Le 6 novembre dernier, le Tribunal de commerce de Paris a choisi le repreneur de Maporama, la société spécialisée dans les applications de localisation géocentrique placée en redressement judiciaire depuis le 15 avril. Quatre candidats s'étaient manifestés pour reprendre Maporama, dont Wanadoo (dans le but de réintégrer la société dans Wanadoo Maps), Planfax (société spécialisée dans la cartographie interactive) et Groupe ACC, qui a racheté ces derniers mois iFrance et Flipside. Au bout du compte, c'est le dossier présenté sous l'étiquette Maporama International qui a retenu l'attention du Tribunal de commerce.

Le dispositif de reprise proposé par le dossier Maporama International repose à la fois sur de nouveaux investisseurs et sur des managers de l'équipe actuelle. Selon la formule retenue, Maporama, qui devrait conserver la plupart des vingt salariés, renaît sous la forme d'une société anonyme à conseil de surveillance.

Des nouveaux investisseurs se distinguent dans la nouvelle configuration : Sidney Drahi, PDG de Technium (une société spécialisée dans les systèmes de télématique embarquée en GPS et en GSM) et fondateur de Cobra SA (solutions et équipements de sécurité des véhicules), ainsi que Jean-David Benichou, PDG d'I-Média (société centrée sur la communication électronique multi-canal).

Au plan opérationnel, Jean Poulit, président d'European Organisation for Geographic Information (Eurogi) et ancien directeur général de l'Institut Géographique National (IGN), devient président du conseil de surveillance de Maporama International. Dominique Grillet, ex-responsable de Computer Associates et de Wincap Software, prend de son côté les fonctions de CEO. Il travaillera en "mode collégial" avec Laurent Vermot-Gauchy, le fondateur de Maporama. Ce dernier conserve au passage les fonctions de COO (directeur général). Outre Laurent Vermot-Gauchy, deux autres des trois principaux managers de Maporama (Alexis Kartmann et Michel Decaux) auraient accepté de poursuivre l'aventure Maporama sous sa nouvelle forme.

"Au travers de Maporama International, nous souhaitons consolider les services clients existants, résume Dominique Grillet, mais aussi effectuer un redéploiement prudent à l'international et être plus présent dans le monde de la mobilité." Actuellement, la société affiche 500 clients, 60 à 70 % de son chiffre d'affaires étant réalisés à l'international.

Depuis sa création en 2000, Maporama a levé plus de quinze millions d'euros en trois tours de table (mai 2000, février 2001 et juillet 2002) auprès de Galileo Partners, de FD5 et de la Financière de Brienne. Malgré ces apports, les deux dernières années ont été éprouvantes pour la société. "Notre plus grande difficulté a été d'ordre financier", reconnaît Laurent Vermot-Gauchy. En 2001, le chiffre d'affaires s'est élevé à 2,3 millions d'euros pour 10 millions d'euros de pertes. L'année suivante, les résultats se sont améliorés avec un chiffre d'affaires de 4,1 millions d'euros pour une perte d'un million. Mais les efforts de restructuration n'ont pas permis à l'équipe de remettre Maporama sur les rails.