A l'heure du développement
de la télévision numérique terrestre
en France, et plus globalement de l'offre audiovisuelle
dans le monde, les projets technologiques rattachés
aux médias se développent. SmartJog, une
spin-off de GlobeCast (filiale audiovisuelle de France
Télécom), vient ainsi de réaliser
une levée de fonds de dix millions d'euros auprès
de cinq fonds d'investissement. Son objectif est de
développer une plate-forme technologique dédiée
à la distribution par satellite de catalogue
audiovisuelle, qui servira de portail B to B
de vidéo à la demande (VOD) en reliant
les acteurs de la chaîne production-distribution-diffusion.
Que
l'on ne s'y trompe pas : le projet SmartJog comprend
en fait peu d'implication Internet. Le site de l'entreprise,
en cours de réalisation, servira d'extranet pour
présenter la base de données des fichiers
audiovisuels et pour commander la sélection de
programmes de télévision que le distributeur
ou le diffuseur souhaite acquérir.
"Nous avons le rôle d'un Fedex électronique,
explique Jean-Sébastien Petit, directeur marketing
de SmartJog. Au lieu d'utiliser des cassettes vidéos
pour la distribution, les programmes seront numérisés
et transmis pas satellite."
Le dispositif repose, naturellement,
sur un relais satellite (celui de GlobeCast), des récepteurs
Nextream (joint-venture Thomson Multimédia-Alcatel)
avec des systèmes de cache qui permettent de
stocker les contenus audiovisuels numériques
le plus près du client. "Après avoir
monté un réseau pilote et réalisé
un béta test avec des distributeurs et des diffuseurs,
nous allons valider le processus de transfert de fichiers
vidéo par satellite cet été. A
l'automne, nous passerons en phase de commercialisation."
La protection des fichiers
vidés est l'une des principales préoccupations
de SmartJog. C'est l'une des raisons d'ailleurs pour
lesquelles la société a pris soin d'éviter
d'être présente en frontale sur Internet.
Il faut avouer que la plaie est déjà bien
ouverte : le cabinet d'études américain
Viant estime qu'entre 400 000 et 600 000
copies illégales de films sont téléchargées
chaque jour. "Pour le transfert des fichiers par
satellite, nous avons rajouté une brique totalement
sécurisée", assure Jean-Sébastien
Petit.
Pour son lancement, SmartJog
a fédéré un pool d'investisseurs
catégorie "poids lourds" : Arts
Alliance (qui a notamment soutenu en Europe LastMinute.com
et ChateauOnline), Net Partners (Self Trade, Freeever),
T-Source (fonds NTIC de I-Source Gestion), Techfund
Capital Europe ainsi que France Telecom Technologies
Investissements. L'ensemble des fonds d'investissement
sont majoritaires dans le capital de la société.
Le reste est réparti entre GlobeCast et les trois
fondateurs - Julien Seligmann (PDG), Thomas Premond
(directeur business development) et Jean-Sébastien
Petit.
Ce projet de portail interprofessionnel
de vidéo à la demande entre dans la politique
d'essaimage de la filiale audiovisuelle de France Télécom,
GlobeCast. La direction de SmartJog ne communique pas
sur les perspectives de chiffre d'affaires. Toutefois,
il apparaît clairement qu'elle souhaite prospecter
au niveau international et en particulier les Etats-Unis.
SmartJog, qui débute ses activités avec
un effectif de quinze personnes, pourrait ouvrir un
bureau à Los Angeles, histoire de se rapprocher
des grands studios américains...
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