Faut-il y voir une réminiscence de la culture Minitel ? La dernière enquête européenne de Jupiter Research, menée auprès de 10 823 internautes, a en tout cas de quoi surprendre. Comparée au Royaume-Uni et à l'Allemagne, la France serait avec la Suède l'un des pays européens les plus ouverts aux services en ligne payants. Sur les six offres payantes étudiées (musique, vidéo et jeux, e-mail, actualité et information financière), l'Hexagone se paye le luxe d'afficher une part d'internautes favorables au premium deux fois plus élevée qu'outre-Manche et qu'outre-Rhin.

Avec un score moyen de 16,7 % d'internautes favorables au scénario de l'abonnement, la France se retrouve à quelques encablures de la Suède (18,5 %), pays à la diffusion Internet pourtant bien plus mature. Un résultat qui ne doit pas faire oublier une autre réalité : en moyenne, selon l'étude, 41 % des internautes européens se disent encore opposer au fait de payer des services en ligne. Reste que la logique du premium fait doucement son chemin puisque fin 2001, 47 % des internautes européens refusaient le principe de l'abonnement à un service Internet.

En matière d'offre, la musique en ligne s'impose comme le service premium le plus attractif avec un taux moyen de 20,2 % d'internautes favorables. Suivent les services vidéo avec une part de 15 %. On notera que pour ces deux offres premiums phares, la qualité de l'accès Internet dont dispose l'internaute influence largement les réponses. En moyenne, 25 % des internautes européens disposant d'un accès haut débit sont "ouverts" aux services musicaux payants et 18 % aux services vidéos. Ces parts retombent respectivement à 18 % et 11 % parmi les abonnés bas débit.