Fia-Net contre-attaque. Pour
faire face à l'augmentation sensible de la fraude
sur Internet en 2001 (+ 443 % de progression annuelle
chez les 1 200 e-commerçants estampillés
Fia-Net), l'assureur a mis en place, en mai dernier,
un "Système d'Analyse des Commandes"
auquel correspond l'acronyme SAC. Objectif : détecter
les ordres frauduleux ou susceptibles de l'être,
grâce à une base de données mutualisée
qui recense les incidents et l'historique des commandes
des différents marchands souscripteurs. Un fichier
constitué en toute légalité et,
à ce titre, déclaré à la
CNIL.
A
ce fichier s'ajoute un algorithme qui analyse les transactions
des sites marchands adhérents. Celui-ci procède
à un ensemble de vérifications. Il teste,
entre autre, la cohérence des coordonnées
postales et téléphoniques avec le nom
de la personne, ainsi que la cohérence des coordonnées
bancaires et de l'adresse de livraison du cyberacheteur
avec l'historique de ses commandes.
Dans ce processus d'analyse,
les numéros de téléphone portable,
sans être décisifs, sont un facteur de
suspicion, de même que les adresses e-mail gratuites.
Les adresses postales collectives, comme les foyers,
sont également considérées comme
un facteur de risque, de même que la multplication
des adresses et des numéros de carte bancaire
pour une même personne. Des indicateurs qui peuvent
être adaptés aux spécificités
de chaque e-commerçant, les mailles du filet
pouvant être plus ou moins lâches.
Si l'outil détecte un
faisceau d'anomalie, le marchand est systématiquement
prévenu. Charge à lui, ensuite, de valider
la commande s'il estime que celle-ci ne comporte pas
de risque ou de demander des pièces justificatives
supplémentaires à son client. Cette décision
est tsous son entière responsabilité :
s'il décide de livrer une commande rejetée
formellement par le SAC, elle ne lui sera pas remboursée
par Fia-Net en cas de problème.
Selon David Botvinik, directeur
général de Fia-Net, "ce système
de scoring offre deux principaux avantages : la
mutualisation des coûts et des informations ayant
trait à la fraude, ce qui permet une plus grande
efficacité dans la détection des commandes
frauduleuses". En fonction du taux de fraude du
marchand, l'adhésion au SAC est facturé
entre 0,2 et 0,7 % de son chiffre d'affaires. Quant
au taux de litige de paiement, il a baissé, selon
l'assureur, de près de 70 % grâce au SAC.
Convaincu de la nécessité
d'un tel système, Fia-Net l'a intégré
début 2003 à ses contrats d'assurance.
Aujourd'hui, 700 des 1 200 clients de l'assureur
ont souscrit à ce système, ce qui correspond
à un volume de transactions mensuelles de 60
millions d'euros. Une base qui devrait progressivement
s'étoffer suite à l'accord de partenariat
noué par l'assureur avec BNP Paribas, en vue
d'offrir une solution de paiement sur Internet comprenant
système de détection, assurance contre
la fraude et plate-forme de paiements.
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