Actualité / Capital-risque
Mardi 3 décembre 2002
Philippe Vanrie (EBN) : "Les acteurs publics vont monter en puissance dans la chaîne de financement"A la tête d'un réseau européen de 200 incubateurs, Philippe Vanrie estime que 2003 va être marqué par le rôle de plus en plus proactif des acteurs publics dans la mécanique du capital-risque.
              
En savoir plus
Le site
International Venture Capital Summit
Quelles sont les nouvelles tendances du capital-risque, quelle est la situation française en matière de financement, que peut-on espérer de 2003 ? Quatre observateurs, présents à l'IVCS (International Venture Capital Summit) de Sophia-Antipolis, livrent leur analyse. D'un côté, deux investisseurs : Etienne Colas, directeur associé de Ventech (dont le portefeuille comprend notamment 1855.com, K-Mobile, Musiwave, Wstore...),et Didier Moret, directeur de I-Source Gestion (BeThe1, NotreFamille.com, Metaboli...). De l'autre côté, deux dirigeants de start-up venus à l'IVCS pour lever des fonds. Cong Duc Trinh est le PDG de Converge Online. La société, lancée fin 2000, propose aux éditeurs de contenus une plate-forme mobile capable de combiner SMS, Web, Wap et support vocal. Converge Online cherche à lever 600 000 euros après un premier tour d'également 600 000 euros. Christophe Desmettre est, lui, PDG de FruitBusiness. Cette plate-forme d'échanges, créée il y a deux ans, s'adresse aux professionnels des filières fruits et légumes. La société cherche à lever 1 million d'euros avec deux tours portant sur un total de 2,5 millions d'euros.

JDNet : Comment est assuré le financement de l'EBN et quels services apportez-vous aux entreprises ?
Philippe Vanrie :
Notre financement dépend à 75 % des membres de notre réseau. Il s'agit de groupes, d'acteurs financiers et d'agences publiques ou parapubliques qui financent notre réseau en échange d'un service de veille stratégique et d'actions de lobbying communautaire. Nous comptons parmi nos membres des structures comme BT, le CEA, EDF-GDF, la Banque Populaire ou le Cern. Notre réseau s'appuie en aval sur des incubateurs locaux qui apportent un soutien logistique et managérial aux entreprises innovantes. Grâce à notre réseau et à nos partenaires, nous sommes capables de tisser des relations industrielles et financières pour ces entreprises. Certains de nos incubateurs sont en outre dotés d'un fond de 300.000 à 500.000 euros pour apporter le premier coup de pouce en matière d'investissement.

Quelle analyse portez-vous sur le ralentissement du capital-risque ?
Je tiens d'abord à dire qu'à l'EBN, nous ressentons de façon atténuée ce ralentissement grâce à la diversité des entreprises que nous accompagnons : 25 % des projets que nous soutenons sont encore liés à l'industrie. Le ralentissement actuel des investissements peut être perçu comme une crise, mais je pense qu'il s'agit surtout de la fin d'une parenthèse. Entre 1995 et 2000, nous avons connu un mouvement anormal sur le capital-risque avec la prise en main totale d'une chaîne d'investissement par des acteurs privés. Cette bulle a explosé et si l'on analyse les indicateurs actuels, on s'aperçoit que 2002 s'inscrit en fait dans la droite lignée de 1995, comme si les années suivantes n'avaient pas existé pour le capital-risque. Cela représente un coup de frein énorme mais aussi, et surtout, un retour aux sources.

Mais la période 1995-2000 a apporté de nouveaux mécanismes de financement qu'il va falloir compenser d'une manière ou d'une autre...

En savoir plus
Le site
International Venture Capital Summit

C'est vrai que cette période a créé de nouveaux possibles en matière de capital-risque. Et pour cette raison, je crois que 2003 va être l'année de la montée en puissance du public et du parapublic dans la chaîne de financement. Il faut encore trouver les leviers et les mécanismes pour permettre aux acteurs publics de prendre part dans le capital-risque. Mais aujourd'hui, tout le monde souhaite ce mouvement. Les plus grands acteurs du capital-risque européen sont les premiers à attendre ce signal afin de réguler et de temporiser le marché. La conséquence directe de cette montée en puissance du public sera un rallongement de la période d'investissement. Entre 1995 et 2000, les capitaux-risqueurs travaillaient sur des périodes d'investissement de deux à trois ans. Nous allons aujourd'hui vers des périodes beaucoup plus longues.

[Ludovic Desautez, JDNet] Précédent | Haut de page 

Au sommaire de l'actualité

  Nouvelles offres d'emploi   sur Emploi Center
Chaine Parlementaire Public Sénat | Michael Page Interim | 1000MERCIS | Mediabrands | Michael Page International

 

Nos autres sites Société | Contacts | Publicité | PA Emploi | Presse | Recrutement | Tous nos sites | Données personnelles
© Benchmark Group, 69-71 avenue Pierre Grenier, 92517 Boulogne Billancourt Cedex