Télécoms-FAI
L'Europe des pages jaunes en pleine redistribution des cartes
La cession de Seat Pagine Gialle par Telecom Italia constitue le dernier épisode en date des grandes manoeuvres dans le secteur. Tous les grands opérateurs télécoms sont concernés.  (Mardi 17 juin 2003)
         

Une activité exploitée historiquement par les grands opérateurs télécoms, celle des annuaires en ligne, est actuellement au centre de grandes manoeuvres capitalistiques. Les diverses opérations et cessions de participation touchent la plupart des grands pays européens.

Italie Dernière opération recensée : le 11 juin, Telecom Italia a annoncé la cession des parts détenus dans sa filiale Seat Pagine Gialle (soit 61,5% du capital) pour un montant portant sur 3,04 milliards d'euros à un consortium de fonds mené par BC Partners et qui comprend CVC Capital Partners Ltd., Investitori Associati et Permira. Telecom Italia a communiqué sur une valorisation de Nuova Seat équivalente à 5,65 milliards d'euros. Les sociétés d'investissements reprendraient à leur compte une dette globale de 708 millions d'euros de Seat Pagine Gialle, qui va adopter la dénomination Nuova Seat à l'occasion du changement de propriétaire. Le consortirum reprend les activités annuaires avec ses services d'assistance et la partie information professionnelle. Quant à la partie média et Internet, elle resterait dans le giron de l'opérateur télécom. Avec cet accord, Telecom Italia tient à montrer aux marchés financiers sa volonté de réduire son endettement global. La vente de Seat Pagine Gialle, qui reste à valider auprès des autorités anti-trust italiennes, devrait lui permettre de réduire de 3,74 milliards d'euros ses pertes nettes "en phase avec les obnjectifs pré-établis".

Allemagne : Fin mai, T-Online International, filiale internet de Deutsche Telekom, a annoncé la cession de sa filiale d'annuaires en ligne T-Info à sa maison mère pour un montant d'environ 86 millions d'euros. Un montage financier qui devrait permettre à T-Online d'afficher un gain de 24 millions d'euros dans ses comptes du deuxième trimestre 2003. La manoeuvre s'inscrirait dans un processus à plus long terme : DeTeMedien, la filiale d'annuaires et de pages jaunes de Deutsche Telekom qui va reprendre les activités de T-Info, pourrait elle-même être vendue afin de favoriser le désendettement de l'opérateur allemand (64 milliards d'euros de dettes).

Pays-Bas En novembre 2002, KPN avait procédé à un désengagement similaire du monde des annuaires : l'opérateur télécom a cédé sa filiale dédiée TeleMedia Nederland à un consortium mené par le groupe de capital-investissement 3i et Veronis Sulher Stevenson. Montant de l'accord : 500 millions d'euros. TeleMedia est l'une des principales sociétés d'annuaires des Pays-Bas. Elle édite des annuaires pages blanches et pages jaunes dans 50 éditions régionales différentes sur papier, sur CD-Rom et sur Internet. Un dossier qui avait intéressé à l'époque... Wanadoo. Mais l'offre de reprise avait été jugé trop faible.

Grande-Bretagne En remontant encore dans le temps, BT (ex-British Telecom) avait été précurseur dans ce grand brassage des annuaires : en mai 2001, l'opérateur britannique s'était séparé de sa division annuaires professionnels, qui avait été rachetée par un consortium d'investisseurs (Hicks, Muse, Tate & Furst et Apax Partners) pour un montant de 2,1 milliards de livres (3,33 milliards d'euros). En 2002, la nouvelle entité devenue Yell a réalisé un chiffre d'affaires de 14,8 millions de livres, soit une hausse de 39% par rapport à l'année précédente, lui permettant de dégager un Ebitda de 200.000 livres. Va-t-on assister à un retour de manivelle ? Yell s'attend maintenant à faire face à la concurrence de... BT, qui a racheté le service Scoot en août 2002 et prévoit un chifre d'affaires de 100 millions de livres en 2005 sur cette activité.

En savoir plus

France Avec la chaude actualité liée aux activités des annuaires en Europe, il est difficile de ne pas évoquer le cas des Pages Jaunes de Wanadoo. Des rumeurs de cession reviennent fréquemment. En mars, à l'occasion d'une réorganisation structurelle de la filiale Internet de France, Franck Dangeard, directeur exécutif de France Telecom et membre du conseil d'administration de Wanadoo, affirmait n'avoir "aucune information et aucun commentaire à faire à ce sujet". A l'époque de ces déclarations, Les Echos estimait que, si cession il y a, elle ne pourrait pas intervenir avant juillet 2003. Un contrainte de timing dûe à un engagement pris à l'occasion du rapprochement des activités FAI de Wanadoo et des services annuaires de Pages Jaunes survenu en 2000. A cette époque, Wanadoo avait obtenu un report du paiement de l'impôt sur les plus-values. En contrepartie, Wanadoo devait conserver ses titres pendant trois ans. L'article des Echos précisait que, si le groupe FAI décide de passer outre, sa maison-mère France Télécom risquait "le paiement d'un montant d'impôt très significatif". Compte tenu de la priorité accordée au désendettement de France Télécom, on comprend qu'il est urgent d'attendre. Mais juillet approche à grands pas.

[Rédaction, JDNet]
 
 
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