Suite à un premier rapport
sur la nouvelle économie publié en 2001, l'Organisation
de Coopération et de Développement Économique (OCDE) a
communiqué les conclusions de sa nouvelle analyse sur
le lien entre nouvelles technologies, croissance économique,
productivité et performance des entreprises. Ce rapport
dégage des recommandations sur les stratégies à suivre
afin de tirer le meilleur parti des NTIC.
Cette
nouvelle étude confirme les conclusions de l'édition
2001, à savoir que les TIC constituent un moteur pour
la croissance. Dans les pays où les TIC tirent la croissance,
la hausse de la productivité a été soutenue même dans
la période actuelle de ralentissement économique. Ensuite,
les TIC créent des activités à fort potentiel de croissance
(haut-débit, télécoms, e-commerce). De plus, même si
les investissements technologiques ralentissent, le
rythme de l'innovation et la marge de progression de
certains pays en termes d'investissement devraient soutenir
les gains de productivité.
Sur le plan macro-économique,
le rapport distingue trois types d'incidences des TIC.
- un investissement dans les TIC contribue à améliorer
la productivité du travail.
- un secteur producteur de TIC, caractérisé par une
forte demande, contribue à la croissance.
- une bonne utilisation des TIC peut améliorer la performance
des entreprises par une meilleure combinaison du travail
et du capital.
Au niveau des entreprises,
les incidences sont également nombreuses : gain de parts
de marché, élargissement de la gamme de produits, personnalisation
des services, innovation, réduction des stocks... Tout
cela contribuant à une amélioration générale de la productivité
et des performances, à condition d'accompagner les investissements
par la formation des équipes et une ré-organisation
de l'entreprise.
Tous les pays ne sont pas
égaux quant aux retombées économiques des TIC. Selon
l'OCDE, plus le niveau de diffusion des TIC est élevé,
plus la chance de bénéficier de retombées positives
sur la croissance est importante. Les taux les plus
élevés de diffusion des TIC se retrouvent aux Etats-Unis,
au Canada, en Nouvelle-Zélande, en Australie, dans les
pays nordiques et aux Pays-Bas.
Cependant, le rapport précise
que les TIC "ne sont pas une solution miracle", dans
la mesure où d'autres facteurs que leur simple diffusion
peuvent modifier leur impact sur les entreprises : la
qualification de la main d'uvre, la capacité d'adaptation
des organisations, une stratégie de marché claire, etc.
De manière générale, plus
l'adoption des TIC dans les entreprises est ancienne,
mieux ces dernières sont susceptibles d'en tirer
parti. Par exemple, au Royaume-Uni en 2000, parmi les
entreprises qui avaient adopté des TIC depuis au moins
cinq ans, 50% avaient recours au commerce électronique
; alors que parmi celles qui n'avaient adopté les TIC
qu'en 2000, seules 20% utilisaient le commerce électronique.
D'autres éléments, liés
à l'environnement des entreprises, influencent les incidences
des TIC sur l'économie. Les facteurs culturels (par
exemple, le rapport au risque), le système financier,
les réglementations, le coût des TIC elles-mêmes, l'environnement
concurrentiel, etc.
A partir de ses analyses
économétriques et statistiques, l'OCDE tire des conclusions
politiques, destinées à optimiser la diffusion et l'exploitation
des TIC par les pays de l'OCDE. Le rapport recommande
notamment de renforcer la concurrence dans les biens
et les services, d'améliorer l'environnement des entreprises
(financement, formation, gestion, création d'entreprise),
de créer la sécurité et la confiance (moyens
de paiement, protection des données privées) et de favoriser
l'innovation (recherche fondamentale et appliquée, circulation
de l'information).
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