Aux vues de l'afflux de mails dénonciateurs dans les newsgroups, ce spam semble toucher de nombreux pays en même temps. Des contributions allemande, anglaise, australienne et américaine fleurissent sur les forums de lutte contre le spam. La version française nous a été envoyée d'un serveur situé à Lake Mary, bourgade des Etats-Unis située à 14 km au Nord d'Orlando, en Floride. Le chemin pour parvenir jusqu'en France a cependant été tortueux puisque le mail a transité par pas moins de cinq serveurs et a fait le tour de la terre avant de nous rejoindre : Floride, Wisconsin, Australie, Philippines...

Il semble que le premier serveur situé en Floride ait été utilisé à son insu. Le spammeur a profité d'une faille (serveur SMTP mal configuré, donc non sécurisé) pour faire un envoi de mails en nombre. Auparavant, d'autres serveurs situés en Floride, en Californie (San José) et en Chine (Beijing) avaient eux aussi fait l'objet d'un tel détournement. Bref, pas moyen de connaître la localisation géographique précise du spammeur à partir des informations contenues dans l'en-tête du spam lui-même.

Autre piste : le mail encourageait les internautes à envoyer un message à l'adresse hopscotch@libero.it (libero.it est un des principaux FAI italiens et Hopscotch, une société de conseil en communication et stratégies d'information).

Chose faite, c'est une autre adresse qui nous répond, un certain Paul Shields qui utilise une boîte mail sur Yahoo et vous renvoie vers un site hébergé sur Tripod et qui liste les différentes offres (mails français, anglais, canadiens, australiens ou offre globale) et vous demande le paiement des 39 dollars avant l'envoi par mail d'un lien vers la liste d'adresse sélectionnée.

Mais l'envoi de ce second mail permet surtout de connaître précisément l'origine du spam. Deux indices convergent pour indiquer que c'est une initiative basée au Canada. D'une part, dans le mail, l'auteur fait allusion à son "annuaire francophone de courriels". Ce dernier mot est essentiellement utilisé au Canada francophone, au grand dam soit dit en passant des défenseurs intransigeants de la langue de Molière. D'autre part, l'IP depuis laquelle ce mail a été envoyé est située à Toronto.

Bref, même si l'origine du spam reste floue, le spammeur est, lui, plus facilement localisable sitôt qu'il croit qu'un internaute a mordu à l'hameçon. Reste une offre inégalable : 39 dollars pour 1 à 5 millions d'adresses opt-in et un paiement à votre convenance (Visa, Mastercard, American Express ou même Paypal, toutes les facilités sont permises). Mais quand même... du spam pour vendre une base de mails opt-in, il y a quand même un peu contradiction dans les termes, non ?