(Article modifié le 26 août à 11h40) Comme de coutume, pour la rentrée les fournisseurs d'accès Internet préparent leur nouvelle offensive commerciale. Tendance de septembre 2003 ? L''accent quasiment exclusif mis sur l'ADSL. Les principaux FAI délaissent de manière plus ou moins flagrante leurs offres en RTC pour se concentrer sur le haut-débit.

AOL a ainsi relevé le tarif de son abonnement illimité de 24,99 à 29,99 euros et réduit son offre bas-débit à un seul et unique forfait de 50 heures par mois. Chez la plupart des FAI, les tarifs pour ce type d'accès restent inchangés et ne feront pas l'objet du même battage publicitaire que pour les offres ADSL.

En matière de haut-débit, on relève deux types de stratégie. D'un côté, les opérateurs qui sont partie prenante dans le dégroupage (LDCom avec sa filiale 9 Online et Free) misent sur les tarifs les plus bas possibles avec des offres en très haut-débit (1024 kbp/s) aux alentours des 30 euros dans les zones dégroupées et des offres en 512 kbps à des tarifs similaires pour l'ensemble de la France.

De l'autre côté, les fournisseurs d'accès classiques comme Wanadoo, AOL, Tiscali ou Club-Internet se refusent à suivre la chute des prix et préfèrent miser sur la qualité des services associés à leur offre d'accès. En général, dans ce cas, le 512 kbps se situe aux alentours des 40 euros.

La stratégie adoptée pour l'instant par les FAI classiques pourrait cependant bouger à court terme. A l'image de Tele2, qui s'appuie sur les services de LDCom et de France Télécom pour couvrir l'ensemble de la France avec une offre spéciale de 512 kbps pour 29,95 euros par mois, d'autres fournisseurs d'accès sont suceptibles de baisser leurs tarifs.

Parmi ceux-ci, on peut citer Club-Internet (lire l'article du JDN) ou encore La Poste. Ces deux FAI utilisent le réseau LDCom et pourraient appliquer eux aussi des offres aux tarifs très compétitifs. Par ailleurs, Tiscali devrait lui aussi dévoiler dans les semaines à venir des offres plus agressives, on parle notamment d'un débit de 1024 kbps au prix du 512.

Un FAI reste ferme sur ses prix élevés, il s'agit d'AOL. Il entame ce lundi 22 août sa campagne de communication pour la rentrée et se refuse à pratiquer de véritables promotions tarifaires pour la rentrée. "Nous avons choisi d'orienter notre discours sur la marque et sur la nouvelle version de notre logiciel propriétaire, qui demeure notre vraie différence par rapport aux autres FAI", explique Laurent Foisset, directeur de la publicité et du marketing direct chez AOL.

En matière de bataille sur les prix, Free et 9 Telecom ont semble-t-il atteint le prix plancher possible actuellement en France. En effet, pour les zones encore non dégroupées, ils sont obligés d'utiliser le réseau France Télécom et ne gagnent donc quasiment rien sur la vente de ces abonnements.

L'extension de la zone de dégroupage devrait leur permettre dans le futur de dégager des marges supérieures mais il faut pour cela d'importants investissement.

LDCom, l'opérateur le plus actif aujourd'hui dans le domaine du dégroupage, a dégagé un budget de 200 millions d'euros sur 2002-2003 afin d'étendre son propre réseau. "Nous visons une couverture de 75 % de la population internaute d'ici la mi-juin 2004", assure Marc Couraud, directeur du pôle internet grand public chez LDCom.

S'ils ne peuvent plus batailler sur les prix, la concurrence entre les deux acteurs les moins chers du marché reste vive comme le démontre le lancement quasi simultané du service de téléphonie via ADSL. Free a annoncé l'activation de cette offre pour le 25 août. LDCom suit de près et proposera lui aussi cette fonction courant septembre ou début octobre. Et chacun de son côté prépare l'ajout de nouveaux services associés à leur offre d'accès Internet pour 2004. Il est vrai que c'est ce qui manque cruellement à ces FAI alternatifs : l'accès est à prix très bas mais l'internaute ne bénéficie pas, comme chez les FAI classiques, d'un portail offrant de nombreux services connexes.