Télécoms
Décollage imminent du MMS sur le marché français
D'ici avril, les SMS multimédias vont franchir un cap important en France avec l'interopérabilité. Une condition sine qua non pour l'éclosion de ce marché.  (Mardi 11 mars 2003)
         
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"L'envoi du MMS doit être aussi simple que l'envoi d'un Texto". C'est l'un des objectifs commerciaux que Jean-Pierre Tasseto, directeur général adjoint de SFR, avait énoncé en novembre dernier lors d'un Chat JDN. Mais avant d'en arriver à cette simplicité d'usage, le Multimedia Message Service (SMS multimédia intégrant photos, son et images animées) doit encore franchir une ultime étape : celle de l'interopérabilité. Un pari en passe d'être gagné. D'ici la fin avril, les trois opérateurs mobiles français (Orange, SFR et Bouygues Telecom) devraient réaliser l'interconnexion qui permettra à leur plate-forme MMS respective de communiquer les unes avec les autres.

Avec cette fameuse interopérabilité, les acteurs du marché peuvent espérer le grand bond. Jusqu'ici, les détenteurs de terminaux MMS ne pouvaient envoyer des messages mobiles multimédias qu'à des abonnés du même opérateur. Le mois prochain, cet obstacle devrait enfin être levé comme dans la plupart des pays européens.

A cette interconnexion tant attendue, s'ajoute une offre de terminaux compatibles MMS de plus en plus large sur le marché français. Orange propose, par exemple, six téléphones MMS (Nokia 7650 ou 7210, Sony Ericsson T68i ou T300 et le SPV). Des terminaux qui s'avèrent de plus en plus compatibles entre eux sur la transmission et la réception de MMS, même si, selon l'avis des spécialistes, quelques réglages techniques restent à effectuer pour harmoniser l'offre.

Un marché de 70 millions de dollars

Tous ces développements sont aujourd'hui suivis de près par les opérateurs, placés aux premières loges, mais aussi par les acteurs impliqués sur le marché des messages mobiles (constructeurs de terminaux, prestataires technologiques, fournisseurs de contenus et de services mobiles). Il faut dire que le jeu en vaut la chandelle. Selon le cabinet britannique Ovum, le marché mondial du MMS pourrait atteindre les 70 millions de dollars d'ici 2007, dont 29 millions pour l'Europe. Mais la croissance des MMS dépendra plus globalement du développement du marché de l'Internet mobile et notamment du GPRS. Selon l'Idate, 8 millions d'européens devraient être abonnés à des services Internet mobile dès la fin de cette année.

En France, les dernières fêtes de fin d'année ont permis aux opérateurs de partir à la conquête de ce nouveau marché. Orange a séduit 520 000 clients avec ses offres multimédias au cours du deuxième semestre 2002. De son côté, entre octobre et décembre derniers, SFR a vendu 260 000 terminaux multimédias. Quand à Bouygues Telecom, qui a parié sur l'i-mode, il recense aujourd'hui 100 000 abonnés à ses services "Internet de poche".

"Le succès de l'i-mode en France, et plus généralement des terminaux couleurs, a permis de recrédibiliser le marché de la donnée mobile, estime Jérôme Doncieux, co-dirigeant de l'agence de contenu délégué Relaxnews, qui travaille sur l'élaboration de services MMS. Tous les acteurs considèrent le déploiement des services GPRS comme une phase d'apprentissage de l'UMTS." Un apprentissage entamé il y a tout juste un an : en mars 2002, Relaxnews a mené sa première expérimentation MMS avec Orange à l'occasion d'une rencontre de rugby du Tournoi des Six Nations.

Des clips vidéos sur les mobiles

Plus récemment, le salon 3GSM World Congress, qui s'est déroulé en février dernier à Cannes, a donné lieu à une avalanche de nouveautés MMS, tant du côté des prestataires technologiques que des éditeurs mobiles. Dans la première catégorie, Alcatel Mobiles Solutions a annoncé le lancement de ses services de messagerie multimédia MMS version 2.0. PacketVideo et Openwave ont présenté pour leur part leur solution commune de MMS Video. Une offre qui permet de recevoir et d'envoyer des clips vidéos sur les réseaux GPRS.

Parmi les éditeurs, Musiwave, société dédiée aux services de musique et de divertissement sur mobile, a présenté à Cannes sa gamme d'applications et de services MMS (baptisée MoreMMS), co-élaborée avec Mobileway. Buongiorno a, lui, annoncé le lancement de MMS sous forme de bande dessinée inspirés des comic strips de Warner Bros. Ces produits seront distribués dans vingt-huit pays européens, dont la France via SFR.

Les solutions technologiques et les futures offres dédiées au MMS sont donc dans les starting-blocks. Reste à convaincre les utilisateurs. Pour se faire, les opérateurs mobiles font aujourd'hui preuve de pédagogie et jouent la carte de l'incitation. Orange indique sur son site que les envois de MMS entre ses abonnés sont illimités et gratuits jusqu'au 27 avril prochain. "Pour le moment, faute d'accord d'interconnexion, nous ne tenons pas à faire du MMS un argument de vente", assure-t-on du côté d'Orange.

La bataille qui s'annonce

De son côté, SFR a coupé la poire en deux : l'envoi d'un MMS sur un mobile coûte 0,45 euro, mais la consultation des messages depuis le site de l'opérateur est gratuite. Si le client adopte la formule découverte sur les offres "Services Multimedi@ GPRS", il dispose par ailleurs de deux mois gratuits de MMS (avec un maximum de 500 envois par mois). Enfin, chez Bouygues Telecom, l'envoi d'un MMS est facturé 0,30 euro, la réception étant gratuite.

Ces différentes intitiatives laissent présager, à terme, d'un affrontement commercial intense. "La bataille des MMS interpersonnels sera massive", prévient Jérôme Doncieux de RelaxNews. Dans le ligne de mire des opérateurs : les "cameraphones" (téléphones équipés d'un objectif photo) qui devraient, à l'image du Japon, décupler les usages des messages multimédias entre les abonnés.

En savoir plus
Chat Jean-Pierre Tasseto (SFR)
Article
MMS : mode d'emploi
Article

Marketing MMS : il faudra attendre 2005
Dossier SMS, un marché est né
Le site
Relaxnews

Du côté des MMS à contenus éditoriaux, une vague d'offres devrait aboutir à la mise en place, dès la rentrée prochaine, d'abonnements thématiques ou transversaux. Mais ici, le modèle reste encore à valider. "Maintenant, nous cherchons à monter des offres qui prouvent la valeur spécifique du MMS", poursuit Jérôme Doncieux. Dans une enquête menée par Jupiter Research en septembre dernier, auprès d'un échantillon d'utilisateurs européens de mobiles, 19 % des personnes interrogées indiquaient qu'elles attendaient des offres MMS de "l'information pertinente" en premier lieu. De quoi donner un avantage aux éditeurs rodés au support online.

[Philippe Guerrier, JDNet]
 
 
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