Télécoms
Thierry Breton branche France Télécom sur le Wi-Fi
L'opérateur rentre à son tour sur la marché du Wi-Fi. Wanadoo, Orange et les activités entreprises de France Télécom sont mis à contribution sous l'impulsion directe du président de l'opérateur.  (Vendredi 7 février 2003)
         
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Désormais chez France Télécom, le Wi-Fi n'a de drôle que le nom. Finies les bidouilles avant-gardistes, le dossier est aujourd'hui piloté au plus haut niveau. Hier, pour le lancement officiel du programme "haut débit sans fil et nomade", étaient mobilisés Thierry Breton, PDG de France Télécom, Didier Quillot, vice-président d'Orange France, et Olivier Sichel, président de Wanadoo. On ne rigole plus avec le Wi-Fi : d'ici quelques mois, cette nouvelle technologie d'accès devrait s'irradier dans la plupart des métiers de l'opérateur.

"Le Wi-Fi est une prolongation de l'accès Internet, tout comme les téléphones sans fil domestiques l'ont été pour la voix au cours des années 80, explique d'emblée Thierry Breton, qui dispose à domicile d'un hotspot privé. Il ne faut donc pas chercher à confronter le Wi-Fi avec le GPRS ou l'UMTS, comme le font certains un peu trop rapidement. Le Wi-Fi s'inscrit au contraire dans la continuité de l'ADSL : il ne s'agit pas d'un réseau mais d'une nouvelle offre d'accès."

Cette nouvelle offre d'accès devrait, schématiquement, se répercuter sous trois formes commerciales. Tout d'abord au sein d'Orange France, qui sera en charge du déploiement des hotspots publics dans les lieux à forte fréquentation (gares, aéroports, hôtels…). La filiale mobile intégrera une offre d'accès Wi-Fi dans son portefeuille de forfaits, le paiement étant directement répercuté dans la facturation du mobile classique si l'utilisateur est un abonné Orange. Des offres de type prépayé devraient également être proposées. "Dans quinze jours, à l'occasion du GSM World Congress de Cannes, explique Didier Quillot, nous dévoilerons notre tarification Wi-Fi et nos prétentions en matière de hotspots. Mais je peux d'ores et déjà vous dire que France Télécom devrait figurer, avec ce plan, parmi les leaders du marché Wi-Fi européen."

Autre forme commerciale attendue du Wi-Fi : l'accès Internet grand public. Cette fois, c'est Wanadoo qui s'y colle avec le lancement programmé de modems ADSL équipés en Wi-Fi. Grâce à ce boîtier, les abonnés pourront profiter d'un accès Internet à haut débit dans toutes les pièces, dans toutes les positions et même dans la jardin. "C'est une nouvelle offre qui va dans la logique de l'ADSL, estime Olivier Sichel, président de Wanadoo. Avec l'essor des ordinateurs portables et, à terme, des Web-tablettes, le Wi-Fi permet de donner une nouvelle dimension à l'accès Internet." (lire le trois questions à… Olivier Sichel)

La dernière famille d'offres commerciales concernera l'activité entreprises de France Télécom. Il s'agit de proposer aux PME, aux grands comptes, aux campus universitaires ou aux hôpitaux des solutions clés en main de hotspots privatifs. "Les principaux enjeux pour cette famille de clients, note Jean-Jacques Damlamiam, directeur exécutif en charge de la technologie et de l'innovation, sont la sécurité sur les informations échangées et la capacité à assurer des connexions multiples." D'ici la fin de l'année, les branches entreprises de France Télécom (Oléane, Transpac et Equant) devraient lancer ces nouvelles offres.

Pour accompagner le marché du Wi-Fi, France Télécom compte s'appuyer sur toute une série de partenaires : équipementiers, SSII, WISP, chaînes d'hôtels, aéroports… "Nous ne sommes pas dans un modèle start-up, prévient Jean-Jacques Damlamiam. Nous voulons développer un écosystème stable et durable et mettre en place un marché additif." Avec un coût moyen de 10 000 à 20 000 euros par hotspot installé, le budget dédié au Wi-Fi chez France Télécom ne devrait pas dépasser les quelques centaines de millions d'euros.

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"Contrairement à l'UMTS, nous sommes avec le Wi-Fi dans une logique de déploiement incrémental, souligne Thierry Breton. Il ne s'agit pas d'ouvrir un nouveau réseau national. Il s'agit d'élargir une offre au fur et à mesure de la demande." Mais pour que cette demande décolle, France Télécom devra s'en remettre à d'autres acteurs : les constructeurs informatiques, maîtres du temps en matière d'intégration Wi-Fi dans les nouveaux ordinateurs portables ou PDA.

Une fréquence à l'abandon à cause des fours à micro-ondes...
Outre la différence de débit (5 Mb/s en pratique pour le Wi-Fi contre 1 Mb/s pour l'UMTS), le Wi-Fi se singularise sur le plan financier de l'UMTS par l'absence de licence. Une différence de poids, les licences UMTS ayant été concédées en France pour 553 millions d'euros, auxquels s'ajoute un pourcentage pris sur les revenus générés. Cette absence de licence sur le Wi-Fi est due aux fours à micro-ondes. "Les fréquences utilisées par le Wi-Fi sont dans le même spectre que celles des micro-ondes, explique Jean-Jacques Damlamiam, directeur exécutif en charge de la technologie et de l'innovation chez France Télécom. Or, à la fin des années 70 et au début des années 80, les premiers fours à micro-ondes n'étaient pas très étanches et parasitaient complètement ces fréquences. Du coup, personne ne s'est intéressé à ces longueurs d'ondes. Elles sont restées complètement libres et n'ont jamais été monétisées." De quoi relancer le débat sur la nocivité des terminaux et des relais mobiles...
[Ludovic Desautez, JDNet]
 
 
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