Pour
Jean-Luc Kaiser, l'apport de l'Internet à son
activité est indéniable : "Le Web
nous donne une bonne avance par rapport au reste du
secteur de la photographie aérienne".
Professionnel de la location d'hélicoptère,
il s'est en 1999 associé avec le photographe
aérien Daniel Chaubard pour fonder L'Europe
Vue du Ciel. "Nous nous sommes penchés
très rapidement sur les avantages qu'amène
l'Internet, comme la réduction du temps de
recherche documentaire". Du coup, l'activité
Web de la structure fut lancée six mois à
peine après la création de l'entreprise.
"Le site n'est
pas encore rentable mais il devrait l'être au
premier trimestre 2004". Actuellement, L'Europe
vue du ciel génère, via son site, 15%
de son chiffre d'affaires annuel de 820 000 euros.
Basée
à Nancy, la PME s'intéresse à
une clientèle B to B d'agences de presse et
de communications, courtise les collectivilités
locales -qui représentent la moitié
de sa clientèle-, mais propose également
aux particuliers son fond de 45 000 photos. Les
recettes de la vente en ligne restent en moyenne de
300 euros par achat mais elles sont appréciables,
surtout dans ce secteur à l'activité
saisonnière. "Les conditions météorologiques
nous autorisent seulement à prendre de bonnes
photos en hélicoptère entre avril et
octobre, explique Jean-Luc Kaiser. Notre activité
de commandes spécifiques est donc limitée.
Le reste de l'année, nous lissons les périodes
de creux en vendant les photos. Et c'est là
aussi que l'Internet est utile, même s'il nous
sert avant tout d'outil de prospection."
En effet, moins
de la moitié des 15 000 visiteurs uniques mensuels
du site vont jusqu'au bout de la procédure
d'achat. "Beaucoup d'internautes passionnés
de généalogie viennent sur le site pour
avoir une vue aérienne de leur ville d'origine".
"Certains architectes ou urbanistes utilisent
nos photos pour visualiser l'emplacement de leurs
travaux. Et il y a aussi les grandes entreprises et
les administrations qui prennent les références
des photos avant de passer la commande par téléphone".
Néanmoins,
par l'obligation de s'enregistrer
avant consultation de la photothèque,
le site "retient" les coordonnées
de chacun. De quoi nourrir une base de 20 000 clients
potentiels. Sauf
urgence, les clichés sont ensuite acheminés
traditionnellement par voie postale. Jean-Luc Kaiser
indique que "c'est principalement en raison du
poids volumineux
des fichiers, notamment dans le
cadre de commandes pour des panneaux publicitaires".
La
société n'a demandé l'aide de
son prestataire SDV que pour construire la structure
du site. Un informaticien,
embauché pendant deux ans, a réalisé
les différentes fonctionnalités. Enveloppe
globale de toutes les réalisations ? "Entre
100 000 et 150 000 euros, étalés
sur deux ans", indique Jean-Luc Kaiser. De tous
les modules élaborés en interne, le
moteur de recherche a été le plus délicat,
nécessitant "toute une semaine à
plancher à six personnes".
L'Europe
vue du ciel ne prévoit pas
une amélioration sensible de son chiffre d'affaire
pour 2003. "Nous avons décroché
un gros marché cette année pour une
société de presse. Il est possible du
coup que le chiffre d'affaires soit moins élevé
l'année prochaine". Cela ne change rien
à la volonté des fondateurs de privilégier
les activités basées sur le Web. "Nous
avons l'objectif de rentabiliser notre site. Nous
continuerons à enchérir notre photothèque,
mais nous ferons davantage de publicité : e-mailing,
mailing postaux... Sans pour autant faire dans des
énormes plans de communications".
A
venir : les versions allemande et anglaise du site.
De quoi coller un peu plus avec le nom ambitieux de
la jeune société.