INTERVIEW
 
Directeur marketing et communication
Orange France
Guy Lafarge
"Titre"
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GPRS
MMS
SMS +
MMS
Article JDNet
Coup d'envoi officiel des "SMS +"
(07/05/02)

La filiale mobile de France Télécom a trouvé un nouveau cheval de bataille : le GPRS (dite T2,5G, soit Téléphonie 2,5 Génération). Orange propose une nouvelle formule de tarification de ses services de multimédia mobile à l'occasion de la mise sur le marché des premiers terminaux Wap-GPRS. L'option "Orange sans limite" (6 euros par mois) permet d'accéder de manière illimitée à l'ensemble des services (informations et accès mails). Une deuxième option (6 euros également) permet de transférer 10 Mo de données (réception mail, téléchargement images, consultation d'informations) à partir de son mobile GPRS vers un PC ou un PDA.. Un avant-goût de ce qui nous attend avec l'UMTS (T3G, soit Téléphonie 3ème Génération). GPRS, SMS+ ou Zidane : Guy Lafarge détaille la stratégie d'Orange.
20 juin 2002
 
          

Quelles sont vos ambitions avec cette offre de services mulitmédia mobile ?
Guy Lafarge. Le groupe Orange prévoit de tirer 25% de son chiffre d'affaires en data d'ici 2004-2005. Nous souhaitons vulgariser le plus possible ces nouvelles technologies en montant un forfait à destination des abonnés finaux mais également en sensibilisant les fournisseurs de contenu à ce nouveau marché. Avec notre forfait à 6 euros, la concurrence nous accuse déjà de brader les technologies émergentes. Nous estimons qu'au-delà de ce tarif, nous ne trouverons pas de clients. Il est possible de le proposer car le coût d'implémentation de la technologie GPRS est moindre. Même s'il faut reconnaître que les marges sur ce type de services sont réduites. Notre objectif reste de faire du "mass market".

Comment comptez-vous communiquer autour de cette nouvelle offre ?

L'axe de la promotion tourne autour des nouveaux terminaux à écran couleur avec des fonctionnalités GPRS. Toutefois, notre première cible restent nos abonnés : d'une part ceux qui sont susceptibles de renouveler leurs terminaux et ceux qui utilisent déjà le Wap ou qui disposent d'un terminal compatible Wap. 5 millions de terminaux compatibles Wap ont été vendus et nous recensons 1,5 million de clients "actifs" Wap chez Orange. C'est assez porteur. Nous allons les toucher par marketing direct. La campagne va débuter au début de l'été et redémarrera à la rentrée. L'offre sera prolongée en terme de communication grand public jusqu'à la fin de l'année. Pour le moment, il n'existe que trois terminaux couleurs sur le marché [NDLR : actuellement, trois mobiles Wap GPRS sont homologués par Orange : Samsung T100, Philips Fisio 820 et Sony Ericsson T68i]. Mais, d'ici la fin de l'année, il y a en aura beaucoup plus. De plus, le MMS [NDLR : Multimedia Message Service, version avancée du SMS] sera lancé.

Vous rencontrez des problèmes techniques sur les terminaux du fabricant de mobiles Nokia...
Les problèmes d'interfonctionnement réseaux avec les terminaux Nokia sont réglés. D'autres constructeurs ont pris du retard dans la mise en place de leur GPRS. Mais Sagem et Samsung vont en lancer prochainement et le choix de terminaux compatibles GPRS sera assez conséquent d'ici la fin de l'année. A côté des problèmes réseaux apparaissent des questions de paramétrage des terminaux. C'est comme si une personne voulait démarrer son ordinateur sans avoir au préalable installé un système d'exploitation. Il peut naître une déception du côté des consommateurs. C'est également pour cette raison que nous privilégions la vente de pack "Orange". La clé du succès, c'est le "plug and play" : un abonné installe la carte SIM sur son mobile et tout est pré-installé.

En terme d'attente des consommateurs, on a l'impression que l'UMTS fait de l'ombre au GPRS...
Il n'y aura pas d'UMTS sans passer par le GPRS. Quand nous ouvrirons la téléphonie troisième génération, nous ne pourrons pas couvrir immédiatement l'ensemble de la France. Donc, nous démarrons par une dizaine de villes. Le GPRS sera le principal lien avec l'UMTS en terme de services "data". Les technologies sont totalement complémentaires. C'est la même chose pour les contenus : il faut savoir les développer en 2,5G avant de penser un déploiement en 3G. Ce qui fera la différence entre le GPRS et l'UMTS, c'est essentiellement l'aspect streaming et la visiophonie. D'ici fin 2003, Orange aura débuté le déploiement de son réseau UMTS.

