Aux yeux des opérateurs,
2003 s'esquisse déjà en forme de piste
d'envol pour l'Internet mobile. Après le lancement
confirmé, pour le 15 novembre prochain, de l'i-Mode
façon Bouygues Telecom, c'est au tour d'Orange
d'avancer ses pions sur ce marché attendu depuis
-déjà- plus de quatre ans. Dans son édition
du 4 octobre, le Wall Street Journal indique
que la filiale mobile de France Télécom
devrait commercialiser auprès de ses abonnés
britanniques, avant la fin octobre, un téléphone
mobile 2,5G.
Construit
par la firme taiwanaise HTC, ce nouveau terminal disposera
d'une caractéristique de poids : il sera
équipé du logiciel Smartphone 2002 développé
par un certain... Microsoft. Cette plate-forme, dérivée
de Windows et élaborée depuis près
de deux ans sous le nom de code "Stinger",
prend à contre-pied la logique de pénétration
de Palm sur le marché du mobile.
Au lieu d'adapter les PDA
à une utilisation téléphonique,
Smartphone cherche au contraire à transformer
les téléphones mobiles en PDA intégrés.
Une bascule dont l'impact est avant tout financier :
tandis que les PDA et autres Pocket PC, qui restent
des terminaux complexes, sont commercialisés
dans les 600 euros, les téléphones intégrés
devraient être proposés, avec ristourne
opérateur, à environ 300 euros.
Capable d'offrir un accès
Internet et de gérer des applications multimédias
(vidéo, photo, MMS, EMS...), ce nouveau terminal
positionne pour la première fois Orange dans
l'univers 2,5G et propulse, par la même occasion,
Microsoft comme nouveau concurrent direct de Nokia et
de l'i-Mode. Signe de cette compétition, d'autres
opérateurs mobiles européens, comme Vodafone
ou Deutsche Telekom, réalisent aujourd'hui leur
propre test sur la plate-forme Smartphone.
Le coup d'accélérateur
pour ce premier test mené par Orange pourrait
avoir lieu dès novembre. Sendo, le fabricant
britannique de téléphones mobiles, devrait
dévoiler le mois prochain son propre terminal
GPRS Smartphone. Au programme : un écran
large doté de 65 000 couleurs, une compatibilité
Java (donc la possibilité de jouer en ligne),
un appareil photo et un adaptateur Bluetooth en option.
De quoi rendre la téléphonie 2,5G, enfin,
séduisante.
Et
pendant ce temps-là en Europe...
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Le bouillonnement
sur l'Internet mobile est désormais perceptible
aux quatre coins de l'Europe. Lors du congrès
UMTS 2002 qui s'est tenu la semaine dernière
à Paris, Orange, T-Mobil, 02 ou encore
TIM ont été extrêmement attentifs
aux retours d'expérience de leurs confrères
déjà engagés dans l'UMTS.
Parmi eux Monaco Télécom (propriété
de Vivendi Universal), dont les tests de services
sur son réseau UMTS ont été lancés
en décembre dernier. Autre orateur très
écouté : Vodafone. En Espagne,
l'opérateur britannique a entamé
le déploiement de son réseau UMTS
au cours du premier semestre. Vodafone indique
qu'à ce jour plus de 120 villes espagnoles
sont couvertes par son réseau et que, conformément
au cahier des charges initial de la licence 3G,
toutes les agglomérations de plus de 250 000
habitants sont d'ores et déjà maillées.
De quoi faire tiquer Orange qui, la semaine dernière,
s'est fait rappeler à l'ordre par l'autorité
suédoise des télécommunications. L'opérateur
français avait demandé un report
à 2006 pour le déploiement national
de l'UMTS alors que le cahier des charges de la
licence suédoise prévoit 2003.
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