Après les Etats-Unis,
le Royaume-Uni, l'Allemagne et le Japon, Amazon vient
de transposer son modèle de plate-forme commerciale
en France. L'ouverture de ce nouveau dispositif, baptisé
Marketplace, vendredi 7 novembre à 4 heures du
matin a inauguré une nouvelle phase de développement
pour Amazon.fr. En effet, celui-ci permet dorénavant
aux vendeurs tiers, particuliers ou professionnels,
de vendre via le site du cyberlibraire des produits
neufs, de collection ou d'occasion.
Pour l'instant, les
produits qui peuvent être achetés et vendus
de cette manière ne concernent que l'univers
des produits culturels (livres, DVD, vidéos,
logiciels, CD-Rom et Jeux vidéos). Mais dans
l'avenir, ce dispositif pourrait concerner, comme sur
Amazon.com, une gamme très large d'articles allant
du jouet, aux produits électroniques en passant
par les vêtements.
D'ores et déjà,
2,5 millions d'offres Marketplace, provenant pour l'essentiel
de professionnels, sont disponibles sur Amazon.fr. Ce
qui correspond à une quantité beaucoup
plus importante de produits, puisque l'offre d'un vendeur
peut correspondre à plusieurs dizaines d'exemplaires
d'un même article. Fidèle à son
obsession du secret, le cyberlibraire reste très
discret sur le nombre exact de vendeurs qui utilisent
actuellement sa plate-forme de e-commerce.
"Je peux seulement vous
dire que leur profil est très diversifié
et que ce ne sont pas des discounters classiques, même
si nous pensons que notre solution va les intéresser,
concède Thomas Lot, vice président & general
manager Europe d'Amazon. Parmi ceux-ci se trouve par
exemple une chaîne de magasin 100% jeux, une librairie
située boulevard Saint-Michel à Paris
baptisée Culture Factory, AB Book, et un magasin
qui s'appelle Rock and Roll Attitude. Chacun d'entre
eux voit dans notre plate-forme un moyen de développer
ses ventes sur toute la France sans avoir à investir
dans un site."
Si la plate-forme est ouverte
aux professionnels comme aux particuliers, le traitement
des offres de ces deux catégories de vendeurs
est spécifique. Les professionnels disposent
en effet d'interfaces dédiées leur permettant
de saisir leurs produits, d'actualiser leur offre, de
suivre leurs ventes ou de se situer par rapport à
la concurrence. Un service facturé 39 euros par
mois en plus d'une commission de 12 % TTC sur les ventes.
Les particuliers par contre, peuvent faire toutes ces
opérations sur le site. Si la commission reste
identique (12 % TTC), les frais fixes ne sont que de
1,14 euro. Des coûts auxquel viennent s'ajouter
les frais de livraison, qui dans un cas comme dans l'autre,
sont à la charge des vendeurs.
Intégrées immédiatement
dans la base, les nouvelles offres apparaissent sur
les pages produits du site, juste à côté
des produits vendus par Amazon, accompagnées
d'une des trois mentions : neuf, occasion ou collection.
"Cette disposition sur la page permet d'accroître
le choix des internaute et les amenent à découvrir
des produits qu'ils n'auraient pas forcément
acheté au prix fort", explique Thomas Lot.
Ce qui pour Amazon signifie des ventes supplémentaires,
un fidélité accrue et un élargissement
conséquent de son catalogue sans avoir à
supporter les coûts de stockage et de livraison.
Pour le lancement de Marketplace, le cyberlibraire a
intégré 6 millions de nouvelles références
à son catalogue.
Au troisième trimestre,
les ventes effectuées par des tiers ont représenté
22% des unités vendues par le e-commerçants
dans le monde, contre 17 % un an plus tôt. A titre
de comparaison, le chiffre d'affaires d'Amazon dans
son ensemble a augmenté de 33 % sur cette même
période. La puissance
d'Amazon dans ce domaine et surtout son expérience
pourrait rapidement faire de l'ombre à ses concurrents
directs comme Alapage ou Fnac.com qui eux aussi ont
intégré la vente de produits d'occasion
dans leur modèle. Mais aussi des outsiders comme
PriceMinister, spécialiste de la vente en ligne
de produits culturels d'occasion, qui fin octobre a
ouvert ses rayons aux produits neufs. Les synergies
entre le neuf et l'occasion suscitent décidément
bien des convoitises.
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