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CPG Market accélère sur les volumes
Avec 300 millions d'euros de transactions sur le dernier trimestre, la place de marché centrée sur la grande distribution prend son envol. L'heure d'un premier bilan. --> (Vendredi 5 juillet 2002)
         
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Fruit de l'actionnariat de 28 compagnies de taille mondiale, CPG Market figure parmi les toutes premières places de marché verticales dédiées à la grande distribution. La structure, qui compte une petite centaine d'employés basés en Suisse, a bénéficié d'un investissement de 110 millions d'euros. Marie-Pierre Rogers, directrice générale de CPG Market, dresse un état des lieux et revient sur les grands chantiers initiés par la place de marché.

Le nombre de clients et de fournisseurs "Nous avons toujours 28 actionnaires, dont 24 industriels et 4 partenaires de services et de technologie. Sur nos 24 industriels, six sont des grands fournisseurs. Nous avons donc concrètement une vingtaine de grands acheteurs actifs à l'intérieur desquels se trouvent plus de 600 acheteurs sectoriels. Désormais, nous ne souhaitons plus intégrer de nouveaux actionnaires mais nous restons ouverts à tout nouveau client. En ce qui concerne les fournisseurs, nous en dénonbrons près de 3 600, dont plus de 90 % sont venus par les acheteurs. De plus en plus, nous voyons des fournisseurs qui viennent en direct mais cela reste encore largement minoritaire. Les fournisseurs ne paient pas de droit d'entrée et ils reçoivent une formation. Nous avons développé pour eux un service support en cinq langues et nous sommes en train de créer un portail pour les petits fournisseurs afin qu'ils puissent consulter notre site et interagir sans qu'il soit nécessaire pour eux de faire une intégration avec la base de données."

Les volumes "Depuis l'entrée en activité de la place de marché, c'est-à-dire depuis mai 2001, nous avons vu passer pour 1,3 milliard d'euros de transactions pour le e-sourcing. Il faut savoir qu'au mois de mars dernier, nous n'étions encore qu'à 1 milliard d'euros. Cela montre bien l'accélération de l'utilisation de l'outil à mesure que les acheteurs apprennent à utiliser facilement la place de marché. En moyenne, nos acheteurs réalisent 15 % d'économies sur des transactions classiques. Les gains de temps sont aussi non négligeables. Dernièrement, nous avons eu un appel d'offres pour un contrat logistique sur trois ans. Il y a eu 43 fournisseurs qui ont fait une proposition. La préparation classique d'un tel appel d'offres aurait pris quatre mois. Nous avons fait le montage en 15 jours."

Le business-model "Les tarifs que nous fixons sont liés aux volumes de transaction. Nous faisons une estimation des documents qui seront échangés sur l'année et du nombre d'appels d'offres qui seront passés pour fixer un prix. Celui-ci reste minime en comparaison des économies réalisées. En moyenne, le coût d'accès à la place de marché et son utilisation représentent moins de 10 % des économies que nous apportons aux utilisateurs. Mais le e-sourcing ne représente pas l'ensemble de nos revenus. Notre outil d'enchères compte à hauteur de 35 % dans nos activités. Le reste se répartit entre le RFI (Request For Information), les appels d'offres et l'agrégation des achats entre différents secteurs d'un même groupe."

La rentabilité "Nous prévoyons toujours la rentabilité dans le courant de l'année 2003."

Le développement international "Nous ne souhaitons faire de développement en dehors de l'Europe que si cela a un sens financièrement, si nos acheteurs le demandent parce que c'est une nécessité pour eux. Nous sommes en train de réfléchir à un développement éventuel aux Etats-Unis car certains de nos actionnaires, comme Nestlé par exemple, ont de très grosses activités là-bas. C'est une possibilité, mais pas une obligation."

Les derniers développements "Notre activité de base, l'e-sourcing reste très présente. Elle a été créée il y a deux ans et désormais son activité est intégrée au quotidien des grands groupes. Il faut en moyenne 6 à 12 mois pour que l'un de nos acheteurs maîtrise pleinement la place de marché. A côté de cela, nous développons d'autres outils à la demande de nos clients et de nos actionnaires. Ils souhaitent pouvoir analyser la performance de leurs fournisseurs, obtenir des statistiques sur le sourcing et analyser leurs activités sur la place de marché. Tout cela sera disponible pour le dernier trimestre 2002. Enfin, nous allons implémenter trois grands modules dans notre supply-chain : un hub pour connecter les ERP de nos clients à leurs fournisseurs et fabricants pour standardiser les échanges de documents, un planning forcasting, c'est-à-dire des modules de collaboration pour échanger des informations en continu, et enfin nous allons mettre en place un système d'optimisation logistique. Nous allons déployer un service de e-fulfilment, une solution logistique pour optimiser le transport des marchandises."

La vision du secteur des places de marché "Il y a trois grands modèles de places de marché qui ont un avenir. Ce sont d'abord les places de marché industrielles, c'est-à-dire les places de marché verticales qui sont financées par une industrie et qui existent pour servir cette industrie. Les outils de ces places de marché sont développés spécifiquement pour cette industrie. Ces places de marché visent au minimum l'équilibre. Le deuxième modèle, ce sont les places de marché avec une spécialisation très pointue. Le cas d'Hubwoo est exemplaire. Il existe aussi des places de marché logistiques qui sont une réussite. Elles ne sont pas financées par les industriels mais par des investisseurs privés. Afin de se développer encore plus fortement, je pense que leur intérêt est de former des alliances avec des grandes places de marché verticales. Enfin, le troisième modèle, ce sont les places de marché privées qui ont pour unique acheteur une société ou un grand groupe. Ces places de marché sont la continuité des ERP et existent le plus souvent pour des produits très stratégiques, comme l'emballage dans le secteur de la cosmétique. Aujourd'hui, nos clients les plus avancés réalisent entre 20 et 40 % de leurs achats par des places de marché électroniques. Au maximum, cela peut monter jusqu'à 50 % mais au-delà, nous touchons aux produits stratégiques, monopolistiques ou réglementés."

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Les difficultés actuelles de Covisint : symptomatique du marché ? "Ce qui a desservi les places de marché, c'est le manque de focus : il faut avoir une offre et des ressources focalisées. Pendant la période d'euphorie du secteur Internet, les prestataires, les consultants et même des places de marché en ont fait beaucoup trop sur les possibilités offertes et ont promis monts et merveilles. Aujourd'hui, tout le monde revient à la raison et c'est parfois difficile. Dans le cas de Covisint, je crois qu'ils se sont développés trop vite dans l'attente de volumes faramineux qui ne sont jamais venus. A cause de cela, les places de marché sérieuses, qui ont eu une constance dans leur stratégie, souvent grâce à leur actionnariat, souffrent des erreurs des autres. Par ailleurs, il ne faut pas perdre de vue qu'un système de eS-sourcing nécessite 18 mois pour arriver à maturité et être maîtrisé par les différents acteurs."

[Florence Santrot, JDNet]
 
 
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