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(Article
modifié le 23/09/03) Dans sa lutte contre
le téléchargement musical illégal,
la RIAA (Recording industry association of America)
est passée à la vitesse supérieure.
Le lobby américain des maisons de disques a décidé
d'attaquer en justice 261 particuliers accusés
d'avoir échangé plusieurs centaines de
fichiers musicaux en ligne. Sur le papier, ces particuliers
sont passibles d'amendes pouvant atteindre les 150 000
dollars par titre échangé.
Pour
éviter de trop écorner son image, l'industrie
du disque a néanmoins prévu un programme
d'amnistie pour les particuliers qui reconnaissent les
faits et qui s'engagent à supprimer les fichiers
téléchargés illégalement.
Reste qu'en attaquant en justice 261 particuliers de
front, la RIAA se retrouve dans la position du soldat
qui tire dans le noir. Les particuliers accusés
de piratage par la RIAA sont les personnes clientes
identifiées dans les contrats d'accès
Internet des FAI. Or sous un même toit, ne résident
pas que des amateurs de P2P.
Du
coup, parmi les 261 procédures lancées,
l'ubuesque côtoie le piratage parfois pur et dur.
Morceaux choisis, avec sept pirates identifiés
avec plus ou moins de bonheur par la RIAA :
Durwood
Pickle, un paisible texan de 71 ans, a appris de
la bouche d'un journaliste que l'industrie du disque
lui intentait un procès pour avoir téléchargé
de la musique sur son ordinateur. Après une petite
enquête familiale, il s'est avéré
que c'est le petit fils de Durwood Pickle qui profitait
de ses visites familiales chez ses grands-parents pour
télécharger de la musique.
Même
phénomène pour Romana Torres, une
autre retraitée, accusée par la RIAA d'avoir
téléchargé des morceaux de Missy
Elliot ou encore d'Enigma. Outre ses goûts musicaux
modernes, Romana Torres bénéficie d'un
don d'ubiquité : elle n'était pas aux Etats-Unis
au cours de la période où les forfaits
ont été commis. Elle se refuse néanmoins
à dévoiler l'identité du coupable,
sûrement membre de la famille.
Richard
Warner, un marchand de vin californien qui ne possède
pas d'adresse e-mail et qui indique ne pas savoir télécharger
sur Internet, se retrouve lui aussi dans la liste des
261 pirates. La RIAA l'accuse d'avoir notamment downloadé
des titres de Mariah Carey ou des Smashing Pumpkins.
Le mystère est entier.
Chez
la famille Lahara, installée à
Chicago, on a découvert le génie maison.
Brianna, âgée de douze ans, a patiemment
construit sa discothèque avec l'aide de KaZaA.
Selon le New York Post, la famille est tombée
des nues devant la mise en accusation de la RIAA :
quelques semaines auparavant, la mère avait acheté
la version payante de KaZaA. Avec ce geste, la famille
se croyait désormais dans la légalité.
Finalement, la RIAA et les Lahara ont trouvé
un arrangement à l'amiable avec le versement de 2 000
dollars en échange de l'abandon des poursuites.
Heather
McGough, une jeune mère célibataire
de 23 ans, est elle aussi tombée des nues face
au courrier de la RIAA. "J'avais suivi l'affaire
Napster, explique-t-elle dans le Washington Post,
mais puisque la justice l'avait condamné à
cesser ses activités, j'ai juste pensé
que télécharger grâce à un
logiciel toujours sur le Net n'était pas illégal".
Comme quoi, la pédagogie.
Finalement,
parmi les 261 accusés, les pirates se font rares.
Parmi eux Timothy Davies, un jeune internaute,
qui a reconnu avoir téléchargé
en connaissance de cause plus de 500 morceaux avant
que son fournisseur d'accès ne le mette au courant
de l'intérêt que lui portait l'industrie
du disque.
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Autre
pirate identifié par la RIAA : Janet
Bebell. Cette femme de cinquante-quatre ans vit
au Colorado (20 des 261 personnes accusées par
la RIAA sont issues de cet Etat). C'est son fils de
vingt-deux ans qui téléchargeait de la
musique en ligne (956 morceaux exactement). Elle a appris
sa mise en accusation par le biais d'une lettre envoyée
par son FAI COmcast. Janet Bebell prend cette affaire
avec un certain sens de l'humour : "Je suis
sûre que voir une femme d'un certain âge
avec des cheveux poivre et sel devant se défendre
au tribunal pour des accusations de téléchargement
de musique portées par une société
qui s'appelle Incubus, ça va en faire rire plus
d'un", a-t-elle déclaré au quotidien
The Denver Post. Cela est d'autant plus vrai que son
fils a déménagé de chez en juillet
et, en partant, a effacé l'ensemble des morceaux
de musique enregistrés sur l'ordinateur de sa
mère.
(Nous
avions précédemment évoqué
le nom de Annalee Newitz. Il s'agit d'une journaliste
américaine qui a rédigé un article
titré "Why I Infrige" où elle
explique les raisons pour lesquelles elle pirate de
la musique en ligne. Cependant, cette personne ne fait
pas l'objet de poursuites de la part de la RIAA).
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