La place
de marché Eutilia est dédiée au
sourcing et à l'e-procurement sur le secteur
des énergies (utilities) en Europe. Elle
couvre des domaines tels que l'électricité, l'eau,
le gaz et les télécoms. Créée
en mars 2001 et opérationnelle depuis un peu
plus d'une année, elle peut s'enorgueillir d'un
actionnariat trié sur le volet.
Onze
des plus grands groupes du secteur de l'énergie
ont financé, pour un montant non dévoilé,
la place de marché. On retiendra parmi les actionnaires
EDF, Scottish Power, Endesa (Espagne), RWE (Allemagne),
Enel (Italie), Electrabel (Belgique), United Utilities
(Royaume-Uni), Vattenfall (Suède) ou encore Nuon (Pays-Bas).
Le déploiement des activités d'Eutilia
s'est déroulé en deux étapes :
début 2002, la place de marché a lancé
son activité de sourcing puis, en septembre de
la même année, a activé son volet
transactionnel.
"En
matière de sourcing, notre service de 'supplier
scan' gère la recherche de nouveaux fournisseurs
dans le domaine des utilities, explique Jean-Philippe
Massin, PDG d'Eutilia. Nous identifions les acteurs
qui génèrent, transportent et distribuent
l'électricité, l'eau, le gaz, les télécoms
et les chemins de fer. Les fournisseurs qui demandent
à collaborer avec nous doivent suivre yb système
d'inscription dans notre base de données et notamment
remplir un questionnaire normé 'Eurelectric'.
Il s'agit d'un questionnaire reconnu sur le marché
des utilities. Aujourd'hui, nous comptons 1 200
fournisseurs dans notre base."
Parmi les autres services proposés
par Eutilia, on soulignera la possibilité d'effectuer
des appels d'offre en ligne et de réaliser des
enchères. Ces dernières applications sont
encore peu utilisées en raison de la spécificité
même du secteur sur lequel la place de marché
est implantée. "L'adoption de ces outils
est assez lente car, dans le domaine des achats, ce
secteur a un cycle de renouvellement très long,
explique Jean-Philippe Massin. Contrairement au secteur
automobile, par exemple, où les achats sont réguliers
et sur des cycles courts, sur le marché des utilities,
le cycle de vie d'une turbine est très long et
la construction d'une usine de production électrique
n'est pas planifiée chaque année. Nous
devons donc compter avec le facteur temps." Mais
les relations avec les fournisseurs en sont d'autant
plus fortes et perennes.
Eutilia a pour l'instant enregistré
une quinzaine d'appels d'offre. Pour les enchères,
en revanche, la place de marché a déjà
enregistré l'année dernière 150
événements et 300 lignes d'opérations.
Une activité qui a représenté plus
d'un milliard d'euros, soit environ 5 % des achats
cumulés des grands groupes partenaires. Le gain
théorique lors des enchères a été
évalué à 7 %.
En attendant la conversion
véritable de ses clients à l'e-sourcing
et aux transactions en ligne, Eutilia va lancer cette
année une troisième ligne d'activité :
des espaces thématiques permettant à ses
clients et aux fournisseurs de partager leurs connaissances
et leurs points de vue. L'objectif est de faciliter
la standardisation des produits, voire même d'aboutir
au travail collaboratif. Cette fonction serait une première
ur le marché des utilities.
Les revenus de la place
de marché sont tirés d'un prix fixe appliqué
à chaque événement ou groupe d'événements.
Si la société cliente demande, en plus,
à Eutilia de s'occuper de l'opération
de A à Z, le prix en sus facturé est alors
évalué en fonction de la complexité
de l'enchère et du temps passé par les
équipes de la place de marché pour réaliser
l'opération. Les clients d'Eutilia sont en grande
majorité ses actionnaires. Jusqu'à présent,
seuls quatre clients ne figurent pas au capital de la
place de marché. La
place de marché ne communique pas sur son chiffre
d'affaires. Elle indique toutefois que sa rentabilité
opérationnelle est prévue pour 2004 et
que ses revenus devraient doubler cette année.
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