Plus de 80% des
leaders d'opinion en Europe estiment que "le développement
durable et l'investissement socialement responsable"
auront à court terme "une influence importante
sur le comportement des consommateurs et des entreprises",
selon un sondage de le Taylor Nelson Sofres. Une donnée
d'importance pour les entreprises, qui sont par ailleurs
désormais tenues de réaliser un "reporting"
en la matière dans le cadre de la loi sur les
nouvelles réfulations économiques. Du
coup, l'institut d'études et l'agence de conseil
en communication Harrison & Wolf Corporate ont mis
au point une offre proposant aux entreprises d'évaluer
le reporting en question. Grégoire Biasini, directeur
conseil d'Harrison & Wolf, en donne les grandes
lignes.
JDN.
En quoi consiste ce reporting et pourqoi faudrait-il
l'évaluer?
Grégoire
Biasini. Un
décret d'application de la loi NRE de février 2002 a
précisé les thèmes sur lesquels
les entreprises cotées devaient désormais
effectuer leur reporting dans leur rapport annuel ou
une autre publication : cela va des données sociales
(effectifs, rémunérations...) aux données
environnementales (consomation d'eau, rejets...). Le
problème est que la rédaction de ce dêcret
laisse planer beaucoup d'incertitudes, notamment parce
qu'elle ne décrit pas la façon dont les
entreprises doivent faire ce reporting, quels indicateurs
elles doivent retenir. D'où un flou très
paralysant qui fait qu'un certain nombre de nos clients
nous ont posé une question simple : comment respecter
la loi? Certes, la plupart ont déjà une
politique environnementale, mais elle n'est pas forcément
consolidée au niveau mondial. Idem sur le plan social,
où des indicateurs mondiaux n'ont pas forcément
un sens.
Quelles
outils leur proposez-vous?
Au
final, le premier jugement sur ce reporting sera la
réaction des analystes, des pouvoirs publics,
des médias ou des ONG. Donc nous nous sommes
dit qu'évaluer la réaction de ces acteurs
serait un bon outil de pilotage. Nous allons avec la
Sofres proposer un outil sur mesure, qui sera à
la fois quantitatif (une étude auprès
des leaders d'opinion pour évaluer les effets
de ce reporting sur l'image de l'entreprise) et qualitatif
(une étude des réactions du lectorat à
la publication des indicateurs).
Les résultats de cette étude donneront
à nos clients des enseignements précieux qui
permettront d'ajuster les pratiques et le reporting
en matière de développement durable.
Pourquoi
Harrison & Wolf se positionne-t-il sur ce créneau?
Nous considérons que dans la communication
institutionnelle, le développement durable a
une place de plus en plus significative. Notre agence
existe depuis quatre ans et nous avons par exemple réalisé
pour la quatrième année le rapport responsabilité
sociale de Danone. Notre département développement
durable, auquel participent une dizaine de personnes,
propose à ses clients [PSA, TotalFinaElf,
PPR, Altadis, Atofina] une réflexion sur
la politique à mettre en oeuvre, le suivi de
cette politique au sein de l'entreprise et la formalisation
de leur communication. Il est clair qu'il y a un effet
NRE qui a obligé les gens à se poser des
questions. Aujourd'hui, le développement durable
est une nouvelle ombrelle, mais aussi une nouvelle façon
de s'interroger sur l'entreprise. Les sociétés commencent
à comprendre que c'est dans leur intérêt d'engager cette
réflexion.
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