"L'année 2003 marque un
tournant pour le commerce électronique français
car plus que jamais, la confiance des consommateurs est au rendez-vous",
estime Guillaume Pepy, directeur général exécutif
de la SNCF mais aussi président de Voyages-sncf.com.
La présence du n°2 de la Sncf à la conférence
organisée par l'Acsel (Association pour le commerce et
les services en ligne) sur l'e-commerce en 2003 se voulait en
tout cas un signal fort de la santé du secteur.
Selon PriceWaterhouseCoopers,
le cabinet de conseil qui recueille et agrège les données
fournies par les 21 marchands membres de l'Acsel, le nombre
de transactions sur le quatrième trimestre 2003 a atteint
7,950 millions, soit une hausse de 61,2 % par rapport à
la même période en 2002. Quant au chiffre d'affaires
(mesuré sur vingt sites), il ressort à 521 millions
d'euros, en hausse de 51 % par rapport au quatrième trimestre
2002 et de 20 % par rapport au troisième trimestre 2003.
Cette croissance est une "explosion",
selon Philippe-Gildas Blochet, de Médiamétrie.
D'après la société de mesure d'audience,
elle a été soutenue par trois principaux facteurs
: la hausse de la confiance des internautes dans l'achat en
ligne, la progression soutenue de l'ADSL, mais surtout, la
très forte augmentation du nombre d'acheteurs en ligne.
"Entre le quatrième trimestre 2002 et le quatrième
trimestre 2003, le nombre d'internautes ayant effectué
un achat en ligne a augmenté près de 2,5 fois
plus vite que le nombre d'internautes", indique-t-il.
En un an, les acheteurs en ligne
sont passés de 5,4 à 8,3 millions, soit une
hausse de 54 %, alors que sur cette même période,
le nombre d'internautes n'a progressé que de 21 % (de
18 à 21,8 millions). Une hausse sans précédent,
puisqu'entre le quatrième trimestre 2001 et le quatrième
trimestre 2002, le nombre de Français ayant effectué
un achat en ligne n'avait augmenté que de 21 %.
L'embellie a pour corollaire,
selon Médiamétrie, la diversification du profil
de la population des cyberconsommateurs. Celle-ci n'est plus
simplement jeune, masculine et urbaine mais intègre
de plus en plus fréquemment dans ses rangs des femmes,
des personnes de plus de 50 ans et des internautes habitant
en province. En effet, en un an, le nombre de personnes de
plus de 50 ans ayant acheté en ligne a augmenté
de 80 %, tandis que le nombre de femmes cyber-acheteuses
a cru de 65 %. Enfin, le nombre de prinvinciaux a progressé
de 61 %.
Sur l'ensemble de l'année
2003, PriceWaterHouse-Coopers annonce que les transactions
en ligne, calculées à partir des données
fournies par 21 marchands, ont augmenté de 69 %, passant
de 15,5 millions à 26 millions. Quant au chiffre d'affaires
(mesuré sur 20 sites), il ressort à 1,7 milliard
d'euros sur 2003, en hausse de 56 %.
Des chiffres que Henri de Maublanc,
président de l'Acsel, complète par une estimation
du chiffre d'affaires généré dans son
ensemble par le commerce électronique français.
Selon lui, les dépenses en ligne en 2003 ont généré
5 milliards d'euros de chiffre d'affaires, soit la moitié
des révenus réalisés par la vente à
distance traditionnelle. Ce faisant, il a également
ajouté que l'Acsel estimait à 40 % la croissance
du commerce électronique en 2004 et que celui-ci, additionné
au chiffre d'affaires de la vente à distance classique,
pourrait atteindre 20 milliards d'euros d'ici dix-huit mois.
Pour atteindre ces objectifs, Henri
de Maublanc a annoncé que l'Acsel allait cette année
travailler sur trois chantiers essentiels à la progression
du commerce électronique. L'association se promet d'agir
pour modifier les dispositions du projet de loi sur l'économie
numérique concernant la responsabilité des hébergeurs
et la prospection directe. Au delà, elle devrait également
se rapprocher des banques et du GIE Carte bancaire afin d'agir
de manière concertée pour mettre en place des
procédures supplémentaires de sécurisation
des paiements sans complexifier le processus de commandes.
Beau programme en perspective pour des marchands, qui comme
le souligne Guillaume Pepy sont non seulement des distributeurs
mais également "des créateurs de produits
et de services innovants sans équivalent dans le commerce
traditionnel".
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