C'est entendu : le mensuel Psychologies,
que Jean-Louis Servan-Schreiber a repris en 1998 en élargissant
son positionnement autour du thème "mieux
vivre", est la dernière vraie success story
de la presse écrite française : 1,4
million de lecteurs (source AEPM, janvier 2002), une diffusion
payée de 250 000 exemplaires (source OJD)
et 75 000 abonnés. Depuis décembre
2000, Psychologies édite un site plus que
"compagnon", Psychologies.com, qui rencontre
lui aussi un certain succès d'audience. Mais dont
le modèle reste encore à valider.
Psychologies.com
a pour premier objectif de jouer la complémentarité
avec le support papier. Le site, très nourri éditorialement,
permet de consulter une grande partie des articles parus
dans le magazine, adaptés au format Web, et diffusés
un mois après la publication papier. Une équipe
Web dédiée de huit personnes se charge de
cette transposition et fait vivre le site au quotidien.
"Le côté interactif du Web permet d'enrichir
la relation que nous avons avec nos lecteurs", analyse
Arnaud de Saint-Simon, directeur général
du magazine.
L'aspect communautaire du site
semble particulièrement bien fonctionner. Les
forums sont actifs : 30 000 contributions sur 20
espaces de discussion et 500 nouveaux messages diffusés
par jour. Le jeu de questions-réponses entre
internautes et experts semble bien fonctionner. La rédaction
de Psychologies n'hésite pas non plus
à tester des sujets en ligne susceptibles de
faire l'objet d'une exploitation ultérieure dans
le magazine. Les tests interactifs semblent également
susciter un certain attrait.
L'audience générée
satisfait Arnaud de Saint-Simon, qui place, en s'appuyant
sur des chiffres Cybermétrie, Psychologies.com
au deuxième rang des sites de la presse magazine
en nombre de visites derrière les sites du groupe
Nouvel Observateur. Un tiers des visiteurs seraient
des non lecteurs, un tiers des lecteurs occasionnels
et le dernier tiers des abonnés au magazine.
Le site revendique 25.000 inscrits à sa newsletter
hebdomadaire.
Le modèle économique
du site repose essentiellement sur les revenus publicitaires.
Une activité que Psychologies souhaite
suivre avec attention, au point d'avoir internalisé
récemment sa régie après avoir,
dans un premier temps, confié la commercialisation
de son espace à IP Interactive. Des offres de
couplages papier/Internet sont proposées aux
annonceurs mais aussi sur les petites annonces. Le payant ?
Psychologies semble réticent à
se lancer dans une aventure, source de "revenus
hypothétiques pour des investissements, eux,
certains".
En revanche, les développements
vers la vente de contenu attirent davantage son attention
: des accords de partenariat ont été signés
dans ce sens avec Yahoo France et le portail abonnés
d'AOL. "Nous ne proposons pas ce contenu en marque
blanche. Nous cherchons à mettre en valeur notre
marque", explique Julie Lahmani, directrice Internet
de Finev, la société qui édite
Psychologies.
Une ligne de revenus du site
ressort de manière surprenante : le module
d'abonnement au magazine papier que le prestataire Presse
Informatique a élaboré sous sa plate-forme
Net-Ful.com et installé en mai dernier générerait
une centaine de nouveaux abonnements par mois. Un joli
score pour ce type de fonctionnalité dans le
monde des sites de presse magazine.
Ce bon point ne rassure pourtant
pas tout à fait l'équipe de Psychologies
sur la viabilité de ses efforts : discret sur
les résultats financiers de ses activités
Internet, Arnaud de Saint-Simon évoque simplement
la possibilité d'atteindre l'équilibre
financier en 2003 ou l'année suivante :
"Nous avons des ambitions importantes sur le Net,
même si nous sommes attentifs à la maîtrise
des coûts".
Psychologies dispose
d'une bonne longueur d'avance sur son marché
à la fois sur le off- et le online. Mais des
prétendants commencent à pointer leur
nez. C'est le cas de par exemple du nouveau mensuel
Changer tout, lancé par Marie de la Forest,
la créatrice du magazine féminin mini Bien
dans ma vie (Axel Springer France).
Psychologies.com a été
développé et réalisé par
Fi System. Il est hébergé par Colt.
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