On
savait le problème de plus en plus perceptible
pour les fournisseurs d'accès : selon une
enquête
du JDNet publiée le 4 février dernier,
60 % du trafic haut débit seraient désormais
capté par le P2P. Le téléchargement
des fichiers MP3 et DivX, mais aussi des logiciels et
des jeux, fort gourmand en bande passante, serait ainsi
devenu le principal client de l'ADSL et du câble.
Une situation qui finit par embarrasser les FAI, tant
sur le plan technique, avec la nécessité
de mettre à niveau les équipements pour
éponger ce trafic, que sur le plan financier,
la bande passante ayant un coût.
Pour
contrecarrer le phénomène, certains fournisseurs
d'accès n'hésitent plus à brider
les heavy users, les téléchargeurs
fanatiques. L'arme employée a déjà
un nom : le "broadband capping". Il s'agit
de limiter la capacité de téléchargement
offert aux abonnés. Au Royaume-Uni, le câblo-opérateur
NTL vient ainsi d'instaurer une limite de 1 Go par jour
sur son offre d'accès Internet. Une limite qui
ne concerne pas le commun des mortels parmi la population
internaute. 1 Go correspond au téléchargement
d'environ 200 fichiers MP3 par jour ou de 10 000
photographies numériques...
Le
câblo-opérateur suit le mouvement initié
par Tiscali en Allemagne il y a quelques semaines. Sur
son offre ADSL, le FAI européen a choisi, lui
aussi, de plafonner son offre à 1 Go de téléchargement.
Au-delà, chaque mégaoctet supplémentaire est
facturé 0,0149 euro.
En
plaçant volontairement la barre haute en terme
de limite de téléchargement, les FAI souhaitent
préserver l'attrait du grand public pour la haut
débit, tout en freinant les plus gros consommateurs
de bande passante. Selon l'équipementier télécoms
Juniper Networks, 20 % des abonnés haut
débit capteraient à eux seuls 50 %
du trafic. Ce sont ces clients qui posent aujourd'hui
problème aux FAI.
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