Dans un communiqué de presse,
les trois opérateurs mobiles français (Orange,
SFR et Bouygues Télécom) annoncent que leurs
clients qui sont équipés de terminaux nouvelle
génération (2G) pourront s'échanger
des MMS à partir du 15 mai. Une annonce qui entre
dans le cadre de l'interopératibilité de
leurs plates-formes respectives de messagerie mobile multimédia.
C'est le signal que les acteurs professionnels du multimédia
mobile attendaient pour voir le marché des MMS
décoller.
Concrètement,
à partir du 15 mai, les clients des trois opérateurs
équipés de téléphones de
nouvelle génération (grand écran
couleur, appareil photo numérique intégrée...)
pourront envoyer et recevoir des MMS, quels que soient
les réseaux utilisés, en France métropolitaine.
Le principal frein à l'envoi des MMS - ces "SMS
multimédia" alliant texte, son, photo et
images animées - est désormais levé.
Les trois opérateurs mobiles assurent que leurs
clients ne rencontreront pas de problèmes de
compatibilité entre les différents terminaux
MMS. Les tests effectués par les opérateurs
auraient été concluants. Lorsqu'un destinataire
ne dispose pas d'un téléphone équipé
de fonctionnalités MMS, un SMS l'avertit qu'il
peut consulter ce message sur le site Internet de son
opérateur.
Après une première
phase de découverte et d'apprentissage de la
messagerie mobile multimédia, les opérateurs
mobiles s'attellent à monter leurs premières
offres commerciales ad hoc qui restent pour le moment
assez basiques.
Orange (France Télécom)
et SFR (Cegetel) ont dégainé en premier
sur le sujet. Le 24 avril, le premier a informé
ses abonnés de la nouvelle tarification MMS.
Finie la période de gratuité lié
au lancement de la messagerie mobile multimédia.
Désormais, un MMS d'Orange sera facturé
0,20 euro par envoi (si le poids ne dépasse pas
5 Ko - c'est le cas d'un "MMS texte") ou 0,40
euro (pour un envoi supérieur à 5 Ko -
c'est le cas d'un "MMS animé"). Orange
France ne communique pas de date pour le lancement d'un
package MMS plus consistant.
SFR facture 0,45 euro
l'envoi d'un MMS (si la taille ne dépasse pas
30 Ko). Le tarif standard reste inchangé. La
nouveauté vient plutôt des forfaits SMS
: SFR propose à ses clients une gamme de cinq
packs SMS allant de 25 SMS par mois (2,5 euros par mois)
à 200 SMS (16 euros par mois). Depuis le 24 avril,
SFR a adopté la règle de conversion 3
SMS = 1 MMS. Par exemple, si un client adopte un forfait
25 SMS, il pourra consommer ce forfait avec l'envoi
de 8 MMS et un SMS.
Le cas de Bouygues Télécom (groupe
Bouygues) est spécifique puisqu'il a parié
en premier lieu sur les terminaux i-mode qui sont dépourvus
pour le moment de fonctionnalités MMS. En revanche,
dans le cadre de son "Forfait Multimédia"
(6 euros par mois), les clients de l'opérateur
peuvent surfer en wap GPRS de manière illimitée et envoyer
et recevoir des MMS. L'envoi d'un MMS est facturé 0,30
euro par envoi, la réception est gratuite (tout comme
les autres opérateurs). Jusqu'au 15 juin, l'envoi
de MMS est gratuit dans la limite de 500 MMS par mois.
Bouygues Télécom ne communique sur les
dispositions qui seront prises après cette échéance
en terme de tarification MMS.
L'AFP a fait un premier pointage
du potentiel de terminaux MMS en France : Orange indique
que 225.000 clients (sur un total de 19,2 millions)
sont équipés d'un terminal MMS. La moitié (huit) de
la gamme de nouveaux terminaux propose le MMS. SFR compte
1,1 million de clients (sur un total de 13,7 millions
à fin mars) ayant un terminal mobile GPRS multimédia.
Sur la dizaine de mobiles commercialisés, la moitié
est équipée de la fonctionnalité MMS. Depuis setembre
2002, 2 millions de MMS ont été envoyés sur le réseau
SFR.
Bouygues Telecom enfin donne
pour sa part le chiffre de 15 MMS par client et par
mois et affirme que la moitié de son parc (5,9 millions
de clients) est équipé de portables multimédia, dont
50% ont des écrans couleur.
Selon le cabinet britannique
Ovum, le marché mondial du MMS pourrait atteindre les
70 millions de dollars d'ici 2007, dont 29 millions
pour l'Europe. Selon l'Idate, 8 millions d'européens
devraient être abonnés à des services Internet mobile
dès la fin de cette année.
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