Télécoms-FAI
Piratage des téléphones mobiles : Phonesec part en guerre
En collaboration avec les constructeurs de terminaux et les opérateurs, Phonesec planche sur les moyens d'endiguer le marché parallèle des mobiles volés.  (Jeudi 15 mai 2003)
         
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Chiffres Clés Le marché du mobile

Le site
Phonesec

On parle beaucoup du piratage sur Internet mais beaucoup moins du piratage sur téléphone mobile. Et pourtant le sujet est devenu aujourd'hui des plus sensibles : sans piratage possible des systèmes de sécurité des terminaux mobiles, le vol de ces mêmes terminaux n'a plus de raison d'être, faute de pouvoir les réutiliser. Les fabricants de terminaux mobiles, les opérateurs télécoms et les services de police, au regard de l'augmentation des délits liés aux vols de mobiles, prennent donc le phénomène du piratage GSM très au sérieux.

Un constat qui n'a pas échappé à Phonesec. Cette société française de sept personnes, créée en décembre dernier, s'est positionnée dans la lutte contre le piratage des téléphones mobiles. "Il existe une fraude massive liée au GSM, explique Ely de Travieso, consultant en sécurité des systèmes d'information et chef de projet au sein de Phonesec. Cette fraude alimente un véritable marché parallèle de distribution et de vente de terminaux mobiles."

L'actualité donne plutôt raison à Ely de Travieso. Lundi dernier, un groupe d'hommes cagoulés et armés de fusils d'assaut s'est emparé de dix-huit palettes de téléphones portables (soit 6 000 terminaux) en provenance de Corée dans un entrepôt de l'aéroport francilien Roissy-Charles de Gaulle.

Pour tenter d'éradiquer le "fléau", Phonesec propose aux constructeurs de terminaux et aux opérateurs mobiles trois types de prestations : conseil, laboratoire technique (pour un audit des systèmes de sécurité des mobiles) et veille autour de la sécurité GSM. "Nous sommes l'une des rares sociétés indépendantes en Europe à traiter du piratage GSM en mutualisant ces trois activités", précise Ely de Travieso.

Phonesec, qui dispose d'une vitrine Web uniquement en anglais, a d'ores et déjà tissé des liens avec plusieurs acteurs majeurs de la téléphonie mobile. Parmi les constructeurs, figurent Nokia, Motorola, LG et Philips. Côté opérateurs français, Phonesec travaille avec SFR et Orange pour la partie "veille".

Sur le plan technique, l'un des grands chantiers de Phonesec concerne le code IMEI (International Mobile Equipment Identity). Cette série unique de 15 chiffres, divisée en quatre parties et intégrée dans les composants des terminaux, constitue la principale faille de sécurité du GSM. "En juin 2002, les grands constructeurs de terminaux mobiles, réunis au sein de la GSM Association, se sont engagés à rendre les codes IMEI infalsifiables. Du moins l'affichent-ils ainsi", explique Ely de Travieso.

Oui mais voilà : des logiciels pirates permettent de reprogrammer et de modifier le code IMEI, véritable carte d'identité de chaque téléphone. Dès lors, le terminal ne peut plus être "tracé" par le constructeur. Une porte ouverte au marché des terminaux volés, qui peuvent réintégrer les circuits de distribution. Pour contrer cette manoeuvre, les constructeurs de terminaux mobiles comme Nokia s'orientent aujourd'hui vers des composants OTP (One Time Programming). La spécificité de ces composants réside dans la quasi-impossibilité de les reprogrammer.

Autre faille, située cette fois dans le camp des opérateurs : le code Sim-lock. Il s'agit d'un code de sécurité, modifiable par l'abonné, qui permet le déverrouillage de la carte Sim pour un opérateur donné. Une protection que les pirates GSM parviennent, là aussi, à contourner. "Des logiciels de piratage ont été développés en détournant la documentation SAV des principaux acteurs du marché de la téléphonie mobile. Ces logiciels circulent aujourd'hui sur Internet."

Conscients de ces problèmes, les trois opérateurs mobiles français (Orange, SFR et Bouygues Télécom) ont créé en février 2002, l'Afom (l'Association française des opérateurs mobiles). L'une des premières mesures prises par l'Afom concerné justement le vol des mobiles. Les trois opérateurs se sont engagés à créer une liste commune recensant les numéros d'identification (le fameux IMEI) de tous les téléphones volés en France. Cette "blacklist" commune permet de bloquer les communications sur les mobiles dérobés, si le code IMEI est toujours le bon.

Face au phénomène du piratage GSM, les Britanniques sont allés encore plus loin en mettant an place un nouvel arsenal judiciaire. "Au Royaume-Uni , avec la nouvelle loi Mobile Telephones Act, un pirate anglais risque cinq ans de prisons s'il efffectue un changement d'IMEI", souligne Ely de Travieso.

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Les sites
Phonesec
Tuff
Immobilise.com

Pour bénéficier des leçons britanniques, Phonesec a établi un partenariat avec le Telecommunications United Kingdom Fraud Forum (Tuff), créé en 1998. Cette structure réunit les acteurs des télécommunications mobiles outre-Manche (opérateurs, fabricants de terminaux, prestataires logiciels, équipementiers). En mars 2003, le Tuff a mis en ligne un site Internet grand public de prévention et d'information contre le vol des mobiles : Immobilise.com. Phonesec rêve d'un site comparable en France.

[Philippe Guerrier, JDNet]
 
 
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