Fournisseur de solution de communication
mobile par satellite, le groupe français Geolink
vient d'ajouter une corde à son arc : Geolink Access,
une offre d'accès Internet haut débit bi-directionnelle
mis en place avec l'opérateur Eutelsat. Elle est
destinée en priorité aux divers marchés
professionnels sur le continent africain (PME, administrations,
ONG et cybercafés). Un terrain que Geolink connaît
bien : le spécialiste des télécommunications
couvre dix-neuf pays africains à travers des relais
commerciaux locaux. A travers ses solutions de télécommunication
voix, il revendique déjà 3.000 clients sur
ce continent.
Potentiellement,
Geolink pourrait couvrir l'ensemble de l'Afrique avec
cette offre broadband par satellite. Mais de fortes
disparités existent entre les pays en termes
de développement économique mais aussi
de règlementation télécom. Geolink
parie en premier lieu sur des marchés comme le
Nigéria, la Côte d'Ivoire, la RDC, le Cameroun
et le Sénégal. "Nous sommes conscients
que ce sont des marchés à faible rentabilité
économique, explique Philippe Perrette, directeur
du développement de Geolink. Mais la demande
est très forte pour l'accès Internet haut
débit en Afrique"
Le caractère bi-directionnel
du service d'accès Internet haut débit
permet d'éviter des équipements trop lourds
à installer. Aucun raccordement au réseau
téléphonique, ni mobile ni terrestre n'est
nécessaire. Geolink a voulu monter une tarification
qualifiée de "peu onéreuse"
: pour les deux principales formules, il faut compter
sur des abonnements mensuels situés dans une
fourchette de 780 euros (Geolink S-Lan pour 12 PC raccordés)
à 1.400 euros (Geolink L-Lan pour 24 PC raccordés).
Sachant qu'il existe de grosses différences de
débit entre la transmission et la réception.
A travers l'offre Geolink Access,
la société souhaite toucher plus particulièrement
les cybercafés, qui connaissent un fort développement
sur le continent africain. Ainsi, Geolink accompagne
un projet de réseau de cybercafés au Sénégal
sous la supervision d'Ababacar Diop, ancien porte-parole
du mouvement des sans-papiers en France. Celui-ci est
devenu célèbre dans la net-économie
après avoir obtenu 24 millions de francs en échange
de la cession de ses droits sur la marque "Vis@vis"
en 2000. A Paris, il avait monté un cybercafé
éponyme.
La mise en place de cette solution
d'accès Internet haut débit par satellite
aurait nécessité un investissement de
1,5 million de dollars de la part de Geolink. La société
prévoit un démarrage en douceur : pour
la première année de commercialisation
de cette offre, Geolink souhaite vendre "600 systèmes"
(un terminal doté d'un accès Internet).
Créée en avril
1991, Geolink s'est positionnée sur le créneau
des télécommunication par satellite (voix
et données) en s'appuyant sur des relais comme
Inmarsat, Iridium ou Emsat. En 2002, elle annonce un
chiffre d'affaires de 20 millions d'euros et un résultat
net de 2 millions d'euros, pour un effectif de 35 personnes.
65% de son chiffre d'affaires provient de clients étrangers,
principalement en Afrique et en Europe du Nord. En 2000,
la société a été rachetée
par le fonds de capital investissement Business to Business
Services (BBS) sous le principe d'une BIMBO (combinaison
d'un Buy-in et d'un Management Buy out, opération de
rachat d'entreprise par endettement, réalisée par les
dirigeants de l'entreprise associés à des cadres extérieurs).
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