L'agence conseil en communication
WordAppeal et l'agence interactive Nurun ont réalisé
une étude commune sur les espaces financiers des sites
Web d'environ 170 sociétés dans le monde. Pour cela,
elles ont analysé les meilleures pratiques en matière
de rapports annuels interactifs. Une analyse qui a abouti
à un classement des entreprises les plus innovantes
dans ce domaine. Vu
de France, cette étude apparaît guère
reluisante :
seules 12% des sociétés du CAC 40 possèdent un rapport
annuel qualifié d'interactif par l'étude.
Pour
mener cette étude, Nurun et WordAppeal ont choisi
d'étudier les sociétés du CAC 40 et de l'indice S&P
Global 100 (qui rassemble les 100 plus grandes multinationales),
les dix plus gros acteurs mondiaux sur six secteurs
d'activité (transport aérien, équipements télécoms,
grande distribution, énergie, conseil IT, et santé),
ainsi que les sociétés primées dans le cadre des International
ARC Awards 2003 (prix d'excellence de la communication
financière) et des IR Magazine Awards 2003 pour les
zones Europe, Grande-Bretagne, et Etats-Unis (prix d'excellence
des relations investisseurs).
Au final, 57% des sociétés
du S&P Global 100 ont produit un rapport annuel interactif
en 2003, contre seulement 12,5% des sociétés du CAC40,
soit cinq entreprises : Air Liquide, Saint Gobain, Pernod
Ricard, Aventis et L'Oréal. Parmi elles, la meilleure
pratique revient à L'Oréal, même si Laetitia Puyfaucher,
directrice associée de WordAppeal, remarque que la qualité
du rapport du groupe français reste inférieure
aux standards étrangers.
"Le site de L'Oréal
offre néanmoins des fonctionnalités intéressantes, constate
Laetitia Puyfaucher. On y trouve l'intégration de la
problématique image, avec une séquence d'animation en
introduction, et la présence d'une barre d'outils sur
toutes les pages, comportant notamment un formulaire
de contact et un glossaire, utile car chaque métier
a ses spécificités. Le site offre également la
possibilité de tout télécharger et notamment de tableaux
au format Excel. Enfin, la mise à jour du rapport grâce
aux liens vers les derniers communiqués de presse relatifs
à une partie du rapport, place ce rapport annuel interactif
au-dessus de ses homologues français."
Pour ce classement, la
barre était haute. N'ont été retenus comme interactifs
que les rapports qui vont au-delà de la mise en ligne
d'un document PDF, fusse-t-il disponible par chapitre
ou même dynamique, comme c'est le cas sur le site de
BP.
"On s'aperçoit que beaucoup passent ce cap, déclare
Laetitia Puyfaucher, mais n'en font pas beaucoup plus
non plus." Ce qui explique que les notes moyennes des
différents secteurs d'activité soient plutôt basses
(de 1,2/8 pour le secteur aérien à 3,2/8 pour la santé),
et qu'un peu plus d'une dizaine de sociétés seulement
sont considérées comme des modèles
à suivre.
Parmi ces entreprises figurent
notamment L'Union
des Banques Suisses (formulaire de feedback,
moteur de recherche interne, graphiques disponibles
dans les tableaux, présentation des trimestriels), Siemens
(design propre au site, liens extérieurs pour approfondir),
Shell
(notes "de bas de page" cliquables, téléchargement de
l'intégralité des données sous formes de tableaux excel
interactifs), Microsoft
(mot du président traduit en dix langues), IBM
(possibilité de voter en ligne à l'assemblée générale)
et Sunlife.
L'analyse, fort documentée,
révèle les fonctionnalités clés qui font d'un rapport
annuel interactif un instrument privilégié de communication
financière, en agissant selon trois axes : l'image (innovation,
proximité, originalité), la communication en direction
des actionnaires, et en direction des cibles professionnelles.
"Les fonctionnalités des rapports annuels interactifs
ne sont pas révolutionnaires en matière de site Web,
précise Laetitia Puyfaucher, mais elles renouvellent
le genre de la communication financière, entièrement
codifié depuis vingt ans."
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