM, arrive sur le marché. De quoi attendre la
norme UMTS.
Le
marché de l'accès. L'ART
a retenu deux expressions clés pour qualifier
la période actuelle : "retour au réalisme"
et "consolidation". En 2000, le marché
dénombrait 300 fournisseurs d'accès Internet
aussi bien destinés au grand public qu'aux professionnels.
Un an plus tard, fin 2001, cinq FAI représentaient
80 % des abonnés actifs et du trafic commuté
Internet (AOL, Club-Internet, Free, Tiscali, Wanadoo).
Sur la foi des informations fournies par l'Association
des fournisseurs d'accès (AFA), l'ART rappelle
que le trafic Internet bas débit a réprésenté
55 milliards de minutes en 2001 (90 % des connexions
Internet) , soit une croissance de 60% par rapport à
l'année précédente. En tout, 7,1
millions d'abonnements Internet étaient recensés
fin 2001 en France.
Le
positionnement européen. La
France est mal placée en terme de pénétration
de l'accès Internet dans les foyers : environ
30 % fin 2001 (source GTA, Eurobaromètre,
Idate). L'Hexagone se place à la huitième
place derrière les pays nordiques, les Pays-Bas,
l'Allemagne, le Royaume-Uni, la Belgique et l'Italie.
La France figure ainsi en dessous de la moyenne européenne
établie à 38 % pour la pénétration
Internet dans les foyers.
L'évolution des prix d'accès
Internet. Dans sa synthèse, l'ART souligne
que les tarifs d'accès sont restés "extrêmement
stables" entre 1996 et 1999. En revanche, la période
1999-2000 a été fructueuse en terme de
baisse des tarifs avec le modèle gratuit
prôné par LibertySurf ou Free, le modèle
"gratuit-gratuit" (Oreka) et l'émergence
des forfaits "quasi-illimités" (AOL
France). L'un des exemples les plus flagrants en terme
de baisse des prix est le forfait 50 heures par mois.
Entre 1999 et 2002, le tarif de celui-ci a baissé
de 52 %. La baisse des coûts de collecte,
liée à l'adoption de l'interconnexion
forfaitaire illimitée en 2001, devrait encore
tirer les prix vers le bas.
Développement du DSL, l'enjeu
de l'année. En 2001, l'accès Internet
haut débit a pris son envol, en particulier l'accès
ADSL. 10 % des internautes en France ont adopté
l'Internet rapide soit 600 000 abonnés. Sur l'ADSL,
Wanadoo dispose d'une part de marché de 90 %.
Pour éviter que le marché du haut débit
téléphonique ne se transforme en situation
quasi-monopolistique, l'ART souhaite intensifier le
dégroupage afin de favoriser le développement
de ADSL pour le grand public. L'Autorité souhaite
également ouvrir la
collecte de trafic ADSL
à la concurrence (France Télécom
a dans ce domaine une part de marché de presque
100 %).
Quid du câble ? Au nom de
la diversité des accès Internet rapide,
l'ART mise aussi sur un développement de l'accès
Internet par câble. L'Autorité estime qu'actuellement,
il y a deux fois moins d'abonnés Internet câble
que d'abonnés ADSL. Ce qui représente
environ 200 000 internautes en France.
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