Quelle
fiabilité accorder aux fichiers d'adresses e-mail
? Le prix est-il un bon indicateur de la qualité
d'un fichier ? Qu'attendre des fichiers moins chers
? Toutes ces questions sont aujourd'hui au coeur de
l'e-mailing et recoupent les préoccupations des
annonceurs. H-Consultants, société spécialisée
dans la location de fichiers d'adresses mail et e-mail,
a pris le parti de référencer tout le
monde. Son catalogue propose aujourd'hui une centaine
de fichiers d'e-mail, qu'elle n'héberge pas,
dont 20% sont des adresses BtoB. Eric Huignard, directeur
associé et co-fondateur de H-Consultant, explique
quelles sont à ses yeux les limites de l'e-mailing
aujourd'hui.
Il
existe sur le marché de l'e-mail marketing des
bases dont le prix des adresses est très variable.
Que peut-on attendre des fichiers d'adresses bon marché ?
Eric Huignard. C'est tout le
paradoxe de ce marché. En ce qui nous concerne,
nous référençons une centaine de
fichiers d'adresses e-mail dont 20%, environ, sont des
fichiers BtoB. Actuellement, le prix de ces derniers
fluctue entre 0,06 et 1 euro l'adresse. En principe,
leur coût est le reflet de la qualité des
bases. Toutefois, force est de constater que des bases
de moins bonne qualité ou dont la réputation
est moins importante peuvent avoir, au regard des coûts
de location, un retour sur investissement aussi bon.
Certes, les retours seront moins importants, car le
taux d'adresses erronées est plus élevé,
mais le prix de la location est tellement bas que le
rapport qualité-prix
est satisfaisant. Et
à l'heure actuelle, les annonceurs recherchent
essentiellement un bon retour sur investissement...
Etant
donné la grande hétérogénéité
de vos bases, comment travaillez-vous pour garantir
ce bon retour ?
La valeur ajoutée de notre travail
réside dans une connaissance empirique des bases
que nous proposons.
Nous aidons avant tout nos clients à identifier
plus clairement leur cible et à la rechercher
dans l'ensemble des fichiers que nous référençons.
Ce travail est aussi délicat car l'information
transmise n'est pas toujours conforme à la réalité.
En fonction de ce qu'ils nous demandent, nous leur proposons
un ou plusieurs fichiers, aggrégés ou
non. Nous pouvons ensuite leur fournir un ensemble de
données qualitatives sur la base, comme son mode
de constitution, la date des dernières mise à
jour, ainsi que le taux d'adresse erronées. Mais
en général, notre clientèle nous
demande très rarement ce type d'informations,
qui intéressent plutôt les acheteurs traditionnels
de base de données. Les clients portent leur
attention sur le ciblage et non l'origine du fichier,
ainsi que sur son utilisation récente par un
ou des concurrents.
Vous
venez d'évoquer la difficulté qu'il y
a à identifier clairement une cible dans un fichier.
Est-ce le même problème pour les adresses
BtoB ?
Oui. Segmenter un fichier avec des critères comme
l'activité ou l'effectif est un vrai problème.
En dehors des problèmes de qualité de
saisie ou de transmission de l'information, nous sommes
confrontés à des problèmes plus
structurels comme l'imprécision du code NAF [NDLR
: Nomenclature des Activités Françaises]. Beaucoup
d'entreprises sont classées dans des catégories
qui ne correspondent pas ou plus à leur activités
principales. Selon les secteurs, ces erreurs représentent
un pourcentage plus ou moins significatif. Le seul moyen
d'y remédier est de disposer de leur numéro
de Siret. Mais les fichiers d'adresses e-Mail BtoB qui
disposent de ce type d'information sont encore rares,
même si actuellement certains y travaillent. On
peut toutefois se demander quelle sera la rentabilité
de cet outil. L'autre solution pour remédier
à l'imprécision des fichiers, est d'élargir
la cible, du moins si on veut être exhaustif.
Aujourd'hui, sur des campagnes ciblées, le taux
d'erreur en BtoB est de 20 à 40%. Quant au taux
de clic, il peut monter jusqu'à 40%.
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