Depuis juillet dernier, Yann
Motte a rejoint l'équipe dirigeante de Yahoo
France en inaugurant un nouveau poste : directeur des
produits et services. Une fonction fédératrice
puisqu'il s'agit d'encadrer les activités de
business développement, de production et de gestion
du service support. Yann Motte, 34 ans, est un transfert
de Yahoo Europe. Pendant quatre ans, il y a occupé
diverses fonctions depuis Londres, dont celle de responsable
des produits de communication et de personnalisation.
Depuis son retour en France, il
s'implique de manière plus opérationnelle
dans le développement du portail.
JDNet.
En quoi consiste concrètement la fonction "produits
et services" chez Yahoo ?
Yann
Motte. C'est
une fonction que l'on retrouve dans quasiment toutes
les branches pays de Yahoo. L'idée est d'apporter
une cohérence à toutes les offres qui,
in fine, sont proposées aux utilisateurs. Mon
rôle est de gérer notre portefeuille de
produits dans la cohérence de notre ligne éditoriale.
Notre objectif est d'être toujours plus essentiel
dans la vie de nos utilisateurs.
Nous nous concentrons pour cela sur des fonctions clés,
comme la communication et la recherche sur Internet.
Nous
avons un énorme potentiel en terme d'e-mail.
Nous sommes particulièrement fiers de notre programme
anti-spam qui se révèle très efficace.
Le
récent rachat d'Inktomi va nous permettre également
d'améliorer la qualité de nos services
dans le domaine de la recherche en ligne.
Il
faut créer et produire des services innovants
dans la perspective d'une monétisation. Par exemple,
mercredi dernier, nous avons lancé sur Yahoo.fr
un service premium autour de la connaissance de soi
à travers des tests ludiques, comme des QI, en
partenariat avec la société Anxa.com.
Comment
évolue la problématique des services payants
au sein de Yahoo France ?
Historiquement, Yahoo est d'abord un
service gratuit. C'est inscrit dans nos gênes.
Mais, à côté du modèle publicitaire,
nous devons développer des services premiums.
Chez Yahoo France, nous en avons déjà
une dizaine : professionnels, comme le référencement
des sites dans notre annuaire, pratiques, comme le stockage
des e-mails, ou ludiques comme l'astrologie ou les tests
QI. Nous percevons également un énorme
potentiel sur les SMS. Le but n'est pas de développer
les services payants à tout crin mais de répondre
aux besoins d'une audience. Et les nouvelles fonctionnalités
n'ont pas forcément vocation à être
développées en interne. Par exemple, pour
les logos et sonneries, nous avons signé un partenariat
avec le prestataire de services mobiles Digiplug. En
dehors des services permanents, nous élaborons
fréquemment des accords pour des opérations
événementielles comme avec la Fifa pour
la couverture du Mondial 2002.
Le développement des services premiums repose
sur deux paramètres : le confort et la confiance
de nos utilisateurs. Et il n'y a pas de recette magique
en ce qui concerne les moyens de paiement. Il faut s'adapter
au cas par cas : cela dépend du type de
produits, du montant, de la récurrence d'accès
au service, des engagements contractuels....
Yahoo
ne se retrouve-t-il pas pris en tenaille avec des partenaires
éditoriaux qui alimentent d'un
côté votre
portail en contenu et qui, de
l'autre
côté, montent leurs propres services premiums
?
C'est une évolution qui est dûe
à la maturité du marché. Nous avons
des partenaires de contenu qui entrent dans une stratégie
B toB et qui vendent du contenu comme des
agences de presse. D'autres ont un positionnement plus
mass-market et se montrent intéressés
par le potentiel de distribution du portail Yahoo. Je
voudrais souligner que cet aspect est particulièrement
apprécié en ce moment avec les services
premiums. Car, à partir de Yahoo.fr, nous emmenons
les internautes vers les services premiums des éditeurs.
En ce qui concernent les relations contractuelles que
nous mettons en place avec nos partenaires, les clauses,
qui peuvent donner lieu à des reversements, sont
confidentielles.
|