Un groupe de travail de la
Commission Européenne s'intéresserait
de près, dans le cadre d'une enquête sur
les spywares (logiciels espions), aux logiciels
Windows Media Player et RealOne Player. Selon le Wall
Street Journal, les enquêteurs aimerait
en savoir plus sur les pratiques de leur éditeur
respectif, Microsoft et Real Networks, en matière
de recueil des habitudes d'écoute de leurs utilisateurs.
Le groupe de travail aurait
relevé, selon le quotidien, des irrégularités
par rapport aux lois en vigueur dans l'Union européenne.
Ils viseraient notamment l'existence de certains modules
"secrètement installés" et destinés
à "rapatrier des informations personnelles
(...) comme les goûts musicaux de l'utilisateur".
Ces remarques, consignées dans un rapport remis
à la Commission le 30 mai dernier, pourraient
amener cette dernière à étendre
la législation européenne pour le moment
centrée sur le phénomène des cookies.
Problème de taille
: les deux sociétés en question sont toutes
deux basées aux Etats-Unis et assujetties qu'à
la législation américaine. Or, rappelle
le WSJ, l'Etat fédéral, par le biais de
l'US Children's Online Privacy Protection Act (COPPA)
de 1998, ne restreint la collecte d'informations personnelles
que pour les sites s'adressant aux enfants de moins
de 13 ans.
Pour l'heure, Windows
Media Player et RealOne continuent de créer automatiquement
un identifiant unique pour chaque utilisateur lors de
l'installation des logiciels. Ce numéro est nécessaire
pour consulter des informations supplémentaires
concernant un CD ou un DVD (une biographie de l'artiste
par exemple). D'après le site spécialisé
ComputerBytesMan.com, les modules "mouchards"
de ces logiciels, une fois hors
connexion, construisent sur l'ordinateur même
une mini-base de données dont les informations
seront rapatriées à la connexion suivante.
Interrogé par CBS News,
Jonathan Usher, un des responsables de l'équipe
de développement de Media Player, indique que
"Microsoft n'a pas l'intention de commercialiser
ces informations collectées sur les habitudes
de consommation de ses utilisateurs". De son côté,
Alex Alben, chez Real Networks, affirme que "les
données sont collectées mais restent anonymes".
Pour lui, un espionnage des utilisateurs est totalement
improbable. Du coté
de la Commission européenne, le son de cloche
est différent. Et le directeur général
du groupe de travail, l'autrichien Waltraut Kostchy,
afirme pour sa part prendre "très au sérieux"
les effets possibles de spywares.
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