Entre 2000 et 2002, l'éditeur
français de jeux vidéo Titus Interactive,
coté au Nouveau marché de la Bourse de Paris,
a procédé à des opérations
de croissance externe afin de diversifier son offre de
jeux Internet et mobiles. La première opération
a concerné EyeOne.com, un portail de jeux en ligne
lié au studio éponyme, qui est entré
dans le giron du groupe en 2001. La deuxième était
liée au domaine des paris en ligne (sports mais
aussi sur l'actualité) avec le rachat de la start-up
franco-britannique Pronostix.com après une première
prise de participation courant 2000. Ces deux activités
ont été regroupées au sein d'un département
Internet qui comprend une dizaine de collaborateurs. Il
est pilotée par Sébastien Blanchard, fondateur
du service Pronostix.
EyeOne.com,
qui enregistrerait 200.000 visites par mois, propose
une vingtaine de jeux : action (SpaceCowBoy, Intergalactic
Invaders...), jeux de réflexion (Chess 3D) ou
d'arcade (Arakanoid, Blocks). Le plus populaire est
FIFO, un jeu de football multi-joueurs en java qui est
distribué sur le Jeu de l'Entraineur/Winamax.com,
tout comme sur Bingopoly.fr, sur le portail de jeux
Flipside et Football365.fr. Il propose une option payante
à travers des crédits Audiotel (via la
solution de micro-paiement AlloPass). F.I.F.O. 2003
recense 65.000 inscrits dans sa base de données
joueurs, dont 2.000 auraient passé le cap du
payant.
Les applications
sont développées en java, ce qui facilite
leur transposition sur des terminaux mobiles multimédia.
Ce portefeuille de jeux fait l'objet de négociations
en vue d'une intégration dans des portails Internet
européens grand public ou dans les offres multimédia
mobiles que préparent les opérateurs télécoms
ou les fabricants de terminaux.
"Les business models sont
plus simples dans l'univers des mobiles que sur Internet,
explique Sébastien Blanchard. Dans le premier
cas, les accords reposent soit sur des licences d'intégration
directe des jeux sur les terminaux multimédias,
soit sur du "pay per download". Dans le deuxième
cas, les accords portent sur le partage de revenus entre
le portail et l'éditeur, ce qui est plus complexe
à définir."
Avec Pronostix, Titus Interactive
aborde le thème nouveau des paris sportifs, une
activité facilitée par le fait que la
société de droit anglais dispose d'une
licence spécifique de bookmaker. "Dans notre
business model inital, nous voulions faire du pari payant
à partir de Londres à destination des
internautes français vivant en Grande-Breatgne
et en Belgique", explique Sébastien Blanchard.
Un projet qui est resté dans les cartons, faute
d'avoir trouvé des investisseurs. Du coup, Pronostix
reste gratuit et se contente de développer des
partenariats (notamment avec Sport24.com).
Le service repose sur une monnaie
virtuelle (les "patates" côté
France et les points côté Grande-Bretagne)
et l'une de ses spécificités est de proposer
des "contrats" en lien avec l'information,
l'équivalent virtuel des "futures"
dans le monde de la finance : en s'appuyant sur la mécanique
de survenance ou non d'un événement, les
internautes sont invités à prendre position
sur des faits d'actualité (politique, Bourse,
people, etc.). Pronostix recense 92.000 membres inscrits
et exploite ses bases de données opt-in pour
des opérations de permission marketing.
Le département Internet
de Titus Interactive ne communique pas le chiffre d'affaires
généré avec ses services Internet
et mobiles. Mais la maison-mère, qui commercialise
des produits sous trois marques (Interplay, Titus et
Virgin), a enregistré une sévère
baisse de son chiffre d'affaires consolidé pour
le premier semestre de son exercice 2002/2003 : 22,7
millions d'euros, contre 75,3 millions d'euros au cours
de la même période de l'exercice précédent.
Le groupe a indiqué qu'il étudiait différentes
modalités de refinancement, incluant une restructuration
de sa dette et les opportunités de cessions d'actifs.
L'action, fortement malmenée, ne cote plus que
0, 38 euro.
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