Télécoms
Eric Bricier (Fi System) : "Les MMS vont souffrir des problèmes de compatibilité entre terminaux"
Les spécificités techniques de chacun des terminaux multimédias pourraient nuire au succés du produit. Explications avec le consultant en mobilité de Fi System.  (Mercredi 19 mars 2003)
         
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Si l'interconnexion des réseaux des opérateurs mobiles avait permis au SMS de décoller au-delà de toute attente, il semblerait que le cas des MMS soit plus complexe. Fin avril, les trois opérateurs mobiles français (Orange, SFR et Bouygues Telecom) devraient annoncer une compatibilité tous réseaux confondus. Mais quid de la compatibilité des modèles de terminaux mobiles? Eric Bricier, consultant en mobilité chez Fi System, apporte des précisions sur les problèmes techniques rencontrés au cours des essais qu'il a effectués pour le compte du groupe de prestations Internet.

Avec la prochaine interconnexion MMS des réseaux des trois opérateurs, les conditions sont-elles réunies pour que le marché des MMS décolle ?

Eric Bricier. C'est une condition nécessaire au préalable. Mais, au-delà de ce passage obligé, il subsiste des problèmes majeurs de compatiblité entre les terminaux multimédias de différentes marques. Le paradoxe auquel nous risquons d'aboutir est qu'il sera plus facile d'envoyer un MMS entre deux téléphones identiques sur des réseaux télécoms différents qu'avec des terminaux différents envoyés sur un même réseau télécom. Par exemple, nous avons fait un test sur le réseau Orange entre un t68i de Sony Ericsson et un SPV. Nous n'avons pas obtenu le résultat escompté. Cela va compliquer la tâche des consommateurs : il faut que l'utilisateur sache si oui ou non son correspondant détient un terminal mobile compatible MMS. Si c'est le cas, il faudra ensuite que l'expéditeur d'un MMS connaisse le modèle de terminal de réception pour savoir s'il pourra supporter les animations multimédias. Actuellement, il existe sur le marché une base de terminaux mobiles multimédias (Nokia 7650, t68i et SPV) qui se comprennent difficilement. Ils ne peuvent communiquer entre eux qu'en MMS comprenant une image en pièce jointe. C'est suffisant pour envoyer une photo, mais c'est trop limité si l'on souhaite monter une offre de cartes de voeux multimédias.

Pourquoi les constructeurs de terminaux multimédias ne s'entendent-ils pas entre eux sur une parfaite compatibilité ?
Le problème fondamental vient des normes Wap édictées par l'OMA (ex-Wap forum) : leur implémentation totale sur les terminaux mobiles n'est pas obligatoire. Par exemple, on peut choisir de faire du MMS sans retenir le langage Smile (c'est le cas du 7650 de Nokia). L'inconvénient est que le terminal ne va pas pouvoir supporter les affichages d'une page dans un délai convenable. Les caractéristiques techniques des terminaux multimédias sont très différentes, chaque constructeur ayant voulu imposer ses propres règles. Des acteurs comme Nokia ou Ericsson sont vendeurs de téléphones multimédias d'une part et commercialisent de l'autre une offre logiciels pour les MMS-centers des opérateurs mobiles. En cas d'envois de MMS de personne à personne, les plate-formes MMS des opérateurs mobiles ne font pas de distinctions entre les différents modèles de terminaux multimédias. Pour les newsletters MMS produites par des éditeurs, il sera possible de prendre des mesures en amont. Au cours de l'inscription à ce type de services, l'utilisateur devra indiquer son modèle de terminal multimédia. A charge ensuite pour l'éditeur de modifier le contenu du MMS en fonction des spécificités des terminaux.

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Avez-vous une idée plus précise des offres et des modèles économiques qui pourraient émerger autour des MMS ?
Pour le moment, c'est gratuit du côté d'Orange tandis que SFR et Bouygues Telecom commencent à faire payer. A priori, ce sera l'expéditeur du MMS qui sera facturé. Cela coûtera entre 30 et 45 centimes d'euros (deux à trois plus cher qu'un SMS). Il serait logique de voir se développer des formules de forfaits MMS de personne à personne, à l'instar des SMS. Pour les MMS éditoriaux, on en revient toujours aux problèmes de rémunérations et la répartition entre l'éditeur et l'opérateur. Ce sera certainement des formules d'abonnements qui vont se développer. Il sera possible de développer également le paiement à l'acte d'un MMS. Dans ce cas, il sera possible de jumeler SMS Plus et MMS. Pour disposer d'infos météo un jour dit, un utilisateur pourra envoyer un SMS Plus qui servira d'acte de paiement à l'unité puis recevra son MMS météo en retour.

[Philippe Guerrier, JDNet]
 
 
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