Le Net
Epilogue confus pour les derniers actifs Internet de Vivendi Universal
Le groupe mène des négociations pour transférer une partie de l'équipe de Canal Numedia chez Atos Origin. Une formule déjà utilisée pour la vente d'iFrance et de Flipside au groupe ACC.  (Mardi 4 novembre 2003)
         
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[NDLR : A la suite de la publication de cette article, William Illouz, président de iFrance et Flipside Europe, nous a fait parvenir un droit de réponse] Suivant son processus de désengagement du secteur Internet, Vivendi Universal aborde aujourd'hui la dernière ligne droite avec les discussions concernant cete fois le sort de Canal Numedia. Dans un communiqué de presse daté 27 octobre, l'intersyndicale CGT-CFDT de Canal Numedia fait état d'une consultation entre les instances représentatives du personnel et la direction de VU. Cette consultation porte sur le transfert d'une partie des collaborateurs de Canal Numedia vers Atos Origin.

Selon les modalités du plan présenté aux syndicats, sur les 67 salariés actuels de Canal Numedia, 20 seraient intégrés dans le groupe informatique. Cette option de reclassement concernerait les collaborateurs disposant d'un profil de technicien, de développeur ou de rédacteur. "Cette intégration dans Atos Origin peut être perçue comme une opportunité pour certains d'entre nous, explique Laurent Jacquot, délégué syndical CGT chez Canal Numedia. Mais nous préférerions que ces transferts soient effectués sur la base du volontariat et sur l'ensemble du personnel." Le représentant syndical regrette également que le plan proposé ne favorise pas le reclassement du personnel au sein du groupe Vivendi Universal.

Le déroulement de ce plan pourrait être contrarié en raison d'une procédure initiée en juillet dernier par le comité d'entreprise de Canal Numedia. Ce dernier a constesté devant la justice le rattachement de l'unité économique et sociale Canal Numedia à la holding VU Net, un changement de statut juridique qui avait été décidé par la direction du groupe en juillet 2002. Le tribunal d'instance du XVème arrondissement de Paris devrait rendre une décision sur ce point dans le courant de ce mois.

Quoiqu'il en soit, le reclassement d'une partie du personnel au sein d'Atos Origin vient clore définitivement les espoirs de réintégration de Canal Numedia au sein du groupe Canal Plus, qui est son principal client. Cette issue a été définitivement écartée face au programme de réduction des coûts enclenché par la chaîne cryptée. Un programme qui pousse aujourd'hui le groupe Canal Plus à opter pour l'externalisation de ses services informatiques et Internet. Fin octobre, la direction de la chaîne cryptée a ainsi sélectionné un certain Atos Origin pour l'infogérance de son système informatique. Là aussi, un transfert de compétences devrait être effectué : Atos reprendra 38 collaborateurs en charge de la gestion du système informatique du groupe Canal Plus.

Créé en pleine euphorie Internet en 2000, Canal Numedia fédérait à sa grande époque la plupart des services online du groupe Vivendi Universal, dont le portail AlloCiné (sorti du giron de VU dans le courant de l'été). En 2002, Canal Numedia avait été contraint d'effectuer un recentrage de ses activités pour se concentrer sur la gestion des sites rattachés au seul groupe Canal Plus (CanalPlus.fr, iTélé.fr, Zidane.fr...). Un recentrage qui n'a pas permis à Canal Numedia de sortir la tête de l'eau : son passif se chiffrerait aujourd'hui à 160 millions d'euros.

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Article iFrance racheté par Groupe ACC (24/07/03)

Reste désormais à connaître les conditions qui accompagnent cette cession de Canal Numedia à Atos Origin. Car dans le grand chambardement qui consiste à se séparer des "foyers de pertes", pour reprendre l'expression de Jean-René Fourtou, PDG de Vivendi Universal, il semblerait que vitesse et précipitation soient confondues.

Dernier épisode en date : la reprise en juin par le groupe ACC/First Telecom du portail multi-services iFrance et du service de jeux Flipside Europe. Selon nos informations, le groupe ACC/First Telecom, qui s'est spécialisé dans le rachat de sociétés télécoms ou Internet en difficultés financières, a été éconduit par VU une première fois en mars. Motif : la candidature présentait peu de garanties, notamment sur la plan de la sauvegarde des emplois.

Finalement, en l'absence d'autres repreneurs, VU a décidé de se rabattre sur le groupe ACC trois mois plus tard. Le groupe ACC aurait racheté iFrance et Flipside Europe pour un euro symbolique, VU conservant les passifs des deux sociétés Internet (plus important chez Flipside que chez iFrance). Selon nos informations, le groupe dirigé par Jean-René Fourtou assure également les frais de fonctionnement des services iFrance et Flipside au sein du groupe ACC et continue de prendre en charge les salaires d'une vingtaine de personnes. Un dispositif qui entrerait dans le volet "sauvegarde de l'emploi" et qui s'étalerait sur une période allant de six mois à un an après la reprise par ACC.

Ces manoeuvres laissent perplexes les salariés d'iFrance et de Flipside transférés dans la nouvelle structure. Depuis la reprise, la direction du groupe ACC/First Télécom reste silencieuse sur les projets de développement du bouquet de services Internet, nouvellement constitué autour du quatuor iFrance-Flipside-Bingopoly-ComparaTel. Quant aux relations entre les anciens salariés de VU et William Illouz, le nouveau patron d'iFrance et de Flipside Europe, elles seraient pour le moins houleuses. Plusieurs collaborateurs feraient l'objet de pressions pour quitter la société ou de procédures de licenciement pour fautes graves.

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Un flottement qui se répercute même sur le contenu des sites. Selon les conditions générales de Flipside, disponibles en ligne, le propriétaire reste une certaine Agnès Audier, ex-directrice générale de l'ancienne holding VU Net, dissoute en juillet dernier.

Contactées par le JDN, les directions de Vivendi Universal et d'Atos Origin n'ont pas souhaiter apporter de commentaires sur la cession de Canal Numedia. Quant à la direction du groupe ACC/First Télécom, sollicitée sur le dossier iFrance-Flipside, elle s'est montrée tout aussi discrète.

[Philippe Guerrier, JDNet]
 
 
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