L'e-Carte Bleue, la carte bancaire virtuelle, moyen de paiement universel et
totalement transparent pour les e-commerçants ? Pas si sûr,
car si le numéro généré par une carte virtuelle dynamique
(CVD) est identique à celui d'une carte bancaire et suit le circuit classique
des paiements par Carte Bleue, les e-commerçants peuvent rencontrer quelques
problèmes pour traiter ces transactions. Des accrocs qui, sans atteindre
des proportions démesurées étant donné la faible utilisation
des CVD, peuvent être utiles à connaître avant de proposer
ce moyen de paiement à ses clients internautes.
Les difficultés rencontrées par les marchands sont aujourd'hui de
quatre ordres. Tout d'abord dans le cas où le marchand oblige l'internaute
à présenter sa carte bancaire réelle pour finaliser son achat
(retrait d'un billet payé en ligne au guichet d'une compagnie aérienne
par exemple...). Comme le numéro de carte virtuelle dynamique ne correspond
pas à celui de la carte bancaire, les produits ne peuvent alors être
délivrés. Ce cas de figure a d'ailleurs conduit la SNCF à
refuser, sur son site, l'utilisation des e-Cartes Bleues.
Le deuxième problème que peuvent rencontrer les marchands est
lié au délai de paiement. En effet, les numéros de CVD ne
sont valables que sur une courte période, un mois maximum. Passée
cette échéance, l'encaissement n'est plus possible. Or, pour des
raisons de rupture de stocks ou de pré-commande, la validation du paiement
peut intervenir au delà du délai imparti. D'où quelques procédures
supplémentaires.
Pour remédier à ces incidents, Rue du Commerce, qui pratique
le débit à l'expédition, a développé avec Atos
Origin, son prestataire de paiement, des flux informatiques spécifiques
pour pouvoir passer une transaction e-Carte Bleue plusieurs jours après
sa mise en autorisation auprès d'Atos.
De son côté, Fnac.com a préféré, étant
donné le faible taux d'utilisation des e-Cartes Bleues, ne pas modifier
ses procédures de validation des paiements. En cas de problème,
le service clients du site contacte directement l'internaute pour lui suggérer
soit de générer un nouveau numéro de e-Carte Bleue, soit
d'effectuer un paiement par carte bancaire traditionnelle.
La troisième difficulté à laquelle se heurtent les e-commerçants
est l'expédition fractionnée. Pour des raisons de disponibilité,
une commande peut donner lieu à plusieurs envois et plusieurs débits.
Or, pour des raisons de sécurité, l'attribution d'un numéro
e-Carte Bleue est liée à un montant qui est aussi un plafond.
Pour contourner ce problème, PriceMinister procède de deux manières.
D'abord par l'information. Le site encourage les internautes qui veulent payer
par e-Carte Bleue plusieurs produits, à commander chacun d'eux séparément
en demandant, à chaque fois, un numéro de e-Carte Bleue différent.
Cette procédure ne suffisant pas, le site a également appris à
reconnaître les numéros de CVD et à les traiter de manière
différente.
En cas de commande incomplète, le reliquat de la commande est versé
sur un porte-monnaie électronique au nom de l'acheteur. Fnac.com préfère,
lui, recontacter le client.
La dernière difficulté est liée au système de détection
des fraudes mis en place par les marchands. Un numéro de carte bancaire
étant généré pour chaque achat, plusieurs numéros
de carte bancaire sont attribués à un même client, ce qui
le rend suspect aux yeux du logiciel. D'où un risque de rejet de sa commande
ou de vérification supplémentaire. Autant de petits accrocs qui
peuvent nécessiter l'intervention des marchands en amont et en aval quand
un client utilise ce moyen de paiement alternatif à la séduisante
sécurité.
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