Paul-Emile Cadhilac fait partie
des pionniers de l'Internet business. En 1998, il a
pris la direction Internet du Printemps et lancé
le fameux concept des "webcamers", ces cybervendeurs
en patins à roulettes dotés d'un ordinateur
portable et d'une caméra qui sillonnaient les
rayons du grand magasin pour conseiller des internautes
assis derrière leur écran. Entre 2000
et 2002, Paul-Emile Cadilhac a rejoint la web agency
Business Lab, en charge du pôle conseil. Fort
de sa longue expérience de l'e-Business et de
sa connaissance du secteur des web agencies, il vient
de fonder sa propre société, Performance
Interactive, dédiée au conseil et à
la direction de projets interactifs pour le compte d'entreprises
traditionnelles.
Performance
Interactive se définit comme "architecte
du système interactif de l'entreprise",
c'est-à-dire consultant et intermédiaire
avec les prestataires pour la réalisation de
projets. "Les entreprises sont arrivées
à un niveau de maturité au sujet de leurs
systèmes interactifs, affirme Paul-Emile Cadilhac,
gérant et associé de la société.
Les web agencies se postionnent trop souvent comme des
gestionnaires de petits projets de communication alors
que les entreprises souhaitent souvent revoir entièrement
leur projet e-business. Nous sommes là pour les
aider dans leur stratégie, trouver des solutions
et chercher pour eux les meilleurs experts". Comparant
les web agencies aux constructeurs de maisons Phénix,
Performance Interactive se veut un architecte plus traditionnel
et davantage à l'écoute des besoins de
ses clients.
Fondée en partenariat
avec un business angel, la société a bénéficié
d'un financement initial de 200 000 euros et recrute
actuellement ses collaborateurs (consultants et chefs
de projets) afin d'employer d'ici 6 mois une dizaine
de personnes. "Nous recherchons des profils qui
ont dépassé le cap de l'illusion e-business
et qui ont une bonne capacité d'analyse",
résume Paul-Emile Cadilhac. En ce qui concerne
les clients, Performance Interactive va principalement
prospecter dans quatre secteurs : distribution,
média, luxe et loisir.
Dans un marché plutôt
en phase de repli, le lancement d'une solution alternative
de ce type est une aventure risquée. "La
question est de savoir quand les entreprises décideront
de réinvestir dans les systèmes interactifs.
C'est à ce moment là que nous pourrons
nous développer", admet Paul-Emile Cadilhac.
Avant lui, d'autres ont essayé : Didier
Borg, ancien responsable marketing de Liberty Surf et
Eric Boisson, co-fondateur de Houra.fr avaient lancé
en mai 2001 un projet assez similaire, Think For, qui
se voulait lui aussi une alternative aux web-agencies.
Aujourd'hui, le site de la société ne
répond plus. Paul-Emile Cadilhac, lauréat
d'un "Net 20" décerné par le
JDNet en 1999, aura besoin de mobiliser tout son savoir
faire pour réussir cette performance.
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