1er - 20 août

Les statistiques, il faut dire, n'ont fait que refléter la grande fragilité de l'économie mondiale : aux Etats-Unis, la faiblesse de la création d'emplois, l'indice de l'activité manufacturière en nette baisse en juillet, un PIB en croissance de seulement 1,1% et un indice de confiance de l'université du Michigan dégradé n'ont pas rassuré les marchés. Par ailleurs, la décision de la Fed (Réserve fédérale américaine) de maintenir inchangés mardi 13 août ses taux d'intérêts a conforté l'hypothèse d'une récession en double creux ("double dip") de l'économie américaine.

La Bourse de Paris a souvent réagi de manière épidermique aux publications de ces chiffres. Pourtant, sur les trois premières semaines du mois d'août, le CAC 40 a montré une bonne résistance au milieu de fortes fluctuations. Les séances ont été pour le moins agitées avec régulièrement plus de 4 % de hausse ou de baisse dans une seule journée. Le 5 août, l'indice a ainsi enregistré une basse de 4,01% tandis que la séance du lendemain clôturait sur un gain de 5,44% !

Cette forte volatilité n'a cependant pas empêché l'indice de progresser deux semaines de suite au début du mois. Mais l'indice parisien a trébuché la semaine dernière, en recul de 2,14% sur cinq séances. Le CAC 40 est donc resté cantonné en dessous de la barre des 3.400 points.

Il faut dire que le marché français a été pris dans la tempête qui a fait rage actuellement autour du titre Vivendi Universal. Le titre a essuyé une semaine complète dans le rouge avec de très fortes baisses (-25,22% le mercredi, -10,85% le jeudi et -12,26% le vendredi) suite aux publications des comptes du deuxième trimestre.

Le nouveau PDG du groupe, Jean-René Fourtou, n'a pu éviter ce "massacre" boursier suite à la publication le 16 août de ses résultats semestriels affichant une perte nette de 12,3 milliards d'euros. Ce très mauvais résultat (le groupe avait annoncé un bénéfice net de 22 milliards d'euros l'an passé sur la même période) est la conséquence d'une dépréciation des survaleurs de 11 milliards d'euros qui s'ajoute à une provision financière à hauteur de 3,4 milliards. Vivendi Universal affiche un chiffre d'affaires consolidé en hausse de 8 % par rapport au premier semestre 2001, avec un total de 30,6 milliards d'euros mais, au 30 juin 2002, "l'endettement selon les normes comptables françaises (dette brute moins disponibilités) s'élevait à environ 35 milliards d'euros", indique VU dans un communiqué.

Pour mettre fin à cette situation périlleuse, le groupe "s'engage à obtenir au moins 10 milliards d'euros grâce à la vente d'actifs au cours des deux prochaines années, dont 5 milliards lors des neufs prochains mois." Quant à savoir quelles branches seront vendues, les rumeurs vont bon train et Jean-René Fourtou a même été amené à publier un nouveau communiqué pour écarter l'éventualité d'une cessation de paiements et désigner les métiers restant en dehors de la liste d'actifs susceptibles d'être vendus. Ainsi, Vivendi Environnement, Cegetel, Canal Plus et les autres activités d'édition (hors l'éditeur américain Houghton Mufflin) ou encore Universal Music Group et Universal Entertainment ne seraient pas concernés par lers cessions. En revanche, Houghton Mufflin, Telepiu et Canal Plus hors hexagone semblent être inscrits sur la liste des actifs permettant de rassembler les 10 milliards d'euros nécessaires.

Autre activité dans la ligne de mire : le portail internet détenu par Vivendi et le britannique Vodafone : Vizzavi. Hier, dans un communiqué commun, les deux groupes ont confirmé mener des discussions qui pourraient aboutir à une offre de Vodafone "sur tout ou partie" de la participation de Vivendi. Selon le Wall Street Journal, l'offre de rachat de Vodafone pour les parts de Vivendi pourrait aller jusqu'à 150 millions d'euros. Une vaste partie des activités Internet du groupe français pourraient être cédés à court ou moyen terme, celles-ci représentant pour le groupe une source de pertes supplémentaires.

Le communiqué paru hier pour rassurer les investisseurs et le désengagement presque assuré du groupe Vivendi du portail Vizzavi ont été salués hier à la bourse de Paris. Après ses cinq séances de baisse la semaine précédente, le titre a clôturé hier sur un bond de 22,47%.

Dans cette ambiance erratique mais au final plutôt positive, les valeurs Internet et technologiques n'ont pas fait si mauvaise figure, même si les volumes sont restés étriqués. C'est le comportement des prestataires e-Business qui a le plus souffert suite à des annonces de résultats semestriels inquiétants (lire notre article).

Les valeurs Internet qui se sont distinguées

Netvalue Le titre a été suspendu le 6 août après l'annonce du rachat de l'institut de mesure d'audience par le géant américaine Netratings (Lire l'article du JDNet du 20/08/02). Ce dernier a acquis 52% du capital à hauteur de 2 euros par action, en cash et en titres. Son retour à la cotation, le 14 août, a donné logiquement lieu à une envolée de la valeur vers son cours d'achat : l'action a gagné 181,2% à 1,80 euro. Hier, le titre terminait en progression de 4.57%, à 1,83 euro. Netratings devrait lancer une OPA en septembre sur le solde des titres qu'il ne détient pas.

Himalaya L'architecte interactif, comme il aime à se désigner, s'inscrit lui parmi les plus importantes baisses de l'été. A la fin du mois de juillet, Himalaya a annoncé une réorganisation de ses activités (Lire l'article du JDNet du 30/07/02). Il semble que les investisseurs n'aient pas perçu positivement la volonté du groupe de recentrer ses activités sur les métiers du e-business et du e-CRM en abandonnant l'étiquette web-agency (c'est-à-dire la branche historique "Conseil & Intégration"). Après trois jours de fortes baisses consécutives, le titre s'est cependant ressaisi hier en terminant en hausse de 11,11%.

Le calendrier des semestriels 2002