Jean-Pierre Raffarin a
présenté hier, à Lyon, son plan
de réforme consacré à la création
d'entreprises. Dans ses grandes lignes, ce plan se nourrit
des doléances que les membres de l'association
Club Sénat avaient émises en juillet lors
des derniers Tremplins
Entreprises, où le Premier ministe était
présent. Elaboré en 28 points, le plan
dévoilé hier a été préparé
en collaboration avec Renaud Dutreuil, secrétaire
d'Etat aux PME. Ce train de mesures devrait être
incorporé dans
un projet de loi sur l'initiative économique,
lequel devrait être débattu au parlement
au début de l'année prochaine.
Parmi les mesures phares
du projet, s'inscrit la possibilité de créer
une société,
SARL comme EURL, en une seule journée, sur Internet,
et avec un capital social d'un euro.
L'entreprise pourra débuter son activité
avant même son immatriculation au registre du
commerce. Le projet prévoit que l'entrepreneur
pourra faire de son domicile le siège social
de la société pendant une durée
de cinq ans.
Les salariés pourront également se lancer
dans la création d'une entreprise tout en conservant
leur statut de salarié et ce, pendant une durée
d'un an. Le salarié ne devra acquitter de cotisations
sociales que pour son seul emploi antérieur.
Autre axe du projet :
permettre à
l'entrepreneur de protéger une partie de son
patrimoine personnel en cas de faillite, voire de l'éviter.
Le paiement des charges sociales liées à
la première année d'activité serait
ainsi reporté sur les cinq années d'exploitation
suivantes. En cas de faillite, les créateurs
d'entreprises pourront bénéficier du maintien
des minima sociaux pour une durée d'un an. En
parallèle, le projet prévoit que la fiscalité
sur la transmission d'entreprise sera allégé
par le biais de plusieurs mécanismes.
En matière de financement,
le gouvernement souhaite
développer de nouvelles sources avec, par exemple,
la création de fonds d'investissement de proximité.
Basés sur le modèle des fonds communs
de capital risque (FCPR), ces fonds offriront une déduction
d'impôt sur le revenu de 25 % aux investisseurs
avec un maximum de 10 000 euros placés pour
un célibataire et de 20 000 euros pour un
couple. Autre mesure : l'abattement fiscal pour
les investissements directs dans les sociétés
non-cotées pourrait être multiplié
par trois. Cette réduction pourrait atteindre
25 % des souscriptions dans la limite de 20 000
euros pour une personne seule et de 40 000 euros
pour un couple. Le plafond de déduction fiscale
en cas de perte de l'entreprise serait, lui, porté
à 30 000 euros pour une personne seule et
à 60 000 euros pour un couple.
Le projet comporte enfin
un volet pédagogique : le Premier ministre souhaite
la mise en place d'un enseignement sur la création
d'entreprise dans les collèges et lycées.
L'objectif des 28
mesures présentées hier est de parvenir
à créer 1 million d'entreprises nouvelles
sur une période de cinq ans.
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