C'est fait ! Depuis le mois
d'octobre dernier, BNP-Paribas était à
la recherche d'un partenaire industriel pour sa banque
à distance créée en novembre 1994, Banque Directe.
Le groupe a finalement opté pour une vente complète
de cette activité et a signé, hier, un
accord de principe avec l'assureur Axa pour un montant
de 60 millions d'euros. Reste encore à obtenir
l'avis des comités d'entreprise et l'agrément
des autorités bancaires pour que cette opération
soit finalisée. "Quoi qu'il en soit, la
nouvelle mouture de l'activité, avec la griffe
Axa, sera opérationnelle début 2003",
affirme un porte-parole de l'assureur.
Si
BNP-Paribas souhaite se désengager du home-banking,
c'est pour mieux y pénétrer. L'établissement
dispose désormais de son propre système
intégré multi-canal qui lui permet de
décliner, notamment sur Internet, ses activités
bancaires traditionnelles. Lancée
depuis fin 1997, la plate-forme est maintenant pleinement
opérationnelle. Baptisée CRC (Centre de
relation client), celle-ci gère les contacts
téléphoniques et le traitement des e-mails. "C'est
le centre névralgique du mécanisme, soulignait Jérôme
de Labriffe, responsable du canal Internet chez BNP-Paribas,
dans une interview
accordée au JDNet le 3 juin dernier. Dans cette
logique de CRC, nous sommes aujourd'hui en train d'assurer
la migration de l'ensemble des canaux. A terme, toutes
les entrées possibles, comme les banques en libre service
ou la télévison interactive, seront connectées au CRC
et devront se parler les unes avec les autres."
Banque Directe, véritable
poisson pilote sur le chantier des NTIC, devenait la
branche de trop. S'ajoute à cet effet doublon
avec la nouvelle plate-forme de BNP-Paribas, une rentabilité
incertaine pour cette activité. En
2001, Banque Directe a enregistré un chiffre
d'affaires de 35,5 millions d'euros pour une perte nette
de 28,2 millions (source Coface). Sur le marché
de l'Internet, BNP Paribas a préféré
se recentrer sur les activités de courtage en
ligne avec sa filiale Cortal et le récent rachat
de Consors.
Du côté d'Axa,
cette acquisition trouve également toute sa logique.
L'assureur cherchait depuis plus de deux ans sa place
sur Internet afin de compléter son offre client.
Axa avait même caressé, un temps, l'idée
de lancer ex nihilo sa propre banque en ligne. L'assureur
devrait donc conserver l'équipe de la banque
à distance, soit un effectif d'environ 200 personnes.
"Nous souhaitons faire plus que de l'assurance,
souligne-t-on chez Axa, mais pas tous les services financiers.
Banque Directe correspond parfaitement à ce profil
et sera proposé à nos 8 millions de clients
particuliers via nos réseaux."
Concrètement, pour
les 110 000 clients particuliers actuels de Banque
Directe, ce rachat par Axa ne devrait rien changer.
De nouveaux produits financiers devraient sans doute
apparaître et des passerelles devraient être
établies vers les autres activités du
groupe d'assurance. C'est la filiale à 100 %
du groupe Axa, AxaBanque, qui récupère
les activités de Banque Directe. Cette plate-forme
bancaire est responsable de la conception des produits
financiers et des accords de partenariat avec le sociétés
financières, comme avec le Crédit Foncier
pour les prêts immobiliers.
|