Wanadoo
aurait l'intention de supprimer 148 postes en France en
février et mars prochains, selon le syndicat Sud-PTT.
Ces suppressions de postes interviendraient dans le cadre
du plan de restructuration mis en oeuvre par Thierry Breton
à la tête de France Télécom. Sud-PTT se base
sur un document baptisé "Programme TOP Wanadoo,
chantier numéro 1", dont le syndicat a eu connaissance.
Ces 148 postes représentent 28 % des effectifs
de Wanadoo SA
(la holding) et Wanadoo Portails, les deux entités
concernées par les mesures. Au
total, Wanadoo compte 4 917 salariés en France.
Selon
le syndicat, 30 postes seraient éliminés à la
holding par des procédures de "petits licenciements
collectifs" (moins de neuf salariés en trente jours),
une procédure "qui n'oblige pas la réalisation
d'un plan social et permet donc un raccourcissement
des délais". En revanche, les
118 suppression de postes (sur un total de 358) au sein
de l'activité portails se feront via un plan social.
Dirigée
depuis juin 2002 par Jean-Marc Steffann, Wanadoo Portails
est notamment chargé du développement de Wanadoo.fr
et Voila.fr. Wanadoo Portails constitue l'un des quatre
grands pôles de la filiale Internet de France Télécom
(avec l'accès, le commerce électronique et les annuaires).
Selon
Sud-PTT, la direction aurait chiffré à
près de 10 millions d'euros les économies de
frais de personnel dégagées par ces mesures
d'ici à 2004. Wanadoo, comme France Télécom,
s'est refusé à tout commentaire suite aux révélations
de Sud-PTT.
La
filiale Internet de France Telecom devait annoncer le
15 janvier prochain son chiffre d'affaires pour l'année
2002, mais cette date n'a pour l'instant pas été
confirmée. Wanadoo est aujourd'hui dirigé
par Olivier Sichel, qui a remplacé Nicolas
Dufourcq, démissionnaire du poste de président,
en décembre dernier.
Ces
informations interviennent alors que tout le groupe
France Telecom est engagé dans un vaste plan
de redressement initié par son nouveau PDG, Thierry
Breton. Aux dires de ce dernier, Wanadoo et l'Internet
font partie des priorités stratégiques
de l'opérateur, même si une vente de l'activité
Pages Jaunes (les annuaires) n'est pas exclue. Mais
parmi les scénarios possibles pour Wanadoo figure
celui, évoqué récemment par "Le
Figaro", d'une réintégration de la
filiale Internet dans la maison-mère.
L'hypothèse
est périlleuse au plan financier et boursier
: il faudra notamment convaincre les actionnaires individuels,
dont beaucoup ont acheté leurs titres à
19 euros lors de l'introduction alors que l'action a
terminé à 4,61 euros (en hausse de 3,36%)
hier en clôture. Industriellement, elle a des
promoteurs au sein de France Télécom.
Et notamment, selon certaines sources, Marc Fossier,
aujourd'hui adjoint de Thierry Breton à la tête du pôle
Technologies, Partenariats et Nouveaux usages (voir
l'organigramme
de France Télécom). Marc Fossier serait
depuis longtemps un partisan de cette intégration
et s'était opposé à Nicolas Dufourcq
sur le sujet.
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