En mai 2001, la Société
Générale a fait un pari risqué :
lancer un nouveau type de service en ligne autour des
dérivés sur actions alors même que
le contexte boursier se dégradait. C'est ainsi
qu'est né le service ClickOptions, filiale à
100 % de la Société Générale,
qui a pour ambition de démocratiser le marché
des warrants auprès des investisseurs individuels.
Pour y parvenir, ClickOptions propose des produits non
traités en bourse, qui ont donc l'avantage d'être
facilement émissibles à tout moment.
De
plus, les produits sont plus simples que les véritables
warrants puisqu'ils fonctionnent selon un principe binaire
en fin de vie : le gain est de 0 ou 100 euros selon
que le scénario de marché choisi est validé
ou non. L'activité a reçu l'agrément
de la COB (Commission des Opérations de Bourse)
et du CMF (Conseil des Marchés Financiers).
Techniquement,
l'individu fait un choix très simple : il
sélectionne un produit parmi la famille de huit
proposés (globalement, hausse, baisse ou stabilité
sur une période donnée) puis choisit le
cours sur lequel il s'engage (le CAC 40 ou une action
bien précise par exemple). Au total, Click Options
propose un peu moins de 6.000 possibilités (une
cinquantaine de valeurs sont concernées) dont
environ 10 % sont renouvelées chaque matin
selon l'actualité boursière.
L'investisseur a ensuite le
choix entre conserver son produit jusqu'à son
terme (et gagner 0 ou 100 euros selon le résultat
in fine) ou prendre la plus ou la moins-value en cours
de traitement.
"Environ la moitié
de nos clients se comportent comme des parieurs en ne
modifiant pas leurs choix en cours d'exécution
des paris tandis que l'autre moitié a davantage
un comportement de "day-trader", explique
Pierre Gil, directeur général de Click
Options. Certains vont même jusqu'à acheter
dix options par jour et en vendre autant."
Les clients de Click Options
sont très majoritairement des hommes, CSP+, ayant
entre 25 et 45 ans et qui travaillent de près
ou de loin dans la finance ou dans l'informatique.
Click Options est présent
en France, en Allemagne (lancé en septembre 2002)
et, depuis peu, en Autriche (octobre 2003). Le service
compte un total de 5.000 clients répartis à
parts égales de chaque côté du Rhin.
Environ 2.000 ordres d'un montant moyen de 250 euros
sont enregistrés chaque jour.
"Le développement
en Allemagne s'explique par le fait que le marché
des investisseurs privés sur les produits dérivés
y est le plus gros d'Europe (de l'ordre de huit fois
la France) et le plus concurrentiel. Arriver à
développer ce service outre-Rhin permettait donc
à la Société Générale
de démontrer son savoir-faire et son inventivité
en matière de nouveaux services", explique
Pierre Gil.
Le développement
de l'offre en Allemagne a été facilité
par la signature d'un partenariat avec le site financier
Onvista.de. En France, après avoir lourdement
investi en publicité et marketing en 2001-2002
pour des résultats mitigés en raison du
contexte boursier dégradé, ClickOptions
s'apprête à faire la même chose avec
un accord de partenariat d'un an avec Boursorama-Self
Trade, lui aussi issu du groupe Société
Générale. Le service organise également
un jeu avec la radio BFM. Il espère ainsi ajouter
en 2004 quelques milliers de clients aux 5.000 déjà
convertis.
"Cela nous permettrait d'atteindre la rentabilité l'année
prochaine car actuellement, nous n'avons pas encore atteint
la masse critique de clients pour être rentables. Nous
avons suffisamment réduit nos coûts pour être
proches de l'équilibre mais seul nombre plus élevé
de clients nous permettra de dépasser le point
mort", souligne Pierre Gil.
ClickOptions ne doit en effet
compter pour sa rémunération que sur une partie du "spread",
c'est-à-dire l'écart entre le prix d'achat
et le prix de vente d'une option. Ce spread a été
déterminé en accord avec la Cob à
la création du service et demeure inchangé
depuis : 4 euros.
"Cela nous différencie
du fonctionnement classique des Warrants car nous ne
prélevons pas de commissions de courtage, de
frais de gestion ni d'impôts de bourse. Chez nous,
il n'y a qu'un niveau de commission, qui est fixe."
De plus, ClickOptions se couvre au prix du marché,
c'est-à-dire qu'il achète les actions
sur lesquelles l'investisseur pose une option. Le service
sert en quelque sorte d'intermédiaire. Mais cette
rémunération qui s'apparente aux produits
du flux exige de gros volumes pour être rentable,
ce qui n'est pas encore le cas aujourd'hui.
ClickOptions estime que
son potentiel de développement se situe aux alentours
de 10.000 clients par pays. La
marge de progression du service semble encore importante.
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