Quel bilan faîtes-vous du premier mois d'exploitation du programme SMS+?
Un tirage au sort, contrôlé par huissier de justice, a permis de déterminer les sociétés qui pourront déployer en premier leurs services de SMS surtaxé . Sur cette session, nous avions recensé 300 candidats : une cinquantaine ont été sélectionnés pour être raccordés à notre réseau et les premiers seront opérationnels très prochainement. Je pense que, d'ici la fin de l'année, entre 500 et 800 services SMS+ seront déployés sur notre réseau. Actuellement, il existe trois paliers de tarification (0,05, 0,10 et 0,35 euro). En accord avec les éditeurs, nous avons convenu de faire du volume dans un premier temps. C'est pour cette raison que nous ne souhaitons pas mettre en place des paliers trop hauts au départ, afin que le marché puisse décoller.

Estimez-vous que les bases retenues pour le SMS+ vont permettre l'éclosion d'un modèle économique viable pour les éditeurs de contenu ?
Ce que l'on a calibré démontre que le système est viable. Après, le fait que les éditeurs veulent un reversement plus important et que nous souhaitons en donner moins, c'est le jeu de la négociation. Je vous rappelle que nous devons supporter les risques d'impayés. Nous effectuons la facturation et la gestion des clients pour compte de tiers. Avec cela, les éditeurs gagnent un peu d'argent.

Vous proposez de multiples services et contenus sur votre portail Orange. Etes-vous producteur ou agrégateur ?
Nous ne produisons quasiment aucun contenu. Nous pouvons les acheter à Wanadoo ou à des prestataires extérieurs, car Wanadoo n'est pas forcément notre partenaire privilégié. Ainsi, dans le domaine du sport, nous avons un accord avec L'Equipe. Même pour le site éditorial Orange dédié au cinéma (Making of Orange), nous faisons appel à une équipe Internet en sous-traitance. Il existe également des partenariats mutualisés au niveau groupe Orange : par exemple, nous avons acquis des droits sur le jeu "Qui veut gagner des millions".

Que vous inspire le développement des services mobiles au Japon ?
Je connais bien le contexte du marché japonais qui est fermé, à la différence de l'environnement européen. Le poids de l'opérateur DoCoMo est dominant actuellement mais remis en cause par le challenger J Phone. Entre le Japon et l'Europe, les modèles de revenus sont du même acabit. Mais nous avons des particularités en France : par exemple, le modèle du kiosque (Audiote, Minitel). Je ne crois pas à la retranscription intégrale du modèle japonais. Je pense que nous pouvons faire aussi bien, voire mieux que les Japonais. Les jeux en java sur i-Mode sont par exemple d'une grande pauvreté. Des sociétés européennes comme In Fusio montent des projets beaucoup plus spectaculaires.

Orange a fait de Zinedine Zidane son porte-drapeau. La déroute des Bleus au Mondial ne vous a pas gêné en terme de communication ?
Orange n'est pas sponsor officiel des Bleus ou de la Coupe du Monde. Le seul joueur qui n'ait pas été affecté par la déroute de l'équipe de France, c'est Zinedine Zidane et nous sommes persuadés qu'il reste le meilleur. Donc, nous n'avons pas changé notre plan média. Je vous signale que le 12 juin, Zinedine Zidane a annoncé en exclusivité via Orange la fin de sa carrière internationale après l'Euro 2004. Une information reprise le lendemain par L'Equipe.

Quel est votre site d'informations favori ?
LesEchos.fr. Je détiens un petit portefeuille d'actions. Je regarde souvent comment cela évolue.

Qu'aimez-vous sur Internet ?
Je suis un très gros consommateur de mails. Et je suis un fana de la météorologie internationale. Je connais beaucoup de sites américains dédiés.

Que détestez-vous sur Internet ?
J'essaie d'éviter les sites d'informations qui cachent du rédactionnel publicitaire.

Groupe Orange en chiffres (résultat 2001)
Chiffre d'affaires 2001
15,087 milliards d'euros
(dont 6,876 en France)
Résultat opérationnel
1,44 milliard d'euros
(l'Ebitda en France s'élève à 2,185 milliard)
Nombre de clients groupe
39, 3 millions
(dont 18,3 millions en France au 31/03/02)
Nombre de messages courts (SMS) envoyés
1,5 milliard (Orange France)
5,2 milliards (Orange UK)
 
Propos recueillis par Philippe Guerrier

PARCOURS
 
Guy Lafarge, 49 ans, est diplômé de de l'Institut national des sciences et techniques nucléaires. Il a rejoint France Télécom en 1978 en tant que conseiller adjoint du directeur des affaires commerciales. Entre 1980 et 1988, il collabore au service de la prospective et des études économiques de l'opérateur. En 1991, il est nommé directeur du marketing stratégique de France Télécom Mobiles et prend en main le lancement de nouvelles gammes de produits commme Itineris ou Bi-Bop (1995-1998). Puis il s'occupe du dossier du pilotage du système d'information commercial. En janvier 2000, Guy Lafarge prend les fonctions de directeur du marketing et de la communication de France Télécom Mobile (le noyau fédérateur de la future filiale Orange).

   
 
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