E-Commerce
Guerre en Irak + SRAS: les e-voyagistes trinquent
Les ventes de voyages en ligne ont chuté en moyenne de 30 à 40 % pendant le conflit irakien. Les cas de pneumonies atypiques pourraient, eux, avoir un effet à moyen terme.  (Mardi 22 avril 2003)
         
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Depuis les attentats du 11 septembre 2001, le secteur du voyage semble subir les douze plaies d'Egypte. Après les Twin Towers, il y a eu les attentats-suicide de Djerba et de Bali puis, cette année, la guerre en Irak et le SRAS (Syndrome Respiratoire Aigu Sévère). A chaque fois, les voyagistes ont été touchés par des événements qui font l'objet d'une médiatisation maximum. Internet n'a pas été épargné : les pertes des e-voyagistes depuis le déclenchement de la guerre en Irak oscillent généralement aux alentours des 30 à 40 % de chiffre d'affaires en moins. "Alors que nous étions sur une croissance de + 30 % des ventes par rapport à l'année précédente, à partir du 19 mars (deux jours après le début du conflit), nous avons enregistré une chute de 40 % de nos ventes", estime Carlos Da Silva, PDG de Go Voyages, spécialiste du vol sec. La chute a été supérieure à 50 % pour des destinations comme la Turquie, l'Egypte, l'Asie et les USA, du fait de l'hostilité actuelle entre la France et les Etats-Unis."

Marie-Hélène Brunel, directrice marketing d'AnyWay.com, confirme cette tendance : "Avant le déclenchement de la guerre, nous enregistrions + 50 % de ventes par rapport à 2002. Jusqu'au 1er avril environ, nos ventes sont restées stables. Sans doute les gens croyaient-ils que la guerre allait être rapide. Mais, début avril, ils ont perdu espoir et la progression séquentielle de notre chiffre d'affaires est passée de + 50 % à + 15 % seulement."

Plusieurs destinations ont été tout particulièrement touchées, à commencer par les pays du Moyen-Orient, Egypte et Turquie en tête. "Nous avons enregistré une baisse sensible de notre chiffre d'affaires global, de l'ordre de 30 %, reconnaît Olivier Chanut, directeur marketing de Promovacances-Karavel. Mais certains pays ont particulièrement souffert. Cela a commencé par l'Egypte dès le début de la guerre. La Turquie est venue ensuite, avec une chute des ventes de 50-75 % du jour au lendemain. A partir du moment où les médias ont parlé des tensions entre la Turquie et les Etats-Unis pour l'ouverture d'un front nord, il semble que le grand public ait réalisé que la Turquie était très proche de l'Irak, ce dont ils n'avaient sans doute pas conscience auparavant."

Depuis la chute de Bagdad, la confiance est revenue, mais c'est maintenant le SRAS qui handicape le secteur. Et de manière encore plus impactante que la guerre car, dans ce cas, il n'y a pas une seule zone à risques bien localisée. Les cas de pneumonies atypiques n'ont pas seulement sinistré les destinations asiatiques touchées par la maladie, c'est l'ensemble des vols long courrier qui est en recul. La globalité de l'Asie souffre, même les pays qui n'ont enregistré aucun cas de SRAS. Des destinations comme Bangkok, Bali ou le Viêt-Nam sont désertées.

"Qantas a diminué ses capacités de 20 %, Singapore Airlines a supprimé 60 vols quotidiens et Cathay Pacific a indiqué qu'elle perdait 3 millions de dollars par jour avec 20 % de passagers en moins", indique David Scowswill, PDG d'Opodo. SI les voyagistes estiment généralement être peu touchés par la chute des destinations asiatiques, celles-ci pesant assez peu dans leur chiffre d'affaires, les "dommages collatéraux" sur les vols long courrier impactent malgré tout les activités.

La réaction des voyagistes à ces événements a été de trouver des destinations sûres et proches. C'est l'Europe et les Caraîbes qui bénéficient de cette situation. Les destinations phares aujourd'hui sont le bassin méditerranéen (Portugal, Espagne, Italie, Grèce, Maroc, Tunisie) ainsi que Cuba, les Antilles et la République Dominicaine. "Nous avons lancé une catégorie week-end depuis le 7 avril pour répondre à une demande croissante dans ce domaine , explique Denis Philipon, directeur général de Lastminute-Degriftour-Travelprice France. Cette nouvelle rubrique était prévue depuis longtemps mais nous avons accéléré sa sortie. Le souci, c'est que les tour operators ont contracté leurs offres et qu'il arrive que nous soyons incapables de répondre à la demande, faute de place." Les destinations françaises connaissent également un essor ainsi que les locations saisonnières, en forte progression.

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Si les e-voyagistes ont réussi à reporter une partie des ventes en proposant des destinations de proximité ou épargnées par les événements, ils n'ont pas encore atteint les niveaux d'avant la guerre en Irak. Et le SRAS pourrait bien avoir une influence sur les vacances d'été, car le grand public réfléchit dès à présent à ses destinations estivales. Pour y remédier, certains ont choisi de baisser les prix de quelques destinations mal-aimées. "British Airways a récemment annoncé qu'il avait baissé de 60 % les prix de 1,5 million de billets afin de relancer les réservations après la guerre en Irak. On peut logiquement penser que d'autres compagnies vont faire de même", avance David Scowswill (Opodo). Certains voyagistes n'ont pas hésité à casser les prix (week-end à Istanbul pour 99 euros sur Promovacances), mais la parade a des limites. La peur est plus forte que tout pour les destinations asiatiques, dont le marché a globalement chûté de 50 à 60 %.

[Florence Santrot, JDNet]
 
 
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